Le Vieillard des tombeaux/17
CHAPITRE XVII.
délivrance des captifs.
Pendant la vigoureuse escarmouche dont nous avons donné le détail, Morton, Cuddie et sa mère, et le révérend Gabriel Kettledrummle, restèrent sur le haut de la montagne, près du petit tertre où Claverhouse avait tenu un conseil de guerre préliminaire ; de là ils furent témoins de l’action qui se passait sous leurs pieds. Ils étaient gardés par le caporal Inglis et quatre soldats, qui, ainsi qu’on peut le supposer, étaient plus occupés du sort incertain de la bataille qu’ils ne s’inquiétaient des mouvements de leurs prisonniers.
« Si ces gaillards se tiennent bien à leur poste, dit Cuddie, nous aurons quelque chance de sortir notre tête du licou ; mais je me méfie d’eux ; ils n’ont pas une grande expérience des armes. — Il ne leur en faut que peu, Cuddie, reprit Morton ; ils ont une position des plus avantageuses, des armes en main, et ils sont plus de trois fois le nombre de leurs assaillants. S’ils ne savent pas combattre en ce moment pour leur liberté, ils méritent de la perdre à jamais. — Ô ciel ! s’écria Mause, voici vraiment un beau spectacle ! mon âme est comme celle du bienheureux Élie ; elle brûle en moi. Mes entrailles sont comme remplies d’un vin nouveau ; elles sont prêtes à éclater comme des bouteilles neuves. Que le Seigneur jette les yeux sur son peuple, dans ce jour de jugement et de délivrance ! Et maintenant qu’as-tu, révérend Gabriel Kettledrummle ! qu’as-tu, toi qui étais un Nazaréen plus pur que la neige, plus blanc que le lait, plus vermeil que le soufre. » (Elle voulait sûrement dire que le saphir[1].) « Qu’as-ta maintenant ? te voilà plus noir que le charbon, ta beauté est disparue, et tes charmes fanés comme une herbe sèche. Cependant l’heure est venue de se lever et d’agir, de crier hautement, de ne rien épargner et de lutter pour les pauvres hommes qui sont là-bas à rendre témoignage avec leur propre sang et celui de leurs ennemis. »
Cette remontrance contenait un reproche pour Kettledrummle, qui, quoiqu’un complet Boanerges (ou fils du tonnerre) quand il était en chaire et que l’ennemi était loin, se taisait peu, ainsi que nous l’avons vu, même quand il se trouvait en son pouvoir. Il avait perdu l’usage de la parole en entendant la fusillade et les cris qui partaient de la vallée, et il se trouvait dans la situation où plus d’un honnête homme peut se trouver, ne pouvant ni combattre ni fuir. Sa frayeur l’empêchait de saisir une occasion aussi favorable de prêcher les terreurs presbytériennes, ainsi que s’y attendait la courageuse Mause ; il n’avait pas même la force de prier pour le succès de la bataille. Cependant sa présence d’esprit ne l’avait pas entièrement abandonné, pas plus que son zèle pour soutenir sa réputation de prédicateur pur et zélé de la sainte parole.
« Silence, femme ! dit-il, et n’interromps pas mes méditations et la lutte que j’ai à soutenir. Mais en vérité, le feu des ennemis commence à augmenter ! Il pourrait se faire que quelque balle nous atteignît ici, et je vais m’enfoncer derrière ce tertre comme derrière un rempart. » — « C’est un poltron après tout, » dit Cuddie, qui lui-même ne manquait nullement de cette espèce de courage qui naît de l’ignorance du danger. « Il ne portera jamais le bonnet de Rumbleberry. Bah ! Rumbleberry se battait et courait comme un dragon volant. C’est bien dommage, le pauvre homme ! qu’il n’ait pas pu échapper à la potence, mais on dit qu’il y marcha en chantant et en se réjouissant, comme j’irais prendre une écuelle de bouillon, en supposant que je sois affamé, ce qui ne tardera sûrement pas à m’arriver. Eh ! mon Dieu ! voilà un tableau effrayant, et cependant on ne saurait en détourner les yeux. »
Effectivement, d’un côté la curiosité de Morton et de Cuddie, de l’autre l’enthousiasme ardent de la vieille Mause, les retinrent sur le lieu d’où ils pouvaient le mieux entendre et voir le résultat de l’action, laissant Kettledrummle seul dans son refuge ; Les vicissitudes du combat que nous avons déjà décrites se déployaient aux yeux de nos spectateurs, qui étaient placés sur le haut d’une colline ; mais ils ne pouvaient en apercevoir le résultat. Les presbytériens leur semblaient se défendre vigoureusement. On en pouvait juger d’après la fumée épaisse, qui, éclairée par de fréquentes lueurs, couvrait alors la vallée et cachait dans ses ombres sulfureuses les deux partis combattant. De l’autre côté, le feu continuel qui partait du point le plus voisin du marécage indiquait que les ennemis persévéraient dans l’attaque, que l’affaire était chaude, mais qu’il y avait tout à craindre d’un combat opiniâtre dans lequel des paysans sans discipline avaient à repousser l’assaut de troupes régulières si bien commandées et si bien armées.
Enfin des chevaux, dont l’équipement indiquait qu’ils appartenaient aux gardes-du-corps, commencèrent à fuir sans maîtres de tous côtés ; parurent ensuite des soldats démontés, qui, abandonnant le combat, grimpaient le long de la colline pour sortir de la mêlée. Comme le nombre de ces fugitifs augmentait, le sort de la journée ne fut pas long-temps douteux. On vit sortir de la fumée un gros corps de troupes, s’alignant irrégulièrement sur le penchant de la colline, et que retenaient difficilement ses officiers ; enfin le corps commandé par Evandale parut aussi en pleine retraite. Le résultat de la bataille devint alors évident, et la joie des prisonniers fut proportionnée à l’espoir qu’ils concevaient de leur délivrance prochaine.
« Ils ont fait une besogne qu’ils ne recommenceront pas, dit Cuddie. Ils fuient ! ils fuient ! » s’écria Mause extasiée. « Oh ! les farouches tyrans ! ils courent comme ils n’ont jamais couru. Oh ! les perfides Égyptiens ! les farouches Assyriens ! les Philistins ! les Moabites ! les Édomites ! les Ismaélites ! Le Seigneur a fait tomber des sabres tranchants sur eux pour qu’ils devinssent la proie des oiseaux de l’air et des bêtes des champs, oyez comme les nuages roulent et comme le feu brille derrière eux et marche devant les élus de l’alliance, semblable à la colonne de fumée et de feu qui a conduit le peuple d’Israël hors de la terre d’Égypte. Ce jour est vraiment un jour de délivrance pour les justes, un jour de tourment pour les persécuteurs et les impies ! — Que le Seigneur ait pitié de nous, ma mère ! dit Cuddie ; retenez votre maudite langue, et couchez-vous derrière le tertre comme Kettledrummle, le pauvre homme ! Les balles des républicains ne ménagent rien, et auront aussitôt fait d’abattre les cornes d’une vieille chanteuse de psaumes que de renverser un dragon furieux. — Ne crains rien pour moi, Cuddie, » reprit la vieille dame transportée de joie à la vue du succès de son parti ; « ne crains rien pour moi, je me tiendrai sur le haut de ce tertre comme Débora, et je chanterai mon cantique de malédictions contre ces hommes de la terre des gentils, dont les chevaux ont brisé leurs sabots en se cabrant. »
La vieille enthousiaste aurait effectivement accompli son dessein de monter sur le tertre et de se montrer, ainsi qu’elle le disait, comme le signe et la bannière de son peuple, si Cuddie, plus rempli de tendresse filiale que de respect, ne l’eût retenue avec autant de force que le lui permirent les liens qui retenaient ses bras.
« Eh ! grand Dieu ! » dit-il après avoir rempli cette tâche, « regardez là-bas, Milnwood ; avez-vous jamais vu un mortel se battre comme ce diable de Claverhouse ? Il a été trois fois au milieu d’eux, et trois fois il a su se dégager. Mais je crois que nous serons bientôt libres aussi, Milnwood ; Inglis et ses cavaliers regardent souvent par-dessus leurs épaules, comme s’ils aimaient mieux, la route qui est derrière eux que celle qui est devant. »
Cuddie ne se trompait pas, car lorsque le gros de fuyards passa à peu de distance du lieu où ils étaient placés, le caporal et son parti déchargèrent leurs carabines au hasard sur les insurgés qui s’avançaient, et, abandonnant la garde des prisonniers, s’enfuirent avec leurs camarades. Morton et la vieille femme, qui avaient les mains libres, ne perdirent pas de temps pour défaire les liens de Cuddie et du ministre, dont on s’était assuré au moyen d’une corde attachée autour de leurs bras au-dessus des coudes. Comme ils venaient de les délivrer, l’arrière-garde des dragons, qui conservait encore un peu d’ordre, passa au pied du petit tertre dont nous avons déjà si souvent parlé. Ils offraient toute la précipitation et la confusion d’une retraite forcée, mais ils se maintenaient en corps. Claverhouse marchait en avant ; son épée nue était teinte de sang ainsi que son visage et ses vêtements ; son cheval tout sanglant chancelait de faiblesse. Lord Evandale, en aussi mauvais état, conduisait l’arrière-garde, exhortant toujours les soldats à se tenir réunis et à ne rien craindre. Plusieurs des hommes étaient blessés, et un ou deux tombèrent de cheval en gravissant la montagne.
Le zèle de Mause éclata encore à ce spectacle. Elle était debout sur la lande ; sa tête découverte et ses cheveux gris flottant au gré des vents offraient l’image d’une bacchante surannée, ou d’une sorcière thessalienne dans le transport de ses enchantements. Elle découvrit bientôt Claverhouse à la tête de son parti fugitif, et s’écria avec une ironie amère : « Arrêtez, arrêtez, vous tous qui étiez toujours si joyeux de vous trouver à une assemblée des saints, et qui auriez parcouru tous les marais d’Écosse pour découvrir un conventicule ! Ne veux-tu pas l’arrêter, maintenant que tu en as trouvé un ? ne veux-tu pas rester pour entendre encore un mot ? ne veux-tu pas attendre la prédication de l’après-midi ? Que le malheur vous suive ! » dit-elle en changeant soudainement de ton, « et qu’il tranche les jarrets de la créature sur la vitesse de laquelle vous comptez ! Fi ! fi ! partez, vous tous qui avez tant versé de sang, et qui voudriez maintenant sauver le vôtre. Partez, comme un Rabsakeh railleur, un profane Shimei, un Doeg altéré de sang ! Elle est tirée du fourreau maintenant, l’épée qui vous atteindra malgré votre fuite rapide. »
On suppose facilement que Claverhouse était trop occupé pour faire attention à ces imprécations ; il se hâtait de franchir la montagne, tout entier au soin d’amener le reste de ses hommes hors de la portée du fusil, et dans l’espoir de rallier encore les fugitifs sous son étendard. Mais, à l’instant où l’arrière-garde traversait le sommet, un coup de feu atteignit le cheval de lord Evandale, et il tomba aussitôt mort sous lui. Deux des cavaliers whigs qui étaient le plus avancés dans la poursuite, s’empressèrent d’arriver pour le tuer, car jusque là on n’avait fait aucun quartier. Aussitôt Morton se précipita vers lui pour lui sauver la vie, s’il le pouvait, afin de satisfaire en même temps à sa générosité naturelle et de reconnaître l’obligation que lord Evandale lui avait fait contracter le matin même, obligation que l’état de son cœur lui rendait si pesante. Au moment où il venait d’aider lord Evandale, qui était grièvement blessé, à se débarrasser de son cheval mourant, et à se remettre sur pied, les deux cavaliers arrivèrent, et l’un d’eux en s’écriant, « Visez au tyran en habit rouge, » porta au jeune lord un coup que Morton para avec difficulté, criant en même temps au cavalier, qui n’était autre que Burley lui-même, « Faites quartier à ce gentilhomme, à cause de moi. À cause de moi, » ajouta-t-il en voyant que Burley ne le reconnaissait pas aussitôt, « de Henri Morton, qui vous a donné tout récemment un asile. — Henri Morton ! » reprit Burley en essuyant son front sanglant avec sa main plus sanglante encore ; « n’ai-je pas dit que le fils de Silas Morton sortirait de la terre de l’esclavage, qu’il ne séjournerait pas long-temps dans les tentes de Ham ? Tu es un tison arraché aux flammes. Mais quant à cet apôtre botté de l’épiscopat, il faut qu’il meure, il faut que nous frappions la hanche et la cuisse, depuis le lever du soleil jusqu’à son coucher ; notre devoir est de les tuer comme des enfants d’Amalec, et de détruire entièrement tout ce qu’ils ont, et de n’épargner ni hommes, ni femmes, ni enfants, ni nourrissons : ainsi donc ne m’arrête pas, » continua-t-il en cherchant encore à frapper lord Evandale ; « car cette besogne ne doit pas se faire avec nonchalance. — Vous ne devez pas le tuer, et vous ne le tuerez pas, surtout quand il est incapable de se défendre, » dit Morton, en se plaçant devant lord Evandale de manière à parer tous les coups qu’on voudrait lui porter ; « je lui ai dû la vie ce matin, ma vie qui n’était en danger que pour vous avoir protégé ; et verser : son sang quand il ne peut opposer aucune résistance, serait non-seulement une cruauté horrible devant Dieu et devant les hommes, mais une odieuse ingratitude envers lui et envers moi. »
Burley s’arrêta. « Tu es encore dans la terre des gentils, dit-il, et j’ai pitié de ton aveuglement et de ta faiblesse. La viande forte ne convient pas aux petits enfants, ni les puissants et importants devoirs pour lesquels je tire l’épée, à ceux dont les cœurs habitent encore les demeures de la terre, dont les pieds sont embarrassés dans les filets des sympathies humaines, et qui se parent d’une justice semblable à des haillons. Mais gagner une âme à la vérité, vaut mieux que d’en envoyer une à Tophet[2] ; ainsi je fais quartier à ce jeune homme, pourvu que cette grâce soit confirmée par le conseil général de l’armée de Dieu, qui lui a accordé une délivrance si éclatante. Tu n’es pas armé, attends mon retour ici. Il faut que je poursuive ces pécheurs, ces Amalécites, et que je les détruise jusqu’à ce qu’ils aient entièrement disparu de la face, de la terre, depuis Havilah jusqu’à Sur. »
En parlant ainsi il donna de l’éperon à son cheval, et continua la poursuite.
— Cuddie, dit Morton, pour l’amour de Dieu, saisissez un cheval le plus tôt que vous pourrez. Je ne veux pas confier la vie de lord Evandale à ces hommes endurcis. Vous êtes blessé, milord. Êtes-vous en état de continuer votre retraite ? » ajouta-t-il en s’adressant à son prisonnier, qui, à moitié étourdi par sa chute, commençait seulement à se remettre. — Je le pense, reprit lord Evandale, mais est-il possible ! est-ce à M. Morton que je suis redevable de la vie ? — Mon intercession a été dictée par la seule humanité, reprit Morton ; et envers Votre Seigneurie c’était payer la dette sacrée de la reconnaissance. »
À ce moment Cuddie revint avec un cheval.
« Pour l’amour de Dieu, montez, montez, et galopez comme un épervier volant, milord, dit le bon jeune homme ; car, Dieu me garde ! je ne sais s’ils ne tuent pas tous les prisonniers et les blessés ! »
Lord Evandale monta à cheval, tandis que Cuddie tenait officieusement l’étrier.
« Éloigne-toi, brave jeune homme, ta bonté pourrait te coûter la vie. Morton, » continua-t-il en s’adressant à Henri, « nous sommes quittes ; soyez persuadé que je n’oublierai jamais votre générosité. Adieu. »
Il tourna son cheval et partit comme un trait dans la direction qui paraissait la plus sûre. Presque au même instant, plusieurs des insurgés, qui étaient en avant, arrivèrent en criant vengeance contre Henri Morton et Cuddie pour avoir favorisé la fuite d’un Philistin, ainsi qu’ils appelaient le jeune lord.
« Que pouvions-nous faire ? demanda Cuddie. Avions-nous quelque chose pour arrêter un homme qui avait deux pistolets et une épée ? N’auriez-vous pas dû venir plus vite vous-mêmes, au lieu de nous blâmer ? »
Cette excuse aurait à peine été admise, sans Kettledrummle, qui était revenu de sa terreur ; il était connu et révéré de la plupart des insurgés, ainsi que Mause, qui possédait leur langage particulier aussi bien que le prédicateur lui-même. Tous deux devinrent des intermédiaires actifs et efficaces.
« Ne les touchez pas, ne les maltraitez pas, » s’écria Kettledrummle en prenant sa voix de contre-basse ; « celui-ci est le fils du fameux Silas Morton, par qui le Seigneur a fait de grandes choses sur cette terre quand commença la réforme de l’épiscopat, quand il y eut une effusion abondante de la parole, et un renouvellement de l’alliance ; un héros et un champion de ces bienheureux jours, où il y avait pouvoir, efficacité, conviction et conversion parmi les pécheurs, et des exercices de cœur, et des communautés de saints, et une effusion abondante des parfums du jardin d’Éden. — Et celui-ci est mon fils Cuddie, » s’écria Mause à son tour, « le fils de Judden Headrigg, qui était un véritable honnête homme, et de moi, Mause Middlemass, indigne sectatrice du pur Évangile et membre de votre tribu. N’est-il pas écrit : « Ne retranchez pas la famille des Kohathites de la tribu des Lévites ? » (Nombres IVe et VIIe.) Grand Dieu ! ne restez pas ici à bavarder avec d’honnêtes gens, quand vous devriez être à poursuivre la victoire que la Providence vous a accordée dans sa bénédiction. »
Cette troupe ayant passé son chemin, ils furent aussitôt assaillis par un autre détachement, auquel il fallut donner la même explication. Kettledrummle, dont la frayeur s’était beaucoup dissipée, depuis que le feu avait cessé, reprit la tâche de médiateur, et, devenant plus hardi à mesure qu’il sentait que sa protection était nécessaire à ses ci-devant compagnons de captivité, il s’attribua une part assez considérable de la victoire, en interpellant Morton et Cuddie pour qu’ils dissent si le sort de la bataille n’avait pas changé dès le moment qu’il s’était mis en prières sur le mont de Jehovah-Nissi, comme Moïse, afin qu’Israël l’emportât sur Amalec ; mais leur accordant en même temps l’honneur d’avoir soutenu ses mains quand elles s’appesantissaient, ainsi qu’Aaron et Hur avaient soutenu celles du prophète. Il est probable que Kettledrummle accordait cette partie du succès à ses compagnons d’infortune, dans la crainte qu’ils ne fussent tentés de dévoiler le secret de son égoïsme et de sa pusillanimité. Ces vifs témoignages en faveur des captifs libérés se propagèrent rapidement, avec beaucoup d’exagération, dans l’armée victorieuse. Les rapports différaient ; mais on annonça universellement que le jeune Morton de Milnwood, fils du brave soldat du Covenant, Silas Morton, ainsi que le révérend Gabriel Kettledrummle, et une chrétienne extraordinairement pieuse, qui, selon plusieurs, l’égalait au moins dans le talent de développer une doctrine ou un texte de terreur ou de consolation, étaient arrivés pour soutenir l’ancienne bonne cause, avec un renfort de cent hommes bien armés, venant du territoire du milieu.