Le Vieillard des tombeaux/21

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Le Vieillard des tombeaux ou Les Presbytériens d’Écosse
Traduction par Albert Montémont.
Ménard (Œuvres de Walter Scott, volume 10p. 209-216).




CHAPITRE XXI.

choix d’un général en chef.


   Ananias. Je n’aime pas cet homme : c’est un païen, et il parle le langage de Canaan.
   Tribulation. Il faut attendre qu’il ait dit ce qu’il veut, et l’arrivée du bon esprit. Vous avez eu tort de lui faire des reproches.

Ben-Johnson, L’Alchimiste.


Revenons à Henri Morton, que nous avons laissé sur le champ de bataille. Il mangeait, auprès d’un des feux de garde, sa portion des provisions qu’on avait distribuées à l’armée, et il réfléchissait profondément au parti qu’il allait prendre, quand Burley arriva tout à coup près de lui, accompagné du jeune ministre dont l’exhortation après la victoire avait produit un effet si puissant.

« Henri Morton, » dit brusquement Balfour, « le conseil de l’armée du Covenant, persuadé que le fils de Silas Morton ne peut avoir la tiédeur d’un Laodicéen ou l’indifférence d’un païen, dans ce grand jour, vous a nommé capitaine de l’armée, avec le droit de voter dans le conseil et toute l’autorité nécessaire à un officier qui doit commander à des chrétiens. — Monsieur Balfour, » reprit Morten sans hésiter, » je suis sensible à cette marque de confiance, et il n’est pas étonnant que le sentiment naturel des maux de mon pays, sans parler de ceux que j’ai soufferts personnellement, m’excite à tirer l’épée pour la liberté civile et la liberté religieuse ; mais j’avouerai qu’avant d’accepter un commandement parmi vous il faut que je connaisse mieux les principes sur lesquels vous appuyez votre cause. — Et pouvez-vous douter de nos principes, reprit Burley, dès l’instant où nous avons annoncé qu’ils tendaient à la réforme de l’Église et de l’État, à la restauration du sanctuaire, à la réunion des saints dispersés, enfin à la destruction de l’homme pécheur ? — Je vous dirai franchement, monsieur Balfour, reprit Morton, que ce langage mystique, qui a tant d’influence sur les autres, est entièrement perdu avec moi ; je dois vous en prévenir avant de continuer notre conversation. » Ici le jeune ministre poussa un profond gémissement. « Je vous afflige, monsieur, lui dit Morton ; mais c’est parce que vous ne voulez pas m’entendre jusqu’à la fin. Je révère les saintes Écritures autant que vous même ou tout autre chrétien peut les révérer ; je les lis dans l’humble espoir d’en tirer une règle de conduite et une loi de rédemption ; mais je ne crois possible de parvenir à ce résultat que par l’examen de leur sens général et de l’esprit qu’elles respirent, et non en scindant quelques passages de leur texte afin de les appliquer à des circonstances et à des événements avec lesquels elles n’ont souvent que bien peu de rapport. »

Le jeune ministre parut indigné et comme frappé de la foudre en entendant cette déclaration, et il se disposait à faire une remontrance.

« Paix, Éphraïm ! dit Burley ; rappelez-vous qu’il n’est encore qu’un enfant au maillot… Écoute-moi, Morton, je te parlerai maintenant le langage mondain de cette raison charnelle qui est en ce moment ton guide aveugle et imparfait. Quel est le but pour lequel tu consens à tirer l’épée ? n’est-ce pas pour que l’État et l’Église soient réformés par la voix libre d’un parlement libre, et qu’on établisse des lois qui dorénavant empêcheront le gouvernement de répandre le sang, de torturer et d’emprisonner les hommes, de ruiner leurs propriétés, et de fouler aux pieds la conscience des citoyens, suivant sa volonté arbitraire et perverse. — Très certainement, reprit Morton, voilà ce que j’appelle des causes légitimes de guerre, et pour lesquelles je combattrai, aussi longtemps que je pourrai tenir une épée. — Mais, dit Macbriar, vous traitez ce sujet trop légèrement, et ma conscience ne me permet pas de dissimuler les causes de la colère divine. — Paix, Éphraïm Macbriar ! » dit encore Burley en l’interrompant brusquement. — Je ne puis me taire, reprit le jeune homme. N’est-ce pas la cause de mon Maître qui m’a envoyé ? N’est-ce pas une destruction profane et érastienne de son autorité, une usurpation de son pouvoir, un déni de son nom, que d’établir le roi et le parlement en sa place, comme maître et gouverneur de sa maison, l’époux adultère de son épouse ? — Vous parlez bien, » dit Burley en l’emmenant à l’écart, « mais vous ne parlez pas sagement. Vos propres oreilles ont entendu cette nuit, dans le conseil, combien ce reste du troupeau est rompu et divisé : voudriez-vous tirer un voile de séparation entre eux ? voudriez-vous bâtir une muraille avec du mortier non détrempé ? un renard y aurait bientôt fait une brèche. — Je sais, répondit le jeune ministre, que tu es dévoué, fidèle, et zélé jusqu’à tuer ; mais crois-moi, cet artifice mondain, cette manière de temporiser avec le péché et l’infirmité est elle-même un écart de la bonne voie, et je crains bien que le ciel ne nous refuse l’honneur de continuer à travailler pour sa gloire, si nous recourons à des ruses mondaines et à un bras charnel. La fin sanctifiée doit s’opérer par des moyens sanctifiés. — Je te dis, reprit Balfour, que sur ce point ton zèle est trop sévère ; nous ne pouvons pas encore nous passer des secours des Laodicéens et des Erastiens ; il faut que nous endurions pendant un temps la tolérance au milieu de notre conseil. Les fils de Zerniah sont encore trop puissants pour nous. — Je te dis que cela me déplaît, dit Macbriar. Dieu peut opérer notre délivrance avec un petit nombre aussi bien qu’avec une multitude. L’armée des fidèles qui fut détruite à Pentland-Hill ne subit que la peine d’avoir reconnu l’intérêt charnel de ce tyran, de cet oppresseur, Charles Stuart. — Eh bien donc, dit Balfour, tu connais la résolution salutaire que le conseil a adoptée… de faire une déclaration étendue qui convienne aux consciences faibles de ceux qui ont accepté le joug de nos oppresseurs actuels : retourne au conseil, si tu veux, et fais-la retirer pour en obtenir une plus limitée. Mais ne reste pas ici pour m’empêcher de gagner ce jeune homme sur lequel mon âme gémit ; son nom seul en amènera des centaines sous nos bannières. — Fais donc comme tu voudras, dit Macbriar ; mais je ne t’aiderai pas à égarer ce jeune homme, et je n’entraînerai pas sa vie dans le danger, à moins que ce ne soit à des conditions qui puissent assurer sa récompense éternelle. »

L’artificieux Balfour congédia le prédicateur impatient, et retourna près de son prosélyte.

Afin de pouvoir nous dispenser de détailler au long les arguments par lesquels il pressa Morton de se joindre aux insurgés, nous saisirons cette occasion pour donner une esquisse du personnage qui les employait, et les motifs qui lui faisaient si vivement désirer de voir le jeune Morton embrasser la même cause que lui.

John Balfour de Kinloch, ou Burley, car on le désigne sous l’un et l’autre nom dans les histoires et les proclamations de cette époque malheureuse, était un gentilhomme aisé et de bonne famille du comté de Fife ; il avait été soldat dès son enfance, et, après une jeunesse orageuse, il avait de bonne heure renoncé à une vie de désordre pour embrasser les dogmes les plus sévères du calvinisme. Malheureusement, les habitudes d’intempérance et de sensualité étaient plus faciles à déraciner de son esprit sombre, dissimulé et entreprenant, que la vengeance et l’ambition, qui continuèrent, malgré ses principes de religion, à exercer un grand empire sur son âme. Audacieux dans ses desseins, prompt et violent dans l’exécution, et se jetant dans les extrêmes des non-conformistes les plus sévères, son vœu le plus cher était de se placer à la tête du parti presbytérien.

Pour commander ainsi aux républicains, il avait suivi exactement leurs conventicules, et plus d’une fois les avait commandés quand ils avaient pris les armes et repoussé les troupes envoyées pour les disperser. Enfin, désirant satisfaire son farouche enthousiasme, et, selon quelques-uns, pour assouvir une vengeance particulière, il se plaça à la tête du parti qui assassina le primat d’Écosse comme auteur de la persécution des presbytériens. Les mesures violentes prises par le gouvernement pour venger ce crime, non seulement sur ceux qui l’avaient commis, mais sur tous ceux qui professaient la religion à laquelle ils appartenaient, jointes à de longues souffrances antérieures, sans espoir de délivrance, hormis par la force des armes, causèrent l’insurrection qui, ainsi que nous l’avons vu, commença par la défaite de Claverhouse dans l’escarmouche sanglante de Loudon-Hill.

Mais Burley, malgré la part qu’il avait eue dans la victoire, était encore loin du but de son ambition. Ce qui l’en éloignait surtout, était la diversité des opinions des insurgés sur l’assassinat de l’archevêque Sharpe. Les plus violents d’entre eux approuvaient effectivement cet acte comme une juste punition infligée à un persécuteur de l’Église de Dieu, par l’inspiration immédiate de la Divinité ; mais la plus grande partie des presbytériens désavouaient ce fait comme un grand crime, quoiqu’ils admissent que l’archevêque avait bien mérité ce châtiment. Les insurgés dureraient sur un autre point principal dont nous avons déjà dit un mot. Les fanatiques les plus ardents et les plus extravagants condamnaient comme coupables d’un abandon pusillanime des droits de l’Église, ces prédicateurs et ces congrégations qui s’étaient soumis à ne se livrer à leurs pratiques religieuses qu’avec la permission du gouvernement. C’était, disaient-ils, de l’érastianisme, ou la soumission de l’Église de Dieu aux lois d’un gouvernement terrestre, et cette conduite approchait fort de la prélatie ou du papisme. Toutefois le parti le plus modéré se contentait de reconnaître les droits du roi au trône, et son autorité dans les affaires particulières, chaque fois qu’elle était exercée avec égard pour la liberté de ses sujets et conformément aux lois du royaume. Mais les dogmes de la secte la plus farouche, qu’on désignait sous le nom de Caméroniens, d’après leur chef Richard Cameron, allaient jusqu’à désavouer le roi régnant et tous ses successeurs qui ne reconnaîtraient pas la ligue solennelle et le Covenant. Il existait donc des germes de désunion dans ce malheureux parti ; et Balfour, malgré son enthousiasme et son attachement aux dogmes les plus violents, prévoyait la ruine de la cause générale, si l’on voulait insister sur ces divergences dans un moment où il fallait tant d’unité. Aussi désapprouvait-il, ainsi que nous l’avons vu, le zèle franc et ardent de Macbriar, et désirait-il obtenir vivement le secours du parti le plus modéré des presbytériens pour renverser le gouvernement, dans l’espoir de leur imposer à l’avenir celui qu’il faudrait y substituer.

Par cette raison il souhaitait particulièrement attacher Henri Morton à la cause des insurgés. La mémoire de son père était généralement estimée parmi les presbytériens ; et comme peu de personnes de qualité s’étaient jointes à ces rebelles, la famille et les espérances de ce jeune homme lui donnaient l’assurance qu’il serait choisi pour chef. Au moyen de Morton, comme fils de son ancien camarade, Burley concevait l’espoir d’exercer quelque influence sur le parti libéral de l’armée, et enfin de gagner lui-même leur confiance au point d’être choisi pour commandant en chef : c’était le but de son ambition. Il avait donc, sans attendre que d’autres s’emparassent du sujet, vanté au conseil les talents et les dispositions de Morton, et il avait facilement obtenu son élévation aux fonctions difficiles de chef dans cette armée désunie et sans discipline.

Les arguments dont Balfour se servit auprès de Morton pour lui faire accepter cette promotion dangereuse, après qu’il se fut débarrassé de Macbriar, moins artificieux et moins prudent que lui, étaient assez pressants et plausibles. Il n’affecta pas de nier ni de déguiser que ses propres sentiments sur le gouvernement de l’Église allassent aussi loin que ceux du prédicateur qui venait de les quitter ; mais il déclara que, dans une crise aussi désespérée, une légère différence d’opinion ne devait pas arrêter ceux qui, en général, voulaient le bien de leur pays opprimé, ni les empêcher de tirer l’épée en sa faveur. « Un grand nombre des causes de la division, entre autres celle qui concernait l’indulgence, provenaient, dit-il, de circonstances qui cesseraient d’exister, pourvu qu’ils réussissent dans leur tentative de libérer le pays, » attendu que, dans ce cas, le presbytérianisme triomphant, il n’aurait pas besoin d’un semblable compromis envers le gouvernement, et que l’obligation de l’indulgence ferait cesser toute discussion sur sa légalité. Il insista beaucoup sur la nécessité de profiter de cette crise favorable, sur la certitude qu’il avait qu’ils seraient appuyés par les provinces de l’ouest, et sur le tort dont se rendraient coupables tous ceux qui, voyant les maux du pays et la tyrannie croissante avec laquelle on le gouvernait, s’abstiendraient, soit par crainte, soit par indifférence, d’appuyer une bonne cause.

Morton n’avait pas besoin de ces raisons pour se décider à se joindre à une insurrection dont le résultat probable serait de rendre la liberté à sa patrie. Il doutait beaucoup, il est vrai, que la tentative actuelle fût soutenue par une force suffisante pour en garantir le succès, ou par la prudence et la générosité nécessaires pour faire un bon usage des avantages qu’on pourrait obtenir. Néanmoins, en considérant les maux qu’il avait soufferts personnellement, et ceux qu’il avait vu souffrir à ses concitoyens ; en songeant aussi à la situation dangereuse et précaire dans laquelle il se trouvait envers le gouvernement, il se crut, sous tous les rapports, appelé à se joindre au corps de presbytériens déjà en armes.

Mais il n’accepta pas sans restriction sa nomination de chef des insurgés et démembre de leur conseil de guerre.

« Je consens, dit-il, à contribuer de tout mon pouvoir à l’émancipation de mon pays. Mais souvenez-vous que je désapprouve au plus haut point l’acte qui a donné lieu à ce soulèvement ; et rien ne saurait me déterminer à me joindre à vous, si vous deviez continuer à suivre de semblables voies. »

La rougeur monta au front basané de Burley. « Vous voulez parler, » dit-il d’un ton qu’il s’efforçait de rendre calme, « vous voulez parler de la mort de James Sharpe ? — Franchement, reprit Morton, telle est ma pensée. — Vous vous imaginez donc, dit Burley, que dans les temps de troubles, le Tout-Puissant ne suscite pas des instruments pour délivrer son Église de l’oppression ? Vous pensez que la justice d’une exécution consiste, non dans la gravité du crime du coupable, ou dans l’effet salutaire que cet exemple peut produire sur d’autres malfaiteurs, mais que cette justice dépend seulement de la robe et du bonnet du juge, de la hauteur de son banc, de la voix du greffier qui prononce la sentence ? Une punition juste cesse-t-elle d’être juste parce qu’elle est infligée au milieu d’une plaine au lieu de l’être sur un échafaud ? et quand les juges constitués permettent aux coupables, soit par lâcheté, soit par connivence, non seulement de traverser librement le pays, mais de siéger aux places élevées, et de teindre leurs vêtements du sang des saints, les hommes de cœur ne doivent-ils pas tirer l’épée pour la cause publique ? — Je ne veux juger cette action individuelle, reprit Morton, que pour vous faire connaître mes principes. Je répète donc que la comparaison que vous venez de faire ne satisfait pas du tout mon jugement. Que le Tout-Puissant, dans sa providence mystérieuse, donne une mort sanglante à un homme sanguinaire, cela n’excuse pas ceux qui, sans aucune autorité, se chargent d’être les instruments du châtiment et osent se nommer les exécuteurs de la vengeance divine. — Et ne l’étions-nous pas ? » dit Burley d’un ton de farouche enthousiasme ; « nous tous qui avons reconnu le Covenant et la sainte ligue de l’Église d’Écosse, n’étions-nous pas obligés d’exterminer ce Judas qui a vendu la cause de Dieu pour cinquante mille marcs par an ? Si nous l’eussions rencontré sur le chemin lorsqu’il revenait de Londres, et que là nous l’eussions frappé de notre épée, nous n’aurions fait que remplir le devoir d’hommes fidèles à leur cause et à leurs serments, qui sont écrits dans le ciel. L’exécution même n’était-elle pas la preuve de notre bon droit ? Le Seigneur ne l’a-t-il pas livré entre nos mains, quand nous ne cherchions qu’un des instruments subalternes de la persécution ? N’avons-nous pas prié pour être inspirés sur ce que nous devions faire ? et n’ont-ils pas été graves dans notre cœur, comme avec la pointe d’un diamant, ces mots : Vous le prendrez et vous le tuerez ? Le sacrifice ne dura-t-il pas une demi-heure, et cela dans une plaine ouverte et malgré les patrouilles de leurs garnisons ? Qui interrompit le grand œuvre ? quel chien aboya pendant la poursuite, la saisie, le meurtre et notre dispersion ? Qui donc osera dire qu’un bras plus puissant que les nôtres ne s’est pas manifesté dans cet acte ? — Vous vous trompez, monsieur Balfour, dit Morton ; de semblables facilités d’exécution et de fuite ont souvent accompagné les plus grands crimes ; mais ce n’est pas à moi de vous juger. Je n’ai pas oublié que le chemin de la liberté fut ouvert jadis à l’Écosse par un acte de violence que nul homme ne saurait justifier, l’assassinat de Cumming par Robert Bruce ; et, par conséquent, tout en condamnant cette action, ainsi que je dois et prétends le faire, je veux bien supposer que vous avez eu des motifs qui l’excusent à vos yeux, sinon aux miens ou à ceux de la froide raison. En vous parlant ainsi, mon seul but est de vous faire entendre que je me joins à une cause soutenue par des hommes qui feront la guerre selon les lois des nations civilisées, mais sans approuver le moins du monde l’acte de violence qui y a donné lieu. »

Balfour se mordit les lèvres, et eut peine à retenir une réponse véhémente. Il s’aperçut avec désappointement que son jeune frère d’armes avait, quand il s’agissait de principes, une justesse d’esprit et une fermeté d’âme qui lui laissaient peu d’espoir d’exercer sur lui l’influence qu’il s’était flatté d’obtenir. Après un moment de silence, il lui dit froidement : « Ma conduite n’a été cachée ni aux anges, ni aux hommes ; ce que j’ai fait, je l’ai fait au grand jour ; et je suis prêt à le soutenir les armes à la main, partout, contre tous, au conseil, sur le champ de bataille, sur l’échafaud, au jour du grand jugement. Je ne discuterai pas plus long-temps avec un homme dont les yeux sont encore sous le voile. Mais si vous voulez unir votre sort au nôtre par les liens de la fraternité, suivez-moi au conseil, qui va délibérer sur la marche de nos troupes et les moyens de profiter de la victoire. »

Morton se leva et le suivit en silence, peu satisfait de son compagnon, et plus satisfait de la justice de la cause qu’il avait embrassée que des projets ou des motifs de la plupart de ceux qui y étaient engagés.