Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume II/Sirozas/I App

La bibliothèque libre.


 
Traduction de James Darmesteter

Édition : Musée Guimet. Publication : Ernest Leroux, Paris, 1892.
Annales du Musée Guimet, Tome 22.


SIROZAS
Siroza I Appendice
I. Appendice
De la puissance des Izeds célestes (tiré du Grand Bundahish).


APPENDICE
__________
DE LA PUISSANCE DES IZEDS CÉLESTES
{Tiré du Grand Bundahish).

I . Ahura Mazda ’Auhrmazch.

1. (L’Ized) AvhrvKizd (Ahura Mazda) protège ses créatures par sa bonté, sa magnificence’, sa nature glorieuse. Sa boulé {âinùrzilàrih). consiste à nourrir le monde ; sa magnificence’ [râyômandih) consiste en sa libéralité pour le monde- ; sa nature glorieuse {gadâômandihy fait allusion à la Gloire créée par Auhrmazd. En effet, les textes mentionneni : « la Gloire et le Bonheur créés par Auhrmazd {gadd i sûli Aiihrmazdddtj ’ ; 1. rinjôtnandili, abstrait de raèvafit, épithète d’Aliura, très ditïiciie à traduire ; le mot ’< h)rillant », que nous avons adopté (Yasna 1, 1), dans le premier volume, ne laisse pas deviner le côté actif du mot : « magnifique » serait plus large et plus proche. Le ms. 2 a ràyinîlàrih, o la mise en mouvement, la direction » : la lecture ràyômandUi a pour elle son rapprochement de gadnômnnd’ili. Ahura éinni raèvafil hvarenariubafit (Yasna I, /./.). Cf. note suivante. 2. râlih : le ms. 2 a : « sa direction consiste en sa droiture »{rdstt/t) : cf. la note précédente. 7’dtih remplace plus bas rùijômandili, ce qui semble indiquer que la tradition voit un rapporlentrc raèct rà, donner, ce que confirmerait le sens de » richesse » du sanscrit rài (latin rcsl.

3. Abstrait de l’épithélc d’Ahura, hvarcnannliafil ;Va^na 1, note 2,. 4. Lire gadd u-sùl. Ttépond à : hvarcno mazdadliàtom, savùmazdadliâlcDi (S., Il, )). T. II. 39 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/360 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/361 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/362 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/363 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/364 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/365 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/366 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/367 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/368 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/369 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/370 Anàhît, la mère des eaux ; et le germe des mâles, quand il est purifié du saug, et celui des femelles, quand elles enfantent et deviennent enceintes de nouveau, rentrent dans la fonction d’Ardvîsûr 103[1]. L’Ized Bôrj 104[2] est associé à Ardvîsûr, la Rivière non souillée 105[3], et sa principale fonction est de répartir les eaux dans tous les Keshvars 106[4]. Et il est encore vrai qu’ils dégagent le monde, en passant par les mers, de l’impureté accumulée 107[5] et tiennent en garde toute la Gloire 108[6] ; ainsi qu’il est dit : « Bôrj, seigneur des femelles, nombril des Eaux, aux chevaux rapides 109[7] ». L’Ized Hôm, qui est dans le Gôkart 110[8], est le Hôm non souillé, guérisseur, par le moyen de qui se produit le renouveau du monde (frash kart) 111[9].

Dahmân âfrîn (Dahma Afriti) est le Génie (qui est là) quand les hommes prononcent une bénédiction et que cette Gloire arrive 112[10] : car comme les eaux, dans la mesure que nous avons dite 113[11], reviennent à leur source, de la même façon l’Afrîn que prononcent les Dahmân revient à l’homme. Pour protéger la fortune obtenue par l’activité vertueuse, le Dahmân âfrin, quatre fois par jour et par nuit, arrive sur le corps des mortels 114[12], sur la chevelure de tous les arbres, sur le sommet des montagnes, apportant tout le bien de la terre aussi loin qu’elle s’étend, des rivières aussi loin qu’elles s’allongent, du soleil aussi haut qu’il monte 115[13]. Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/372 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/373 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/374 SIROZA 1. — APPENDICE 321

à l’impuissance par le seul juste, riche en bonnes pensées, riche en bonnes paroles, riche en bonnes actions. C’est surtout par leur secours que Tîshtar prend l’eau’" ; et c’est le Juste aussi qui fait la résurrection et la vie future : à savoir Sôshyàns, le victorieux. Vil. Ameretât, Amûrdat.

36. Sont auxiliaires d’Amûrdat les innombrables plantes"-. Ici-bas les plantes lui appartiennent. C’est lui qui fait pousser les plantes et croître les troupeaux de bétail, car toutes les créatures mangent et vivent de lui ; et au Renouveau du monde, c’est d’Amûrdat que l’on fait l’élixir d’immortalité {anôsh). Oui réjouit les plantes ou les afflige, réjouit Amûrdat ou l’afflige.

11 a pour auxiliaires Bas/m, Ashtdt ei Zamydt. 37. ^csA ?2 (Rashnu) est le Génie de la droiture {rdslih)^*^, car c’est grâce au Génie de la droiture que pour le bien du monde matériel on fait périr les démons’" et les malfaiteurs et que l’on fait pour les âmes des justes le compte du bien et du mal ; ainsi qu’il est dit : « Quand le juge rend un jugement inique et que Rashn là-bas ne le voit pas, Srôsh le saint se )ai

[ içarzcl) et dit : Le monde en est devenu étroit pour moi, parce que la justice n’y habite pas. »

38. Asktât (Arshtàt)’* est le guide des èti-es célestes et terrestres. 39. Znmydl est le Génie de la terre ’^' ainsi qu’il est dit : Ces trois êtres se tiennent debout au pont Cînvâr : Rashn qui compte les âmes, Ashiàt et Zamyât qui font passer les âmes à la balance"", Pàrend, pleine de Gloire, 141. Il doit y avoir une lacune au commencemonl. •142. Voir Yt. Vlil, 34.

143. Voir Yt. XII.

144. sCih dâm rdi mnrancnuhid (ms. 2) : le ms. 1 a Id : « que les démons et les malfaiteurs ne fout pas périr le monde... », en étant empéciiés par le justicier. 145. Voir Yt. XVIII.

146. Voir Yt. XIX.

147. La balance de Ilashnu : cf. Mhwkluird, W, 120. Il scmlilc que Ashtfit et Zamyàt sont ici comptés pour un seul.

T. II. 41 Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/376


  1. 103. Voir Yasna LXV, 2.
  2. 104. Bôrj, dérivé de berezañt, épithète d’Apàm Napàt qui est devenue son nom.
  3. 105. mîâ anôst, traduit anàhita dans Yasna LXV, 1.
  4. 106. Yt. VIII, 34.
  5. 107. Traduction et texte douteux : uapshân dandici zag aîgh dâmân pun vîtârtan dar zarâiîh (lui zarâihâ) min h(e)hrî bûland bûjînd : on lirait mieux ahli bûland qui répond exactement à asui berezaiti : mais quel serait le sens ?
  6. 108. hamâk gadâ nikâs dàrind : il s’agit sans doute du hvarenô déposé dans les eaux : hvarenô awzhdâtem (Yt. VIII, 34).
  7. 109. berezantem khshatkrim… apàm nafedhrem aurvat-aspem (Yasna II, 5).
  8. 110. Le Gaokerena, le Hôm d’immortalité (Vd. XX, 4, note 18).
  9. 111. Hôm paraît ici, parce qu’il coopère avec Apàm Napàt dans la répartition de la pluie (Yt. VIII, 33).
  10. 112. Le Génie par lequel le souhait de bénédiction est réalisé.
  11. 113. Dans un autre chapitre : cf. Bund. XX, 4. — Les Dahmân, les gens de bien.
  12. 114. Comparer la glose de Nériosengh citée vol. I, p. 17, note 61 ; la glose a « 3 fois », au lieu de « 4 fois ».
  13. 115. Tous les biens de la terre, des eaux, du ciel : cf. Yasna LX, 4.