Le cow-boy amoureux/7
CHAPITRE VII
CHARMAINE ET NAP
Le soir tombait quand Ravelle arriva à la maison du ranch.
Charmaine, assise sur la galerie, tricotait un bas.
— Tiens, c’est vous, dit-elle.
Sa figure manifestait de l’inquiétude.
— Qu’est-il arrivé pour que vous reveniez ainsi inopinément ?
— Oh, bien des choses dont la principale est que votre vie est en danger et en très grave péril.
— Vous me faites frémir ! Racontez-moi donc…
Il expliqua les agneaux morts.
Le salpêtre.
Les vols de toisons de Bocherall.
L’arrivée inopinée de Renaud et Troyat.
À ce moment Charmaine s’écria :
— Mais c’est archifaux ; je ne vous ai jamais dégommé comme vous dites ; vous êtes toujours mon contremaître.
Elle questionna.
— Mais pourquoi, tous ces crimes ?
— Je me le demande moi-même. En tout cas c’est joliment compliqué et ça doit remonter loin, très loin dans le passé.
— Alors ?
— Alors peut-être que si nous cherchions dans ce passé qui est vôtre, finirions-nous par découvrir le joint, la clef de cette affaire aussi criminelle que mystérieuse, hein, mamzelle ?
— Ne me mamzellez plus. Pour vous dorénavant je veux être Charmaine tout court.
— Charmaine ?
— Oui, Napoléon…
— Napoléon, quelle lourdeur ! Pourquoi ne pas vous servir de Nap… ?
— Évidemment pourquoi ?… Mais de quoi parlions-nous donc ?
— Nous nous mettions en train d’observer mon passé, Nap.
— Alors on y va ?
— Oui, je commence…
La jeune fille fit alors le récit suivant…