Le dernier des Trencavels, Tome 1/Avis de l’éditeur

La bibliothèque libre.
Traduction par Henri Reboul.
Tenon (Tome 1p. Avis).


AVIS DE L’ÉDITEUR.

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Mon père Abraham Leclerc, pasteur de notre église réformée, m’a confié en mourant ce manuscrit qu’il avait intention de publier. Aucune copie du texte original n’a été trouvée dans ses papiers, et j’ai appris plus tard du pasteur Benjamin Lecourt, son ami, que le manuscrit du troubadour avait appartenu à un abbé grand amateur de choses rares et anciennes, lequel avait visité curieusement et fouillé les archives des anciens monastères, avant la révolution qui eut lieu en 1789,

L’abbé, tout en consentant à laisser traduire les canzons et tenzons du troubadour, ne voulut jamais lui permettre d’en prendre copie, afin de réserver à lui seul la possession de ce trésor.

Or, il est advenu qu’après la mort dudit abbé, qui précéda de peu de jours celle de mon père, une nièce, qui fut son héritière, vendit la bibliothèque de son oncle à un libraire ambulant. Celui-ci n’ayant voulu se charger que des livres imprimés, tout ce qui se trouva écrit à la main fut vendu au poids à un épicier du voisinage. Les livres ont ainsi comme nous leur destinée.


JUDITH LECLERC.
À Aubenas, le 25 novembre, jour de la
naissance de N. S. — 1833.