Le grand troche, sorite/36

La bibliothèque libre.
Éditions Elaia (p. 50).

TROP DE ZELE


Dans la rue où mille fenêtres épient
on marche sur les oiseaux tués par l’artillerie de campagne.
Le sifflet des trains
ne tire plus les papillons de leur cachette.
Il n’y a plus de chants du coq
entre les pages des livres
entre les lèvres des pages.
On a interdit
le marché aux puces — & d’ailleurs il n’y a plus de puces —
le commerce des billes d’agathe
des yeux de verre
& du pain fabriqué clandestinement avec de la farine de rose
Au feu les alphabets
à l’eau les téléphones
à l’air les femmes cachées derrière les monuments aux morts !
Voici le scandale de la nuit.