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Le parfait mareschal/178

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Gervais Clouzier, 1680 (1 / 2, pp. 514-515).
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LA Courbe est une tumeur faite de matiere flegmatique, grosse, dure, scituée au dedans du jarret plus haut que l’esparvin, sur la substance du tendon, qui passe en écharpe au dedans du jarret : cette tumeur est longue comme une poire coupée en deux, plus grosse en haut qu’en bas ; quelquefois elle fait boitter le Cheval.

Elle vient aux Chevaux de tirage plûtost qu’aux autres, à cause de l’effort que les jarrets font en tirant : ensuitte duquel le gros tendon estant affoibly, toutes les humeurs y aboutissent, & y sont entretenues par la maistresse veine de la cuisse qui passe fort prés : elle vient aussi aux Chevaux pour avoir travaillé trop Chap.
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jeunes, pour avoir les jarrets foibles & petits, de mesme que pour les autres causes, dont nous avons parlé dans les autres maux du jarret.

Pour la cure, on peut tenter les mesmes remedes que nous avons ordonné aux esparvins, mais assez inutilement : le seul remede est le feu, & qui encore ne la guerit pas ; car il la resserre peu ou point, mais ce qu’on peut esperer du feu, c’est qu’il empéche que la courbe ne grossisse davantage.

Comme le feu est tres utile pour plusieurs des maux precedens, je crois qu’il est bon de vous enseigner la maniere dont on doit le donner.