Les Amours (1553)/Poème 115
Bien que sis ans soient ja coulés derriere
Depuis le jour que l’homicide trait,
Au fond du coeur, m’engrava le portrait
D’une humble-fiere, & fiere-humble guerriere:
Si suis-je heureus d’avoir veu la lumiere
En ces ans tars, pour avoir veu le trait
De son beau front, qui les graces attrait
Par une grace aus Graces coutumiere.
Le seul Avril de son jeune printans,
Endore, emperle, enfrange nostre tans,
Qui n’a seu voir la beauté de la belle,
Ni la vertu, qui foisonne en ses yeus,
Seul je l’ay veüe, aussi je meur pour elle,
Et plus grand heur ne m’ont donné les cieus.
M V R E T.
mm quefi s MLCombien que par I'efpace de {in m il ait cfl é en perpezuel martyrg’pour l‘amour de ù da— mecfi CR ce,qu'rl ('e fentbfi êheurhus,d‘auoir eu la veù'c d’vne fi excellante beauté , (cul ornement de nôtre ngeJldit d'au:n:age,qu‘il en lcul,qui l'a Parfaiuemëc vcüe ,cç qui luy a caufé [.1 mort : 5c ue c'eû le plus grand heurqu‘il receuz iamqis. H hfi m, Humble en porr,& en mamu‘enmai: fi er: contre me: prieres. D'au‘ir 1m14 lumim,D’efl re né. En ce: mu tarcùÆn ce dernier age. Œlngnm aurait Parme 314:: au: onces nummim. Le mot. grace, fe prend ici en noie fortes.Au premier lieu il fi nifi e‘Jes amitiésmu fecond, ce que les Latin: apellenr, 4mn au ner:.c'efi vn nom pmpre des trois deefl 'es, que le: Grecs nommër, Clu— rites. Lcfi ul .mm‘l lof.» Mpmîr',‘ La (“cule beauté de fa ieuuefl ë. Endm, Wlt.mfi agt.)0rne. Mou faits àl'imimion de Perruques"! i: l'ai 7m, u a djg deuanrgau Soner qui fe commence,s:'fmlmmr,que ne, lui. ne lel autres ne l‘auoieur veüc: mainrenmzildn, qu‘illa vêfi e , 8: que les autres n‘ont feu la mir, Mai. cette iuconfi ancgfi telles petites contradifl ion: {ont famrliere: au: amoureus.
Si ce grand Dieu, le pere de la lyre,
Qui va bornant aus Indes son reveil,
Ainsi qui d'un oeil mal apris au someil
De çà de là, toutes choses remire,