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Les Amours (1553)/Poème 117

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Les amours de P. de Ronsard Vandomois, nouvellement augmentées par lui, & commentées par Marc Antoine de Muret. Plus quelques odes de l'auteur, non encor imprimées
chez la veuve Maurice de la Porte (p. 139-140).

Ce petit chien, qui ma maitresse suit,
Et qui jappant ne reconoit personne,
Et cet oiseau, qui mes plaintes resonne,
Au mois d’Avril soupirant toute nuit:

Et cette pierre, ou quand le chaut s’enfuit
Seule aparsoi pensive s’arraisonne,
Et ce Jardin, ou son pouce moissonne,
Tous les Tresors que Zephyre produit:

Et cette dance, ou la fleche cruelle,

M’outreperça, & la saison nouvelle,
Qui tous les ans rafraichit mes douleurs,

Et son oeillade, & sa parole sainte,
Et dans le coeur sa grace que j’ai peinte,
Baignent mon sein de deus ruisseaus de pleurs.