Les Amours (1553)/Poème 120

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Les amours de P. de Ronsard Vandomois, nouvellement augmentées par lui, & commentées par Marc Antoine de Muret. Plus quelques odes de l'auteur, non encor imprimées
chez la veuve Maurice de la Porte (p. 142).

Non la chaleur de la terre, qui fume
Béant de soif au creus de son profond :
Non l'Avantchien, qui tarit jusqu'au fond
Les tiedes eaus, qu'ardant de soif il hume :

Non ce flambeau qui tout ce monde alume
D'un bluëtter qui lentement se fond,
Bref ni l'esté, ni ses flames ne font
Ce chaut brazier qui m'enbraize & consume.

Vos chastes feus, esprits de vos beaus yeus,
Vos dous éclairs qui rechaufent les dieus,
Seuls de mon feu eternizent la flame :

Et soit Phoebus attelé pour marcher
Devers le Cancre, ou bien devers l'Archer,
Vôtre oeil me fait un esté dans mon ame.