Les Amours (1553)/Poème 180

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Les amours de P. de Ronsard Vandomois, nouvellement augmentées par lui, & commentées par Marc Antoine de Muret. Plus quelques odes de l'auteur, non encor imprimées
chez la veuve Maurice de la Porte (p. 210).

Je m’asseuroi qu’au changement des cieus,
Cest an nouveau romproit ma destinée,
Et que sa trace en serpant retournée,
Adouciroit mon travail soucieus:

Mais puis qu’il volte en un rond pluvieus
Ses frons lavés d’une humide journée,
Cela me dit qu’au cours de cette année
Je pleuverai ma vie par les yeus.

Las toi qui es de moi la quinte essence,
De qui l’humeur sur la mienne a puissance,
Ou de tes yeus serene mes douleurs,

Ou bien les miens alambique en fontaine,
Pour étoufer le plus vif de ma peine,
Dans le ruisseau, qui naitra de mes pleurs.