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Les Amours de Tristan/Les Secrettes consolations

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LES SECRETTES CONSOLATIONS.

SONNET.



ENCORE que ie pleure, & bien que ie ſouſpire,
Ce n’eſt pas que mon cœur plaigne ſa liberté :
Puis-ie la regretter ſeruant vne Beauté
Dont les moindres faueurs valent mieux qu’vn Empire ?

Ie deſpite l’Enuie, & les traits qu’elle tire,
Ma conſtance & ma foy brauent ſa cruauté ;
Et par quelques rigueurs dont ie ſois tourmenté,
La Palme glorieuſe eſt iointe à mon martyre.

Quoy que d’vn vieux ialoux l’artifice ait produit,
I’entretiens en ſecret Orante iour & nuit :
Mais, que ſa chaſteté n’en ſoit point offenſee.

Ie luy parle ſans ceſſe & la vois en tous lieux,
Car touſiours mon amour fait faire à ma penſee
L’office de ma langue, & celuy de mes yeux.