Les Avadânas, contes et apologues indiens/118

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Traduction par Stanislas Julien.
Paris B. Duprat (2p. 138-139).


CXVIII

LE MARI QUI FAIT ÉPILER SA BARBE.


Un homme dont la barbe grisonnait avait ordonné à sa seconde femme de lui arracher tous les poils blancs. Celle-ci voyant que les poils blancs étaient fort nombreux, se mit à les arracher. Comme elle ne pouvait venir à bout de les choisir, elle arracha en même temps tous les poils noirs. Sa besogne étant finie, le mari se regarda dans un miroir et fut rempli d’étonnement. Il gronda vertement sa seconde femme, qui lui dit : « Puisque je devais arracher les plus nombreux, pourquoi n’aurais-je pas arraché les plus rares ? »