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Les Avadânas, contes et apologues indiens/93

La bibliothèque libre.
Traduction par Stanislas Julien.
Paris B. Duprat (2p. 66-67).


XCIII

L’ÂNE ET LES BŒUFS.


Des bœufs d’un naturel doux et pacifique, choisissaient, partout où ils allaient paître, des herbes tendres pour s’en nourrir, et buvaient de l’eau pure et fraîche. Un jour, un âne fit cette réflexion : « Il faut qu’aujourd’hui je les imite ; je choisirai comme eux des herbes tendres, et boirai de l’eau pure et fraîche. »

Cet âne s’introduisit, en conséquence, au milieu d’un troupeau de bœufs. Avec ses pieds de devant il fit voler de la terre et incommoda ces bœufs. Il voulut ensuite imiter leur meuglement, mais il ne put changer sa voix. Les bœufs le tuèrent à coups de cornes, et le laissèrent sur la place.

(Extrait de l’ouvrage intitulé : Fo-choue-kiun-nieou-pi-king.)