Les Callipyges/Tome 1/Chap. 3

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(Émile Desjardins)
Au dépens de la Compagnie (p. 50-64).

CONFÉRENCE
sur
LA PUDEUR ET LA CONFUSION,


tenue chez Mrs FLOG, directrice d’un pensionnat de jeunes filles à Londres, 29 ans, 13 ans de pratique.

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Mrs FLOG.

Un des plus séduisants attraits de la flagellation, c’est sans contredit la confusion qui empourpre les joues d’une pudique jeune fille, à la seule pensée qu’elle va montrer son derrière nu. Chez les petites délinquantes, le sentiment de la pudeur, quoique inné, est moins développé que chez les grandes filles, et surtout que chez les femmes. On trouve par conséquent plus ou moins de confusion, suivant l’âge des victimes. Chez une petite fille, il faut souvent insister pour lui faire honte ; chez les filles, plus grandes, quelques observations suffisent et quelquefois même ne sont pas nécessaires pour alarmer leur pudeur ; mais chez les femmes, la brusque annonce d’une correction imprévue, provoque une immédiate confusion qui change les lis en roses, ou les roses, en coquelicots, mettant sur les joues et sur le front le joli fard de la pudeur offensée, qui est le plus ravissant ornement d’une figure empourprée.

En entr’ouvrant le pantalon d’une petite fille, on peut lui faire observer qu’elle est le point de mire de toute la société réunie pour la contempler dans une posture honteuse et ridicule, que ses petites camarades vont se moquer d’elle, et que son petit derrière va joliment changer de couleur, que la souffrance d’ailleurs va se charger avec la honte de la guérir de ses vilains défauts.

Une grande fille, ou une jeune femme qu’on oblige à ouvrir elle-même son pantalon pour présenter son derrière nu, rougit au premier mot, et n’obéit généralement qu’à un ordre réitéré, à la menace d’un châtiment terrible ou de recevoir double dose. C’est un grand charme que de voir des doigts tremblants écarter la fente pour découvrir l’objet condamné, et le présenter à la verge ; souvent un postérieur du plus beau blanc, rougit de honte à vue d’œil, et si on inspecte à ce moment la figure de la patiente, on peut être assuré qu’elle est empourprée jusqu’à la racine des cheveux. Prolonger son plaisir et en augmenter l’intensité, rien n’est plus émoustillant en effet, comme le ravissant spectacle d’une victime pudique, fille ou femme, que la mise à nu de ses parties, qu’elle appelle et croit honteuses, couvre de confusion, surtout quand on l’oblige à être impudique, que c’est elle-même, contrainte par la peur d’un sévère châtiment, qui découvre timidement ce que la pudeur lui fait un devoir de cacher.

Mettre une grande fille ou une femme de vingt ans et au-delà sur les genoux, et lui donner le fouet comme à une petite fille, est extrêmement piquant, surtout si on a dû l’y obliger par des menaces ; car dans les patientes volontaires, qui se prêtent à tout sans conditions, on ne trouve pas ce ragoût pimenté de la pudeur offensée. Mais quand la victime est là, frissonnante, rouge de honte, et présentant son derrière nu à la main ou à la verge, on parcourt toutes les étapes du plaisir. Vous sentez la gorge de la coupable palpiter sur vos cuisses, sa chair trembler sous vos doigts cinglants ou caressants, et vous éprouvez en vous-même, le sentiment réconfortant de votre autorité, de votre domination, en infligeant sur vos genoux, à des filles ou à des femmes, qui le subissent humiliées, domptées, vaincues, sans oser résister, craignant pire, le châtiment des enfants.

Quand on a assez joui de ce délicieux prélude, on peut varier ses plaisirs, en obligeant la victime à déboutonner et à descendre son pantalon, sous prétexte qu’on ne peut pas la fouetter ainsi. Après des hésitations, qu’on peut toujours vaincre de plusieurs façons, par la persuasion ou par la menace, elle défait son pantalon et le rabat sur votre ordre ; si, au contraire, elle résiste, vous l’attachez et vous le lui retirez, en ne lui épargnant aucune humiliation, lui pinçant les chairs, lui donnant des claques en l’admonestant sévèrement.

Si vous avez affaire à une vierge candide et chaste, qui résiste à toutes les menaces, à toutes les objurgations, faites la passer par toutes les étapes de la honte ; mettez-la toute nue, en la déshabillant avec une lenteur calculée, au besoin en vous faisant aider. Rien ne vous met en train comme d’avoir affaire à une fille ou femme récalcitrante, qu’on fouette avec d’autant plus de plaisir, que vous avez trouvé plus de résistance ; rien ne vaut le ragoût épicé de la confusion d’une pudique victime, dont on découvre un à un tous les charmes secrets, qui se débat violemment, et qui reçoit ensuite toute nue, frissonnante, le châtiment qu’on lui a promis.

Malheureusement le cas se présente rarement dans nos pensionnats, et à part une jeune sous-maîtresse, que je châtie à mon gré à chaque faute qu’elle commet, (ce n’est d’ailleurs qu’à cette condition que je la garde), je n’ai sous la main que de grandes pensionnaires, que la peur d’un châtiment exemplaire empêche de se révolter. Je ne puis vous mettre en présence de cette volontaire de la verge, qui, d’ailleurs, ne s’y prêterait pas en présence de témoins, et si j’usais de violence, elle me quitterait certainement ; c’est ce que je veux éviter, car je ne puis pas me passer des services qu’elle me rend à plus d’un titre.

Lady Lovebirch intervenant :

— J’ai justement une jeune femme de chambre française, de vingt-deux ans, qui est entrée à mon service la semaine dernière. J’ai changé son nom de Marguerite en celui de Margaret, l’appelant de l’un ou de l’autre, à ma fantaisie. J’ai assisté au premier bain qu’elle a dû prendre avant son admission définitive, et j’ai pu me convaincre, qu’outre les conditions physiques requises pour servir chez une Callipyge, elle possède toutes les qualités morales désirables, pudeur, sensibilité, timidité, pour être le sujet parfait que vous désirez. Le jour du premier bain, en se déshabillant devant moi, elle devint écarlate et, depuis ce jour, quand elle est de service, elle tremble comme la feuille en m’épongeant ; quand elle me rend les soins intimes, quand sa main doit essuyer certain bijou secret tout son corps se cardinalise des pieds à la tête, car j’exige que mes femmes de chambre me servent nues pour le bain. Je crains bien qu’elle ne soit difficile à apprivoiser, et que je ne puisse de sitôt l’amener à mes fins.

Je n’insiste pas sur les beautés marmoréennes de son corps de Vénus blond, ni sur une particularité remarquable de ce corps, car vous pourrez la détailler à l’aise demain. Je l’ai condamnée au fouet ce matin, parce qu’elle s’est obstinément refusée à prendre son bain toute nue, en compagnie de Lucy, ma femme de chambre anglaise, dont je voulais comparer la plastique à celle de la belle Française, et essayer aussi de la faire tenter par ce joli démon vicieux. Mais pourquoi et comment Margaret s’est-elle obstinée à s’y refuser, je n’ai pas pu le savoir. Sans doute l’instinct de la pudeur l’a mise en garde. Comme je ne lui ai plus reparlé de son châtiment, et que je n’ai discontinué de lui manifester une tendre sympathie, elle se figure, sans doute, que je lui ai fait grâce, mais je la réservais à nos divertissements ; nous nous réunirons ici demain pour lui infliger la correction promise.

Cette alléchante promesse allume dans tous les yeux un éclair de luxure. Mrs Flog nous annonce qu’elle va chercher une jeune coupable, pour expérimenter sur elle le jeu de la pudeur offensée.

— Je l’ai choisie, dit-elle, parmi les plus dodues et les plus sensibles. Elle ne s’attend pas à être fouettée en public, et la vue d’une assemblée de curieuses, augmentera sa honte et sa confusion.

Mrs. Flog disparaît et rentre bientôt avec une jeune fille de seize ans, brune, élancée, agréablement bombée par devant et par derrière ; elle s’avance les yeux bandés, donnant la main à sa maîtresse, qui la fait asseoir sur un canapé. Mrs Flog, ouvrant un carnet, y lit :

— Miss Shondott, vous avez menti huit fois dans trois jours, toujours avec la même impudence, pour éviter le châtiment de vos fautes. Vous allez recevoir pour tous ces mensonges trente bons coups de verges sur votre derrière nu, précédés d’une bonne fessée. À ces mots le visage pale de Miss Shondott devient tout rose.

— Ôtez votre bandeau, mademoiselle, et levez-vous.

La jeune fille ôte son bandeau, et se lève en baissant les yeux.

— Venez ici.

La jeune fille obéit, lève les yeux, et reste interdite à la vue de la réunion ; son visage devient cramoisi, ses petites oreilles s’empourprent, la honte paralyse ses mouvements, elle reste clouée au parquet, incapable de faire un pas.

— Faut-il venir vous chercher avec ceci ? dit la maîtresse, en faisant siffler l’air d’une verge élastique ; voyons, marchez, Miss Shondott. Vous mentez avec trop d’assurance, pour qu’il ne vous en reste pas un peu pour vous aider à supporter votre disgrâce.

Miss Shondott, marchant toujours les yeux baissés, arrive au fauteuil.

— Dégrafez votre corsage ; faut-il que je vienne vous aider ? relevez votre robe ; bien, vos jupons maintenant ; allons dépêchons-nous.

La jeune fille obéit machinalement, elle dégrafe son corsage, défait la robe, dénoue ses jupons, qui glissent à ses pieds, et elle reste avec son joli pantalon brodé et sa chemise de batiste, chaussée de petits brodequins, la jambe enfermée dans des bas de soie rouge, oscillant sur ses jambes flageolantes. Elle délace son corset, le retire et le laisse tomber ; sa gorge semble gagner à quitter sa prison ; les demi-globes se montrent dans l’échancrure d’une rondeur séduisante, dont une gorge de vingt ans eût pu s’enorgueillir. Les yeux de la patiente se mouillent de larmes, et les sanglots étouffées soulèvent comme deux petites vagues jumelles ; les seins qui gonflent la chemise, se renflant en dehors, montrent de temps en temps la petite pointe rose.

Mrs Flog, qui est assise sur une chaise, appelle Miss Shondott, et lui ordonne de venir se faire fouetter sur ses genoux. La mignonne, de plus en plus troublée, s’avance en titubant sur ses jambes et s’étend sur les cuisses de la maîtresse. Celle-ci prend le bout de la chemise dans sa main gauche, la relève en tirant, et la tient en l’air, découvrant une partie du blanc postérieur.

— Prenez les bords entre vos doigts, et élargissez bien la fente, afin de bien me présenter votre derrière nu, et d’exposer ainsi l’objet de votre confusion aux yeux de ces dames réunies ici, pour voir comment on corrige une menteuse. Allons, ouvrez votre pantalon.

La victime obéit, l’ouverture pratiquée laisse sortir une grande partie du beau postérieur, qui rougit de honte, car il s’empourpre à vue d’œil, avant d’avoir subi le moindre contact. Les fesses, contractées par la crainte, se rejoignent serrées. Mrs Flog, enchantée de l’obéissance passive de la pudique jeune fille, s’en donne à cœur joie ; elle la cingle d’une main leste, qui s’imprime en marques blanches, aussitôt rougies sur les chairs froissées. Bientôt les globes se desserrent et restent épanouis, la raie large ; les gifles résonnent dures et sèches ; Miss Shondott sanglote et demande grâce. Mais l’inflexible maîtresse, sourde à ses supplications, accentue la correction, et quand le gros cul est cramoisi, elle cesse ce divertissement pour prendre les verges.

— Debout, mademoiselle, allez vous agenouiller sur ce fauteuil.

La tendre victime se retourne et se dirige à pas lents vers le fauteuil, avec un déhanchement qui imprime un balancement voluptueux aux hémisphères rebondis, qui tendent la fine toile du joli pantalon, refermé sur la mappemonde. Quand elle est agenouillée sur le fauteuil, le front appuyé sur le haut du dossier, la mappemonde bombée tend la fine toile sans un pli. Mrs Flog s’avance, glisse sa main pour repousser la chemise, le tout plein de lenteurs calculées, la retire par en haut, la relève et la jette par-dessus la tête de la patiente, découvrant un dos d’ivoire.

— Vous allez tenir votre pantalon grand ouvert, Miss Shondott, pour recevoir les trente coups de verges, que vous doivent vos mensonges ; et si vous ne voulez pas que je double la dose, je vous engage à ne pas opposer de résistance.

La pauvre fille écarte la fente, et présente son postérieur rougi dans l’encadrement. Clic, clac, les verges marchent, cinglant les chairs.

— C’est un bien vilain défaut, Miss Shondott, que l’habitude du mensonge ; clic, clac ; on doit punir les menteuses très sévèrement. Clic, clac ; votre gros derrière est bien sensible ; tant mieux, il gardera longtemps le cuisant souvenir des bons baisers de cette bonne verge, qui vous inflige une correction salutaire. Clic, clac, clic, clac ; gare aux doigts, ma belle ; tirez toujours ; tirez, ou ce sera le double. Clic, clac ; ceci est un peu cuisant peut-être, mais vous mentez, Miss Shondott, avec tant d’assurance, qu’il vous faut un sérieux avertissement.

La patiente se trémousse violemment et hurle de douleur ; elle lâche les bords du pantalon qui se referme, la verge retombe deux ou trois fois rudement sur la toile, puis, Mrs Flog, déboutonnant le pantalon, le rabat sur les genoux, découvrant les cuisses potelées, dont la blancheur de neige contraste avec le foyer d’incendie qui brûle au-dessus ; puis, relevant les verges, elle annonce à la victime qu’elle lui réserve la cravache, si elle ne reçoit pas sans regimber le reste de son compte.

Clic, clac, les verges retombent sévèrement sur les deux globes à la fois, faisant bondir le postérieur, qui se tord violemment secoué ; la peau prend une teinte violacé, rayée, dans tous les sens de sillons rouges, enfin, au dernier coup, appliqué avec une extrême rigueur, le cul zébré se lève si haut, qu’on voit toute la toison noire, sous laquelle s’entr’ouvre la petite fente virginale comme un petit bec d’oiseau.

Mrs. Flog laisse la victime un moment dans cette posture honteuse, à la grande confusion de la coupable, qui sent ses yeux indiscrets braqués sur son postérieur humilié.

On convient de se réunir le lendemain dans le même local, pour se divertir aux dépens de la délicieuse et pudique Margaret.


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