Les Callipyges/Tome 1/Chap. 7

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(Émile Desjardins)
Au dépens de la Compagnie (p. 125-141).

CONFÉRENCE ANECDOTIQUE.
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FIVE O’CLOCK
chez
Lady RICHBUTTOCK.

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Lady PLENTIFUL.

J’ai eu la curiosité d’expérimenter ce matin sur la chaise, la posture prônée par Mrs Whipping dans sa conférence d’hier. J’ai dans mon boudoir, transformé en salle de discipline, les divers meubles et ustensiles nécessaires pour la flagellation, entre autres une chaise rembourrée, scellée au parquet et munie de courroies. Imbue des principes de ma mère, qui nous fouettait ma sœur et moi, quand elle ne nous mettait pas sur ses genoux, agenouillées devant ou sur le bord d’une chaise ou d’un fauteuil, je donnais souvent, car j’aime bien d’opérer moi-même, ou je faisais donner le fouet de cette façon aux délinquantes de ma maison. J’ai voulu éprouver ce matin, ayant sous la main une occasion superbe, l’excellence de la posture à califourchon, qui me paraissait d’avance remplie d’attraits.

L’occasion se présentait sous la forme d’une plantureuse femme de chambre Irlandaise. Jenny est une superbe fille de dix-huit ans, comme la verte Erin n’en produit pas tous les jours. Blonde comme les épis mûrs, avec des joues de neige rose, le corps garni d’aimables saillies, surtout la partie la plus intéressante pour nous, que j’avais eu l’occasion de découvrir quelquefois, pour lui faire expier quelques peccadilles.

Ce matin, en attendant mon excellente amie, lady X., je me faisais adoniser par Jenny, qui était distraite, au point que je la rappeler plusieurs fois à l’ordre ; elle me fagotait affreusement, n’ayant pas l’air de prêter l’oreille à mes observations, si bien, que je fus obligée d’appeler une autre femme de chambre pour terminer ma toilette du matin. Je promis à Jenny, qu’elle aurait de mes nouvelles avant le déjeuner, afin de lui donner du goût pour ma toilette de l’après-midi.

Dès que lady X. est arrivée, je lui fais part de mon projet, et, sans plus tarder, je mande la délinquante.

— Jenny, je vous ai promis de mes nouvelles, voici le moment venu ; je vais vous donner le fouet pour vos négligences répétées.

Jenny, rouge comme une pivoine, regardait lady X., comme si elle trouvait sa présence importune.

— Si vous préférez, lui dis-je, en m’apercevant de la cause de son inquiétude, la présence d’un homme, mon amie se retirera, et nous ferons monter mon cocher Smith avec sa cravache.

Cette menace lui donne sans doute à réfléchir, car elle balbutie un consentement étouffé.

Alors commença pour la belle fille une vraie torture morale ; elle se dévêtait lentement, obéissant à mes ordres, ôtant un à un tous ses vêtements, en tremblant comme la feuille et rougissant toujours davantage. Bientôt, cependant elle n’a plus que sa chemise et son pantalon, au dessous duquel deux bas de soie rose enferment deux jolies jambes, terminées par deux petits pieds, emprisonnés dans deux mignons souliers. Elle reste debout, émue, palpitante, attendant mes ordres.

— Ôtez votre pantalon, Jenny, et gardez votre chemise.

Retirer son pantalon est toute une affaire, et lady X. et moi nous dûmes l’aider, profitant de l’occasion pour palper les appas fermes et résistants. Enfin le pantalon est rabattu, la belle fille en sort en levant les jambes et découvrant des horizons charmants. Je la conduis vers la chaise, devant laquelle elle va s’agenouiller, comme elle en a l’habitude.

— Non, non, pas ainsi, Jenny, mettez-vous à cheval sur la chaise, en nous tournant le dos.

Elle essaie d’enjamber le siège, mais la chemise, la gênant par devant, je la relève, et je l’aide à se mettre à califourchon sur le bord de la chaise, les jambes à droite et à gauche. J’entoure ses reins d’une courroie, qui passe sous ses aisselles et qui s’attache derrière le dossier, et pour que la croupe émerge bien en dehors, je mets une pile de coussins entre son ventre et le dossier, l’empêchant de s’avancer ; j’attache ensuite les jambes par les chevilles, aux pieds de derrière de la chaise, de sorte que son corps décrit une courbe gracieuse, qui va de la tête aux pieds, dont la croupe, splendidement développée, forme le point excentrique. Je lève aussitôt la chemise, qui nous dérobe la vue de ses somptueux appas, et je la jette par dessus la tête de Jenny, qui se trouve toute nue, des genoux à la nuque ; la chemise, retombant par devant, aveugle la patiente.

C’est vraiment une tableau féerique que nous avons sous les yeux ; la croupe, en saillie au bas des reins cambrés, s’épanouit dans toute sa splendeur ; le satin est tendu comme la peau d’une timbale ; les deux globes potelés, d’un satin éblouissant, qui semble fait d’une neige rose, s’écartent, élargissant la raie qui les divise, au bas de laquelle se montre un petit cercle marron, sans un duvet autour, troué d’un petit point noir, grand comme une tête d’épingle. Sur le bord de la chaise se repose la fente resserrée, dont la moitié est en dehors, entourée de frisons dorés, que nous voyons en nous penchant. Le dos, d’une blancheur de lis, à la chair pleine et dure, descend par un sillon profond jusqu’à la taille bien prise, dont les hanches accusées font ressortir la finesse ; au-dessous, le superbe relief se détache en un magnifique rebondissement ; le satin des reins et celui du beau postérieur, tissés du même grain ténu et serré, sont de deux nuances, le dos est fait des lis les plus purs, le cul d’un mélange de roses et de lis pétris où le lis domine.

Nous restions extasiées, mon amie et moi, devant ces adorables merveilles, et toutes deux nous y puisions des ardeurs, que nous nous proposions d’éteindre mutuellement. Je me détache enfin de ma contemplation, pour aller prendre un martinet dans ma commode ; pendant ce temps, lady X. commence à fesser le superbe postérieur pour le préparer à recevoir les lanières ; sa main caressante faisait plus de bruit que de besogne, se reposant chaque fois tendrement sur le doux satin, et quand je reviens avec l’élégant martinet, qui doit châtier la délinquante, les fesses n’ont pas changé de couleur. J’applique, moi aussi, quelques claques peu sévères, puis un peu plus fort ; et, faisant les honneurs de l’home à lady X., je lui présente le martinet.

Lady X. se met aussitôt en position devant le bel objet condamné. Comme je ne veux pas rester oisive, pendant que mon amie va couvrir le beau cul de roses, je me mets en posture d’en effeuiller une de mon côté. Nous n’avions ni Nana, ni Margaret à notre disposition, mais nous possédions aussi quelques notions de l’art exquis de plaire, et nous les employâmes à tour de rôle avec assez de succès, pendant plus d’une heure. Ployée dans les ténèbres, je ne voyais rien de ce qui se passait autour de moi, mais ce que j’entendais suffisait à stimuler mon ardeur. Les lanières qui bruissaient sur les chairs tendres, m’excitaient à prier avec ferveur dans le temple de Cythère.

Dès que ma prière est exaucée, je me relève pour manier les lanières à mon tour. Mon amie, qui ne veut pas être en reste avec moi, se dévoue à mon bonheur ; et, pendant qu’elle prie dans l’ombre, je donne mes soins de mon côté à la belle mappemonde, un peu rougie par le brillant exorde de lady X. C’est vraiment plaisir de fouetter ce beau cul, qui se remue gentiment à chaque atteinte, élargissant et rétrécissant la raie, comme pour raconter la sensation qu’il éprouve, sans que la patiente le manifeste autrement que par cette démonstration éloquente, quoique muette. Je ne garde pas longtemps le martinet, que je m’agenouille de nouveau.

Flic, flac, flic, flac, j’entends les cinglées résonner, battant la mesure sur les fesses claquées et me donnant la cadence, que j’observe sur la corde d’amour que je sens bientôt vibrer sous mon archet.

Je reviens à la lumière, mon amie rentre dans l’ombre, et je reprends la cadence sur le cul empourpré, qui gigote toujours et se tortille plaisamment, sautant sur le bord de la chaise ; la patiente pousse maintenant de petits cris plaintifs, arrachés par les piqûres du méchant instrument ; mais, bientôt, perdant toute mesure avec mes sens, je fouette à tour de bras le postérieur qui bondit violemment.

L’amie, qui a repris le martinet, accentue la sévérité ; la victime sanglote et pousse des cris aigus, je ne puis plus suivre la mesure et je me livre à une besogne effrénée, dont j’aurais deviné le succès, aux cris perçants que pousse la victime, si des preuves abondantes ne m’avaient pas renseignée sur mes lèvres.

Combien de fois nous nous relayâmes, mon amie et moi, dans le doux jeu alterné que nous pratiquions, je ne vous le dirai pas, vous auriez de la peine à le croire ; mais, quand je repris le martinet pour la dernière fois, il y avait une heure que nous fustigions le cul de Jenny, qui était maintenant strié dans tous les sens de raies livides, et se tordait de douleur sur le bord de la chaise, soulevant ses opulents hémisphères ; la belle fille hurlait depuis vingt minutes comme une chatte écorchée. Cependant, pas une goutte de sang ne paraissait sur le cul empourpré.

Je dépose les armes, lady X. les reprend : moi, toujours pour lui faire les honneurs de mon chez moi, à la sortie comme à la rentrée, je voulus lui dire le dernier mot, comme je lui avais dit le premier. Ma prosternation dura cinq minutes, au bout desquelles je n’entendis plus ni le flic, flac des lanières, ni les hurlements de la fustigée ; mais je dus m’accroupir, pour suivre mon amie qui s’agenouillait et finir ainsi mon oraison. Je sors difficilement du fatras des vêtements ; lady X., penchée en avant, embrassait à pleines lèvres le cul palpitant de la patiente, qui se trémoussait dans un balancement voluptueux sur le bord de la chaise. Quelques rubis, tirés sans doute par la dernière cinglés, qui avait été terrible, perlaient sur la fesse gauche.

Le spectacle émoustillant de ce superbe postérieur palpitant, nous jette dans les bras l’une de l’autre, et nous recommençons sur-le-champ une nouvelle invocation à la déesse de Lesbos. Cette fois, nous unissons nos prières dans un tendre duo… Quand nous nous relevons, la croupe, toujours secouée, se dandinait encore.


Lady Spendidorb prend la parole.

— Il y a quelques mois, je dus renvoyer trois de mes femmes de chambre, qui débauchaient toute ma maison. Ces dévergondées couraient des palefreniers au chef de cuisine, en passant par les valets de pied et les marmitons, sans respecter un petit groom de quatorze ans. Avant de faire maison nette de mon personnel féminin, je résolus de donner aux trois vauriennes une leçon mémorable ; je ne gardais que la plus jolie de mes servantes, qui était aussi la plus dévouée, car c’est par elle que je connus les déportements qui déshonoraient ma maison.

Je fis venir trois horse-guards du régiment de mon cousin, le colonel, qui les choisit parmi les plus vigoureux et les mieux disciplinés, pour me prêter main-forte. À l’heure indiquée ils étaient dans ma chambre, qui devait servir de théâtre à la scène des adieux. Mon cousin m’attendait dans l’alcôve attenante, où je devais le rejoindre au moment favorable. Les trois délinquantes, avisées qu’elles partaient le lendemain, mandées par ma gouvernante, entrent dans ma chambre, regardant d’un air effronté, malgré ma présence, les horse-guards que j’avais fait traiter comme des Lords avec des vins généreux, pour les aguerrir contre les œillades de ces effrontées.

— Ces beaux soldats, mesdemoiselles, vont remplacer pour aujourd’hui vos amants ; mais les verges dont ils vont faire usage, pourraient bien ne pas être de votre goût, et vos impudiques fessiers, s’ils ne rougissent pas en se montrant au premier venu, pourraient bien s’empourprer sous les yeux de ces vaillants soldats.

Vous, mes braves horse-guards, attachez les poignets de ces dévergondées sur le dos, emportez-les jusqu’à ces trois fauteuils, rangés en ligne. Vous vous assiérez, et vous mettrez chacun une de ces belles demoiselles sur vos genoux, pour lui donner le fouet sur son cul nu, comme à une petite fille, d’abord avec vos belles mains larges et calleuses, puis, quand la peau vous brûlera les doigts ; vous prendrez cette belle poignée de verges, qui est à votre côté sur le fauteuil et vous leur en donnerez jusqu’à ce que je vous arrête. Je suis là pour surveiller vos faits et gestes. Si je suis contente de vous, il y a dix guinées pour chacun ; si, au contraire, vous me mécontentez, au lieu des guinées promises, vous aurez des nouvelles fraîches de votre colonel. Allez, commencez votre besogne !

Je passe dans l’alcôve m’attend mon cousin, le colonel, assis sur un fauteuil, roulé auprès de le porte vitrée. Il me prend sur ses genoux, et tous deux, la figure rapprochée, nous ouvrons de grands yeux, pour ne rien perdre de l’émoustillant spectacle qui se déroule en face.

Les trois horse-guards, après avoir attaché les poignets des servantes derrière le dos, les emportent, malgré leur résistance et leurs cris de détresse, vers les fauteuils. Là, en un rien de temps, chacun a mis la sienne sous son bras gauche, relève les jupes et la chemise, après avoir arraché brutalement le pantalon déchiré, ne sachant guère comment on s’y prend pour le rabattre délicatement ; les trois filles se débattent en vain, ils les ont mises sur la cuisse gauche, et, de la jambe droite allongée, ils maintiennent les jambes des patientes. Ils étaient fort drôles, avec leurs grands yeux démesurément ouverts, se pourléchant les babines d’un air gourmand. Ils auraient volontiers caressé le blanc satin des superbes culs étalés sous leurs yeux, mais ils savent qu’il leur vaut mieux de gagner l’argent promis, que la colère de leur chef.

Tous les trois ensemble lèvent leurs grosses mains musclées, et, sans préambule, sans ménagement, ils cinglent la chair pleine et dure, couvrant le quart de la surface avec la main et les cinq doigts écartés, qui retentissent comme sur une caisse creuse, froissant et rougissant le satin à chaque coup. Les trois victimes qui n’avaient jamais été à pareille fête, hurlaient déjà comme des écorchées. Les horse-guards, impassibles, fouettent toujours à tour de bras, meurtrissant les fesses, qui se démènent furieusement.

Mon cousin le colonel, émoustillé par ce ravissant tableau, me prend en croupe et pique une charge à fond de train ; et, quand les soldats, d’un commun accord, ayant posé la main à plat sur les culs fumants, constatent que le moment est venu de jouer des verges, le colonel avait opéré deux changements de front.

Les fustigées hurlaient toujours, demandant grâce ; leurs gros derrières, pendant la pause, se tortillaient encore, en souvenir de la verte fessée qui vient de meurtrir leurs chairs froissées. Les horse-guards émerveillés, avaient des flammes dans les yeux, et s’ils ne s’étaient pas sentis surveillés, je ne sais pas trop avec quelles verges ils auraient continué la danse. Mais, en soldats disciplinés, ils étouffent la violence de leurs désirs sous l’épaisse cuirasse du devoir, et levant les verges de bouleau, ils les laissent retomber comme tout-à-l’heure la main ; les premières cinglées sillonnent de raies rouges les gros fessiers, qui se tordent de douleur, tandis que leurs propriétaires hurlent à l’unisson.

Le colonel qui venait de finir sa troisième charge, veut en pousser une quatrième ; sa monture haletante, après avoir soufflé un moment, ayant repris haleine, il recommence à charger, moi toujours en croupe. En ce moment les horse-guards, animés prodigieusement par leur stimulant exercice, manient la verge si rudement, que la peau s’entaille à chaque coup, au milieu des rugissements des fustigées, dont les fesses bondissent comme des vagues, soulevées par les vents. Heureusement pour les postérieurs malmenés, que le colonel arrivait à l’étape, ce qui me permit de mettre pied à terre, et d’aller arrêter la marmelade que les soldats allaient faire de ces beaux culs meurtris.

Ils s’arrêtent au premier signal : je leur donne l’ordre d’emporter les victimes dans leur chambres respectives, me souciant peu de ce qui arriverait là-haut. Comme elles devaient partir le lendemain, peu m’importait que leur supplice se terminât pour elles par un peu d’agrément ; il n’est que juste d’ailleurs que les verges réparent le mal causé par les verges. « Qui cause le dommage, dit un adage de justice, le répare. »

Les horse-guards descendirent deux heures après pour toucher leur salaire bien gagné. Comme je leur observais en riant, qu’ils avaient mis beaucoup de temps à emporter leur fardeau, ils me répondirent qu’ils avaient aidé les servantes à faire leurs paquets.

Lundi, séance chez Mrs Skin-Tear.


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