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Les Callipyges/Tome 2/Chap. 6

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(Émile Desjardins)
Au dépens de la Compagnie (p. 92-107).

CONFÉRENCE
sur
LA DISCIPLINE DANS LA FAMILLE,
tenue chez
Mrs. FLOG.

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Mrs. FLOG.

Avant de prendre la direction du pensionnat de jeunes filles que je dirige depuis huit ans, j’ai rempli les fonctions de gouvernante pendant cinq ans, de seize à vingt-un, dans la famille de lord M., aux libéralités duquel je dois d’ailleurs d’être la directrice d’une institution prospère. J’étais chargée dans la famille de lord M. de l’éducation de trois jeunes filles, aujourd’hui mariées. L’héritier du noble lord, qui était l’aîné des enfants était confié aux soins d’un gouverneur. Je n’avais donc que la direction des trois demoiselles ; et malgré mon jeune âge, j’étais également chargée d’appliquer les corrections aux délinquantes, filles de chambre ou cuisinières, que lady ou lord M. condamnaient à recevoir le fouet.

J’avais acquis l’expérience de la verge dans le pensionnat de Mrs Clakfess, pour avoir été fouettée quelquefois par l’habile maîtresse, qui sachant que je me destinait à l’enseignement, m’autorisa, la dernière année, à fouetter quelques jeunes coupables, fonctions dont je m’acquittais d’une façon qui me valut des éloges de ma maîtresse.

La discipline est au moins aussi nécessaire dans la famille que dans les pensions, pour maintenir le bon ordre. Les trois filles de lord M., si on ne les avait pas menées à la baguette, seraient devenues insupportables d’orgueil ; leur mère, qui les appréciait à leur juste valeur, m’avait recommandé de ne pas leur ménager les corrections, les remontrances ne servant à rien, venant de moi. Les servantes, dont le service ne me regardait pas, mais dont les châtiments m’incombaient, étaient avec moi d’une souplesse extraordinaire ; elles étaient toutes à mes petits soins, espérant, sans doute, que lorsqu’elles auraient une échéance à payer, je me souviendrais de leurs prévenances. Mais je ne connaissais que mon devoir, et j’exécutais à la lettre les ordres qu’on me donnait, à quelque propriétaire qu’appartint le postérieur condamné.

Les jeunes filles dans les pensions sont soumises à une règle uniforme, qui les enchaîne sous la même loi. Les enfants, dans les familles, sont souvent distraits de leurs devoirs par des circonstances imprévues, et il est rare qu’on puisse les assujettir à une règle fixe. Or, si le fouet est nécessaire dans les pensionnats, pour obtenir la soumission à la règle, il est indispensable dans les familles, où tout marche au petit bonheur. La maîtresse, la sous-maîtresse, d’un froncement de sourcils, peuvent faire trembler une pensionnaire ; la gouvernante dans une maison, souvent considérée par ses élèves comme une subalterne, a besoin d’inspirer une crainte salutaire, et cette crainte, c’est celle des souffrances physiques dont elle a la répartition.

Les servantes, dans une maison, doivent surtout obéir à la baguette. Ici, les réprimandes sont hors de saison ; l’éducation morale d’une servante est forcément négligée, et les remontrances les plus logiquement déduites, ne vaudront jamais les arguments frappants. Quand vous avez dans la même maison dix ou douze gaillardes, qui ont toujours le fil bien coupé, elles ne se gêneront guère pour vilipender leurs maîtres au dehors, s’il n’y a pas une sanction au bout de leurs médisances ; mais si elles sentent la verge suspendue comme une épée de Damoclès sur leur derrière coupable, la crainte salutaire d’un cuisant supplice leur mettra, comme dit le poëte grec, un bœuf sur la langue ; et dans mille circonstances, la peur du fouet les arrêtera au moment de mal faire.

Il arrive cependant que la peur ne suffise pas, et qu’il faille en venir aux derniers arguments. Il semble au premier abord, que ce soit chose impraticable qu’une jeune fille de seize à vingt ans puisse humilier, en la mettant demi-nue, ou toute nue, et la dompter en la fouettant vertement, une femme de vingt à trente ans. Cela est pourtant généralement assez facile. La seule menace de chasser, sans certificat, une fille ou une femme qui, sortant de chez vous, va se trouver dans la rue fort embarrassée de sa personne, lui donne le frisson, et elle est heureuse le plus souvent d’accepter la transaction qu’on lui offre. Quelquefois, la présence de la maîtresse de la maison suffit pour l’empêcher de se révolter.

Dans la maison de lord M., le maître assistait parfois, à mon insu, aux séances de la verge, caché avec lady M., ou tout seul quand celle-ci était sortie. C’est même à cette présence dans l’alcôve voisine, que je dois ma fortune.

J’ai eu à fouetter assez fréquemment mes trois élèves pour des fautes peu graves, il est vrai et par conséquent toujours peu sévèrement ; d’ailleurs, tout en me conformant aux recommandations de lady M., je me serais bien gardée, même pour des fautes graves, d’endommager le postérieur coupable de mes charmantes élèves, auxquelles la mère aurait une fois ou l’autre donné raison, et m’aurait certainement reprochée ma cruauté. Ces jeunes demoiselles, qui avaient été habituées à plus de sévérité par ma devancière, m’étaient reconnaissantes de mon indulgence relative et m’aimaient beaucoup.

Par exemple, quand j’avais affaire à une femme de chambre, ou à toute autre servante, je m’en donnais à cœur-joie, me livrant avec délice à mon exercice favori, sachant bien que personne ne protesterait pour celles-là ; aussi, je les arrangeais de la belle façon, quand on me les adressait ; et je profitais, quand j’étais seule, de l’émoustillant spectacle.

C’est dans une circonstance de ce genre, qu’il m’arriva la curieuse aventure que je vais vous raconter. J’avais reçu l’ordre de fouetter sévèrement une forte et belle fille de chambre, qui avait vingt-six ans sonnés. Lord M., qui avait prononcé la condamnation, m’avait recommandé de ne pas ménager la coupable, de lui hacher un peu le cuir, c’était son expression, de l’attacher d’ailleurs, pour l’empêcher de se soustraire au terrible châtiment, de me faire aider, au besoin, pour la ficeler ; mais de lui appliquer ensuite la correction sans témoin.

J’étais enchantée d’avoir à travailler sur le vaste théâtre des opérations, que j’avais eu l’occasion de découvrir quelques mois auparavant pour une légère correction infligée devant lady M. Je me rappelais la dimension avantageuse de la circonférence, et je me proposais de me donner du plaisir si j’étais seule, car j’éprouvais les plus délicieuses sensations en donnant la verge à un fessier volumineux, et celui de Kate encombrait ma mémoire d’une vaste amplitude.

À l’heure dite, la belle fille vient me trouver de la part de son maître, pour que je la corrige. Quand je lui annonce que j’ai l’ordre de la fouetter attachée, elle se montra surprise, et me dit qu’elle n’a jamais songé à tenter de se soustraire au châtiment.

C’est l’ordre, ma bonne Kate, et je n’y saurais contrevenir.

— Puisqu’il le faut, mademoiselle, je me soumets ; mais c’est donc une correction bien terrible que vous allez m’infliger. Bah ! vous ne me tuerez pas, après tout ; une si jolie main ne saurait être bien cruelle.

Kate se laisse attacher à un fauteuil, avec des courroies qui la maintiennent immobile, je relève ses jupes dans le haut, puis sa chemise, que j’épingle aux jupes, et comme elle n’a pas mis, ou qu’elle a retiré son pantalon, elle se trouve toute nue de la ceinture aux genoux. Son gros postérieur ivoirin semble avoir gagné en rotondité, depuis trois mois ; il s’étale glorieusement épanoui dans un rebondissement remarquable ; la peau, au grain fin et serré, est tendue à éclater sur les chairs rebondies. Je vais avoir de l’ouvrage, pour couvrir ce vaste champ de chair, et si mon plaisir est en raison du volume du fessier, je vais jouir ineffablement pendant mon long travail.

J’ai sur la table des verges de toutes les dimensions, je prends la plus longue, et je m’installe devant le théâtre de mes exploits. Kate montre entre ses cuisses écartées les lèvres roses de la fente, qu’on entrevoit au milieu d’un fouillis de touffes noires, qui en masquent l’entrée. Clic, clac, la verge sillonne la chair blanche d’une longue ligne rose ; pendant cinq minutes je cingle lentement la vaste mappemonde, amenant à chaque coup un sillon rose sur l’ivoire de la peau. Je dirige de temps en temps les pointes entre les cuisses, sur les touffes qui entourent la grotte, caressant le temple de l’amour.

J’accentue la correction, cinglant violemment les grosses fesses, qui s’agitent sans qu’à la patiente échappe le moindre soupir. Clic, clac, le gros postérieur, bondit ; clic, clac, les tendres cuisses rougissent ; à un coup violent, dirigé vers la grotte, Kate pousse un cri de détresse. Je me sentais en ce moment doucement agitée. Le spectacle émoustillant du splendide fessier qui se tortille, me fait perdre mon sang-froid, et je le traite si durement, que des gouttes de sang jaillissent sur la surface entamée, tandis que la victime hurle et se débat sous l’atroce douleur. La fente, que je visite de nouveau, sensible à ces mordants baisers, bâille grande ouverte, et bientôt je vois émerger sur le bord, au milieu des touffes noires, le bouton vermeil très-développé.

Je détache une grêle de coups sur les gros hémisphères, qui sautent et se tordent de douleur ; quelques cinglées plus violentes déchirent les chairs palpitantes, mais Kate, malgré l’horrible cuisson qui la brûle, se tait comme dans l’attente de l’extase. Moi-même, je sens que je vais payer mon tribut à la faiblesse humaine, et défaillir sous la volupté qui me pénètre. Je cingle à tour de bras, m’excitant par des mouvements de tout le corps, me frottant lascivement les cuisses serrées. Les fesses meurtries de la fustigée ne répondent plus aux atteintes de la verge que par des frémissements convulsifs, et je vois briller, suspendues aux poils noirs qui entourent la grotte, des perles blanches, que distille le bouton en pleurs.

Je ne résiste plus à ce dernier stimulant et après quelques cinglées désordonnées, je m’affaisse ployée sur les genoux.

Revenue à moi, je délivre la victime ; la belle fille, sans songer à la cuisson de son postérieur endolori, les yeux remplis d’une douce langueur, me saute au cou, et m’embrasse comme une folle, en m’écrasant sur sa poitrine. Je ne sais pas ce qui serait arrivé, si nous n’avions pas entendu du bruit dans l’alcôve attenante. Kate se sauve, pendant que je reste interdite. Dès que la servante a disparu, la porte vitrée de l’alcôve s’ouvre, et lord M. s’avance, la figure rouge, un sourire singulier dans les yeux.

— Belle demoiselle, vous fouettez comme un ange ; et si je ne me trompe, vous y prenez un plaisir ravissant. Permettez que je m’en assure.

Avant que j’aie songé à faire un mouvement, paralysée par la terreur, lord M. me renverse dans ses bras, et sans s’arrêter à la protestation timide que je balbutie, et à la résistance que j’essaie d’opposer, il constate qu’en effet, j’ai profité dans une large mesure de mon émoustillant exercice. Il m’emporte sur le lit de repos, et au risque d’une surprise très possible, en quelques instants il a raison de moi, surmontant tous les obstacles, qu’il trouve naturellement sur sa route, profitant, comme un larron audacieux, du trouble et de l’effroi, qui me laissent sans défense, pour me ravir un précieux trésor, dont la perte est irréparable.

Quand il a forcé et reforcé la forteresse, il m’expliqua qu’il y avait longtemps qu’il se doutait de l’effet produit sur mes sens par l’application que je faisais de la verge sur les derrières nus, et pour s’en assurer, il avait profité d’une absence de lady M., pour me mettre entre les mains un beau sujet d’érotisme. Je restais confuse, interdite, rouge comme une tomate. Il sut néanmoins si bien me convertir à ses caprices, que, depuis ce jour, je restai sa maîtresse, jusqu’à ce que, ne pouvant plus abriter nos amours dans sa maison, l’éducation de ces filles étant achevée, il m’a mise à la tête de cet établissement, où il vient me visiter de temps en temps.

Un spectacle qu’il adore, c’est d’assister à un ensemble de flagellation. Il aime à contempler plusieurs jolis postérieurs, fouettés ensemble ; son œil vole de l’un à l’autre, pendant que je lui tiens compagnie. Je vais d’ailleurs vous donner un échantillon de cet érotique passe-temps. Je charge d’ordinaire dans ce cas mes sous-maîtresses du rôle de fouetteuses ; mais elles ne savent pas qu’elles ont des spectateurs ; aussi je prierai mesdames les conférencières de vouloir bien me prêter leur concours.

Mrs Flog sort un moment et revient bientôt poussant devant elle quatre jeunes pensionnaires, d’âge divers et de taille différente, qui s’arrêtent interdites, en se voyant le point de mire de ces yeux curieux braqués sur elles.

— Mademoiselle Palmyre, dit la maîtresse, en s’adressant à une grande fille de seize ans, vous avez entraîné ces trois demoiselles dans vos jeux indécents. Vous avez joué à la maîtresse d’école pour rire, vous allez redevenir élève pour pleurer, car je vous promets une bonne petite distribution de coups de verges. Vous, mademoiselle Paule, vos quinze ans vous rendent plus coupable que ces deux gamines de douze ans, aussi vous tâterez également des verges. Quand à vous, mes mignonnes, vous allez recevoir une bonne fessée sur vos derrières nus.

Les quatre conférencières prennent chacune une des délinquantes, et les entraînent vers les chaises rangées en ligne. Mrs Skin-Tear prend la plus grande, Mrs Switch, la seconde, Mrs Whipping et Mrs Flog les deux les plus jeunes, et se mettent en devoir de les préparer pour le fouet. Toutes quatre, assises sur les chaises, relèvent les dessous des coupables, descendent le pantalon des plus grandes, ouvrent celui des petites, en les maintenant sous leur bras gauche.

Le postérieur de Palmyre, gros et gras, somptueusement développé, rougit à vue d’œil, avant d’avoir subi le moindre contact ; celui de Paule, un peu moins gros, mais agréablement potelé, garde la blancheur du lis, et ceux des petites coupables, deux jolis petits culs blancs et roses, le dernier une idée plus petit que l’autre, frissonnent de peur. Chaque fouetteuse se met en devoir de commencer son exercice. Les quatre mains levées retombent ensemble, résonnant à l’unisson sur les chairs dures et fermes. Sur toute la ligne les fesses deviennent roses, et se tortillent gentiment ; les plus petites sanglotent déjà, les grandes se taisent encore.

Mrs. Skin-Tear et Mrs. Switch ont pris les verges, et se mettent à les appliquer en cadence. Les mains et les verges retombent simultanément, retentissant sur les culs rebondis et durs ; les fesses gigotent sur toute la rangée, les fustigées mêlent leurs cris de détresse aux gémissements des tendres fessées, et le quatuor hurle à l’unisson. Les nobles assistantes se trémoussent dans leurs fauteuils, et si elles ne respectaient pas la pudeur de l’enfance, on ne sait trop ce que l’on aurait vu.

L’unisson des verges et des mains, des hurlements et des trémoussements de ces jolis culs diversement tourmentés, est d’un ragoût achevé. Les gros postérieurs bondissent et se tordent rudement ; secoués, les petits culs se tortillent vivement. Là, ils sont du plus beau pourpre, ici d’un joli incarnat ; à la tête, des hurlements déchirants, à la queue, des cris de détresse, et pendant vingt minutes, les mains, les verges et les vociférations discordantes font une étrange cacophonie.

— Encore dix coups, s’écrie Mrs. Flog.

Un, deux, trois, clic, clac, flic, flac, pif, paf ; les derrières, tordus sous les rudes atteintes, sautent violemment ; les fesses se tortillent, huit, neuf, dix. Le dernier coup terrible soulève la peau ; ici les verges tracent un sillon écarlate, là, les dix doigts et la paume de la main s’impriment sur la peau.

On laisse les victimes boire leur honte pendant quelques minutes, exhibant leurs culs empourprés, qui se tortillent toujours, tandis que leurs propriétaires ne cessent de geindre affreusement.

Lady Lovebirch, devant s’absenter demain et après-demain, la prochaine réunion aura lieu jeudi prochain, au five o’clock-tea de lady Fairbottom.


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