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Les Chansons des trains et des gares/Le tunnel

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Édition de la Revue blanche (p. 9-11).


LE TUNNEL


    Enfants, chantez la ritournelle,
    Voici la ronde des Tunnels :

      C’est Tony avec Toinon,
— Tournez, Toinon, Tony — tunnel ! —
      C’est Tony avec Toinon,
      Qui s’aimaient de passion.

      Avaient des parents barbares,
— Tournez, Toinon, Tony — tunnel ! —
      Avaient des parents barbares,
      Employés dedans la gare.


      Leur défendirent se voir,
— Tournez, Toinon, Tony, — tunnel ! —
      Leur défendirent se voir,
      Ce qui fit leur désespoir,

      Mais pour le joli péché,
— Tournez, Toinon, Tony, — tunnel !
      Mais pour le joli péché,
      Au tunnel se sont cachés.

      Quand un train, passant près d’eux,
— Tournez, Toinon, Tony, — tunnel ! —
      Quand un train, passant près d’eux
      Coupa l’amoureuse en deux.

      Le pauvre Tony pleura,
— Tournez, Toinon, Tony, — tunnel ! —
      Le pauvre Tony pleura,
      Mais il avait de bons bras ;

      Et de Toinon, tristement,
— Tournez, Toinon, Tony, — tunnel ! —
      Et de Toinon, tristement,
      Rapporta les deux fragments.


      Sous les tunnels, comme quoi,
— Tournez, Toinon, Tony, — tunnel ! —
      Sous les tunnels, comme quoi
      On part deux, on revient trois.

Voilà, petites demoiselles,
Voilà la ronde des tunnels.


[Les enfants tournent deux à deux, en se tenant par la main, les uns derrière les autres ; au mot tunnel, chaque couple, s’arrêtant de tourner, lève les bras en l’air, de façon à former une sorte de pont, sous lequel passe le dernier couple en traînant les pieds et en imitant le bruit de la locomotive. Au huitième couplet, tous les enfants se couchent par terre.]