Les Fastes (Merrill)/Musique en la Nuit

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Les FastesChez Léon Vanier (p. 58-59).

MUSIQUE EN LA NUIT

Lasse de ce silence nocturne
Dont s’alarmait son amour,
La Princesse à l’âme taciturne
Préluda sur le luth d’amour.

Dans le fouillis des folles étoffes
Ses doigts aux bagues d’argent
Émurent de somnolentes strophes
Sur les cordes d’or et d’argent.

Elle dit les lentes cantilènes
Aux langueurs de souvenir,
Où les reines et les châtelaines
Se meurent de se souvenir.


Et par la salle où la lune jaune
Luisait au fil des poignards,
Ce furent, sous les pourpres du trône
Lourdes de l’acier des poignards.

Des frôlements de folles étoffes
Au jeu des bagues d’argent,
Et l’effroi de somnolentes strophes
Sur les cordes d’or et d’argent.