Les Fastes (Merrill)/Ronde

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Les FastesChez Léon Vanier (p. 15-16).

RONDE

à B. R. P.

À l’ombre du bleu perron,
Dans les lis roses et les lauroses,
Les amours dodus dansent en rond
Comme en un crépuscule de roses.

Culs vermeils, orteils en l’air,
Fous du tumulte de leurs culbutes,
Ils se bousculent dans l’azur clair
Au rire des fifres et des flûtes.

Et lorsque l’heure du soir
S’empourpre de lueurs d’auréoles,
Entrelacés, ils se laissent choir,
L’aile lasse, en leurs lits de corolles,


Cependant que lentement,
Dans le parc où pâlissent les marbres,
La voix lointaine d’un instrument
S’étouffe en le silence des arbres.