Les Fastes (Merrill)/Vespérale

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Les FastesChez Léon Vanier (p. 51-52).

VESPÉRALE

Au ras de la plaine plate
Le soleil écarlate
Se bossue en dôme d’or ;
Les planètes funèbres.
De l’Érèbe des ténèbres
Dardent l’azur et l’or.

Sous l’herbe sèche et la mousse
Le choc des pas s’émousse
En jaunes remous d’effroi ;
Le vent tousse en la plaine
Et crachotte son haleine
Chuchotante d’effroi.


De la lune au crépuscule
Un bleu frisson circule,
Râle lumineux du soir ;
L’âme de l’ombre ulule
Et la panique pullule
À l’heure où meurt le soir.

Car là, sur la plaine plate,
Un cadavre écarlate
Brûle en funérailles d’or ;
Et voici qu’aux funèbres
Catafalques des ténèbres
Fument des torches d’or.