Les Flûtes alternées/Il pleut
IV
IL PLEUT
Il pleut aux champs que dérobe
Une onduleuse vapeur.
L’aurore naissante a peur
De mouiller sa pâle robe.
Elle glisse, toute en pleurs
Sur la forêt indécise.
Et l’on croit dans l’herbe grise
Voir pleurer toutes les fleurs.
Le matin n’a plus de charmes ;
Il pleut dans mon cœur aussi
Quand tu te lèves ainsi
Que l’aurore dans les larmes
Il faut le joyeux soleil
Pour que l’aube soit charmante.
Ô belle ! il faut à l’amante
Le sourire du réveil.