Nouvelles poésies (Van Hasselt)/Les Fleurs
Les fleurs.
Nocturna sidera,
Sic verna sunt amœna
In campis lilia.
Qui vous donne, ô douces fleurs,
Aux baisers de l’aube écloses,
Qui vous donne vos couleurs,
Marguerites, lis et roses ?
Qui vous lace, le matin,
Vos corsages de satin ?
Et vos robes nuancées
Quelle main les a tissées ?
Quand le jour s’est rallumé,
Quelle voix dit à l’aurore :
« Sur mon peuple parfumé
« Verse en perles ton amphore ? »
Qui murmure au vent du soir,
Quand le ciel devient plus noir :
« Brise, avant que tu sommeilles,
« Rafraîchis mes fleurs vermeilles ? »
C’est ta main, Seigneur, qui fit
Les étoiles et les roses.
C’est ta voix, Seigneur, qui dit :
« Rayonnez, mes fleurs écloses. »
Les joyaux de ton écrin
Sont les fleurs, Dieu souverain,
Sur la terre ou l’homme passe,
Et les astres dans l’espace.