Les Fleurs de givre/Sur la plage

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Marines
Les Fleurs de GivreÉditions de la Revue des Poètes (p. 171-172).
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La tempête a fermé son aile furibonde,
Qui tout à l’heure encor fouettait les matelots ;
La rafale du large étouffe ses sanglots ;
Mais la vague toujours déferle, écume et gronde.

La nuit tombe. Vers l’est pâli l’étoile blonde
S’allume comme un phare illuminant les eaux.
À terre tout se tait, la brise, les oiseaux,
La charmille touffue et la forêt profonde.


Tout se tait, sur la route et dans l’enclos bénit,
Sous la feuille qui pousse, au bord de l’eau qui coule,
Sur l’herbe de la plaine et la mousse du nid.

Et, pendant qu’à mes pieds la lame se déroule,
Je promène mon œil enivré d’infini
Entre le bleu du ciel et le blanc de la houle.