Les Fouteries chantantes/04
LES ADIEUX D’UN MINISTRE
AUX PUTAINS DE LA VILLE
ET DE LA COUR.
COMPLAINTE LUBRIQUE.
Que vous ai-je donc fait. Français,
Pour me couillonner de la sorte ?
Moi qui chérissais tant la paix,
Ou que le grand diable m’emporte,
Je suis foutu, je le vois bien ;
Il ne faut plus compter sur rien.
Adieu, Putains ; adieu, Ribauds ;
Vous n’aurez plus de ma finance,
Et quoique mes couillons soient chauds,
Je ne foutrai plus en France ;
Je bande pourtant toujours bien :
Tout est foutu, je le vois bien.
Adieu, Putains de l’Opéra ;
Adieu, mes lubriques Déesses.
Oui, la Tour-du-Pin crevera
De ne plus manier vos fesses ;
Car foutre était mon seul soutien.
Je suis foutu, je le vois bien.
Hélas ! je sens en ce moment
Mon vit brûlant, chaud comme braise.
Pour un fouteur, ah ! quel tourment !
De ne plus foutre une Française ;
Si je renonce à ce grand bien,
Je suis foutu, je le vois bien.
Quel foutu, sort ! ah ! sort maudit !
Ma Lise, avec qui je folâtre,
Je ne mettrai plus donc mon vit
Entre tes deux tettons d’albâtre ?
Ton con, que je branlais si bien,
Il est foutu, je le vois bien.
Quoi ! ne pouvoir plus à Paris,
D’une langue vive et légère,
Gamahucher le clitoris
D’une fouteuse aimable et chère ?
Chacun son plaisir, c’est le mien.
Tout est foutu, je le vois bien.
Je vais foutre chez l’Etranger
Une autre charmante coquine.
Hélas ! pourrai-je décharger,
Sans me faire branler la pine ?
Pour goûter ce souverain bien,
Pourrai-je bander assez bien ?
Si mon vit languit en repos,
Tout est foutu dans la Nature :
Lui qu’à foutre était si dispos !
Alors garre la sépulture ;
Et l’on dira, dans ce grand bien :
Fouteur foutu, je le vois bien.