Les Gaietés/L’Anneau du Mariage

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Les GaietésAux dépens de la Compagnie (p. 57-58).


L’ANNEAU DE MARIAGE.


Air : Jeunes garçons, jeunes fillettes.
Ou air du Ballet des Pierrots.


Chantons l’anneau du mariage,
Bijou charmant, bijou béni ;
C’est un meuble utile au ménage :
Par lui seul un couple est uni.
Avant quinze ans, jeune fillette
Veut que l’on pense à son trousseau,
Et qu’on lui mette, mette, mette,
Mette le doigt dans cet anneau.

Quand Joseph épousa Marie,
Le grand-prêtre lui dit : Mon vieux,
Te voilà de la confrérie,
Désormais laisse faire aux cieux ;
Que près du lit de la poulette
Vienne un ange avec un moineau,
Et qu’il lui mette, mette, mette,
Mette le doigt dans cet anneau.

Voyez fille qui dans un songe
Se fait un mari d’un amant :
En dormant, la main qu’elle allonge
Cherche le doigt du sacrement,

Mais, faute de mieux, la pauvrette
Glisse le sien dans le joyau.
Oh ! qu’on lui mette, mette, mette,
Mette le doigt dans cet anneau.

Ce matin, dans une chapelle,
Ce jeune époux, dévotement,
A juré d’adorer sa belle
Pour prix d’un bijou si charmant.
Que dans cinquante ans il répète
À sa femme un serment si beau,
Et qu’il lui mette, mette, mette,
Mette le doigt dans cet anneau.