Les Habits noirs/Partie 2/Chapitre 15

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Hachette (tome Ip. 409-420).
Deuxième partie


XV

Le bouton de diamant.


Tout le monde sait tout, à présent, et bien mieux que les pauvres diables qui fatiguent la plume. Les jolis jeunes gens qui servent les dames dans les magasins de nouveautés connaissent désormais sur le bout du doigt ce que c’est que le grand monde.

Balzac désespérait de jamais comprendre le mot effrayant de cette énigme ; mais, du temps de Balzac, on faisait des chefs-d’œuvre. Cela engageait à être modeste. Aujourd’hui, quiconque a appris à épeler peut suivre son cours de grand monde dans ces traités faciles, élégants, suaves, délicats, diserts et heureusement pommadés, qui sont écrits avec les plus brillantes plumes de perruche par des seigneurs daignant être de lettres et appartenant manifestement au très grand monde.

Le grand monde étant donc, Dieu merci, à la portée de tout le monde, il serait superflu, pour ne pas dire malséant, d’apporter nos définitions. Nous n’éditons pas d’ailleurs une œuvre d’analyse : c’est ici un mélodrame de bonne foi, ni plus ni moins.

Le grand monde est ce que vous savez, et tel que les chroniqueurs ont l’obligeance de vous le peindre. L’Évangile n’a pas une plus grave authenticité que les almanachs de ces poètes heureux. Aimez-vous la photographie ? Moi, j’ai tout le grand monde, chroniqueurs et duchesses, dans une maison de carton, que j’emplis à prix d’or. Chaque tête de grand monde me coûte dix sous ; je n’ai pas honte d’employer ainsi mes économies.

Au fond, le grand monde n’a que faire dans cette histoire de brigands, racontée honnêtement et paisiblement, sans un seul mot d’argot, sans un seul sermon généreux. Il n’y a jusqu’à présent ni boue ni écusson, quoiqu’il soit reçu, en bonne philosophie de mélodrame, que l’une est destinée à éclabousser les autres. J’ai peur d’avoir commis une impure platitude en n’insultant, chemin faisant, aucune cathédrale ni aucun palais. Je n’ai pas même su placer, que l’Être suprême me vienne en aide, ce membre du parquet, bilieux et verdâtre, qui cache sous son habit noir toute une pharmacie de vitrioliques passions.

J’ai prononcé le mot malgré moi, car nulle force humaine ne peut dissimuler un remords. Les Habits Noirs ! Quel titre cela donnait ! des menaces ! des promesses ! Tout le venin qui jaunit les petits, toute l’insolence qui pléthorise les grands ! L’éternelle bataille, la guerre sociale, l’Iliade du Vice en linge blanc, gras, repu, content, assiégé par mille Vertus en blouse, maigres, affamées, haineuses et aspirant, comme c’est leur droit, à monter, à se vêtir, à manger pour devenir vices à leur tour, car les hommes sont frères !

Les Habits Noirs ! Les monstres ! J’en ai connu, en 1848, qui prirent la veste par pudeur et par frayeur, tant ils sentaient bien le crime de ce frac indécent. On ne rencontrait plus un seul vicomte de lettres ou de bourse. Mon cordonnier trouva à vendre son titre à un marquis insolvable.

Les Habits Noirs ! songez donc qu’ils ont tous des habits noirs dans ces cavernes : au palais, à l’église, au tribunal de commerce, au conseil d’État. Pour l’honnête criminel que les imperfections de notre société obligent, ah ! bien malgré lui ! à voler ou à poignarder, c’est la livrée de l’ignominie.

Prêtres, magistrats, banquiers, avocats, courtisans, religieuses, huissiers, académiciens, députés, courtiers marrons sont uniformément habillés de noir. Les maréchaux de France eux-mêmes quittent leurs broderies pour se mêler à la vie commune. Le noir, on peut le dire, est, au dix-neuvième siècle, une enveloppe qui recouvre toutes les puissances et toutes les noblesses, toutes les ambitions et toutes les opulences, toutes les conquêtes, tous les succès, toutes les gloires.

Si bien que, pour entamer la lutte, il faut déjà que le simple soldat revête ce cabalistique uniforme, et que les vaincus eux-mêmes l’endossent pour cacher leurs revers.

Quel titre ! pesez seulement et comptez ! D’un côté, tous les heureux dont le royaume est de ce monde, de l’autre tous les misérables qui attendent, qui envient, qui espèrent. Il n’y a pas à hésiter. Les heureux forment une minorité infime ; en bonne librairie, il s’agit de donner le beau linge à dévorer à la grosse toile. On a, ce faisant, le double profit d’être un écrivain magnanime, et de forcer la vente.

Sait-on bien ce que ce mot magique : la vente, peut enfanter de plaidoyers chevaleresques et désintéressés !

Et si le sujet, considéré à ce point de vue, semble trop large, trop vague, trop périlleux aussi, que diriez-vous de ce thème : la misère, cachée sous les dehors de l’élégance ? L’habit noir pris comme ce domino des bals masqués qui déguise parfois la vieillesse, la jalousie, la vengeance ?

C’est banal, il est vrai, et vieux comme le béotisme littéraire ; cela court les rues, et les romanciers du ruisseau affectionnent les sordides naïvetés de ce thème. Qu’importe ? un tas de gros sous vaut une parcelle d’or. On gagne sa vie dans les mines de cuivre, et Vespasien empereur a édicté d’un mot sublime la philosophie des distillations monétaires.

Eh bien, non ! rien de tout cela ! au lieu de toutes ces poésies, nous ne possédons dans notre sac que la pauvre biographie d’un voleur, qui n’avait aucun plan de réorganisation sociale, qui ne se targuait d’aucune mission apostolique et qui n’était même pas prédicateur !

Sans nous donner ce ridicule de disserter sur le grand monde, nous pouvons bien dire qu’à Paris c’est là un terme essentiellement relatif. Chacun a son grand monde et nul ne peut nier qu’il y ait, dans ce petit département de la Seine, imperceptible point sur la carte, des quantités à peu près innombrables de grands mondes, juxtaposés ou superposés, qui suivent fidèlement, du plus bas au plus haut, la marche ascensionnelle de l’escalier social lui-même. Pour le loyal public du théâtre de la Gaîté, les ducs, les maires et les fabricants de ouates sont exactement sur la même ligne : ils ont voiture ; le public du Gymnase, progressant par élimination, soustrait le fabricant et le maire, mais leur substitue le banquier millionnaire avec l’agent de change qui sont tous deux, à son sens, de très agréables patriciens.

Après de fortes études, j’affirme qu’il est impossible d’établir dans Paris bourgeois deux catégories plus heureusement poinçonnées que celles-ci : amateurs de la Gaîté ; amateurs du Gymnase ; ce sont deux religions. La Gaîté va jusqu’à la Porte-Saint-Martin, en passant par le Théâtre-Lyrique ; le Gymnase englobe l’Opéra-Comique et le Théâtre-Français, belle ruine qui, de temps en temps, hantée par la fantaisie papillonne, essaye de se rechampir en guinguette.

Étant acceptés ces deux degrés, le troisième, le superlatif, sera l’Opéra. La secte riche et déjà mondaine commence ici. Quand on l’écrème, on trouve les fidèles des Bouffes. C’est la bourgeoisie noble, soit par la naissance, soit par la fortune, soit par le talent, soit par la vanité : de ces quatre origines, la vanité n’est pas la moins féconde.

On ne s’y trompe plus, dans ces latitudes. Le grand monde est là tout près : à côté, au-dessus, on le voit ; on y entrerait rien qu’en passant le mollet par-dessus je ne sais quelle balustrade imaginaire.

On regarde en raillant tous les grands mondes qui sont au-dessous, et il y en a des milliers.

Au-dessus, prenons garde au vertige, car l’échelle s’amincit et déjà nous sommes si loin du pavé ! Au-dessus le vrai grand monde s’agite, rit, regarde danser, écoute chanter, courtise, conspire, protège, démolit, joue, veille, dénigre, caresse et mord, l’œil en l’air, toujours !

Que regarde-t-il ?

Le grand monde, parbleu !

Quoi ! un autre grand monde ? Parfaitement.

Encore au-dessus ?

Toujours au-dessus.

Mais dans ce grand monde du dessus ?

Même histoire.

On regarde en l’air ?

De plus en plus.

Et ceux qu’on regarde ?

Ils se tordent le cou.

Pour quoi faire ?

Pour regarder en l’air.

Et que voient-ils en l’air ?

Le grand monde.

Tout a une fin, cependant. Il y a des gens qui ont atteint les cimes du Chimboraçao et de l’Himalaya. La fin du grand monde, le sommet est double. Il y a d’un côté la cour, de l’autre le cénacle. Ces deux sommets se nient l’un l’autre.

Mais nous n’avons que faire des sommets. Les Schwartz ont leur niveau précis à mi-chemin de ces pics éblouissants.

Mme Schwartz était au-dessus de son grand monde. Elle avait ses heures d’ambition ardente comme sa nature même. Tout à coup il lui prenait de passionnés besoins d’éclat, de bruit, de plaisirs. À d’autres instants, elle tombait dans une indifférence profonde. M. Schwartz avait des désirs moins chauds, mais qui duraient toujours.

Ce qui précède est pour expliquer la position de Mme la comtesse Corona dans la maison Schwartz. Il n’y avait entre la baronne et la comtesse aucune sympathie apparente ; ce qu’elles ressentaient l’une pour l’autre ressemblait plutôt à de l’éloignement. À l’exception de quelques maisons, non classées dans l’échelle des mondes, une femme n’entre nulle part que par les femmes ; c’était donc par Mme Schwartz que la comtesse était ici. L’âge de Blanche et la complète abdication de M. le baron en faveur de sa femme dès qu’il s’agissait de choses mondaines, ne pouvaient laisser aucun doute à cet égard.

Un prétexte, sinon un motif, se présentait à l’esprit de ceux qui avaient assez de loisir pour chercher le mot de cette petite énigme ailleurs que dans une communauté de patrie ou dans une parenté éloignée : la comtesse Corona, en tant que niveau mondain, était à la fois au-dessus et au-dessous des Schwartz. Elle avait au pied ce lourd boulet qu’on nomme le mystère ; cela, évidemment, gênait son essor ; mais, malgré le boulet, elle mettait l’orteil sur des échelons que la baronne n’eût pas même atteint en se hissant sur les pointes et en étendant les bras : ceci au-dessus du point où l’escalier se bifurque, allant d’un côté vers la cour, de l’autre vers le cénacle.

La comtesse Corona était reçue et bien reçue dans la nombreuse famille du maréchal ***, dont toutes les branches étaient de la cour ; elle voyait en même temps les Savoie-Boisbriant qui tenaient le bon bout au faubourg Saint-Germain. C’étaient là deux clefs puissantes pour ouvrir la porte Schwartz. !

Mais pourquoi la comtesse en usait-elle ? Quel était le besoin ou l’attrait qui l’amenait au seuil de cette maison Schwartz où elle n’avait rien à gagner ?

Les enfants voient singulièrement clair parfois. Blanche, quand elle était petite, disait que cette charmante comtesse, qui la comblait pourtant de caresses et de jouets, avait l’air d’un chat qui guette une souris.

Après le départ de Michel, la maison Schwartz resta un instant comme étonnée. Quelque chose manquait, surtout au baron qui était un homme d’habitudes. Puis tout reprit le train accoutumé, au moins en apparence, mais, au fond, la tranquillité intérieure était morte. M. Schwartz portait, au plus fort de ses luttes commerciales, une préoccupation constante : il organisait l’espionnage autour de sa femme sur une grande échelle, et Mme Schwartz se sentait surveillée.

M. Lecoq, à cette époque, entra plus avant dans l’intimité de la maison. Seulement, cet homme habile ayant des rapports également bienveillants avec Monsieur et avec Madame, nul n’aurait su dire lequel des deux il servait le mieux. La comtesse Corona ne servait ni l’un ni l’autre, et pourtant, elle aussi, avait des yeux de lynx.

Michel s’était réfugié au quatrième étage de la rue Notre-Dame de Nazareth. Ils étaient là trois amis dans une situation pareille, en train de fatiguer le sort contraire et n’attendant qu’un peu de bonheur pour éblouir leurs contemporains. Les deux compagnons de Michel étaient des poètes, transfuges aussi de la maison Schwartz, où l’on n’admettait, en fait de poésie que le petit commerce de Savinien Larcin et l’industrie de Sensitive. Il y a place pour tous au soleil de l’art ; les deux compagnons de notre Michel avaient déserté, pleins de confiance, les bureaux Schwartz pour cingler de conserve vers l’immortalité. Michel n’avait pas des ambitions moins vastes. À eux trois, ils se partageaient le monde. Jusqu’à présent, rien de ce qu’ils souhaitaient ne meublait leur mansarde, mais ils avaient la jeunesse et l’espoir qui sourit aux enfants amoureux.

Un matin, Domergue, profitant de l’absence de Mme Sicard, pénétra dans l’appartement de la baronne et lui dit :

« L’oiseau a perdu hier mille écus à la roulette. Ça finira mal. Il doit à Dieu et à ses saints. Ce n’est pas Madame que la chose regarde, c’est Monsieur ; mais Madame est si bonne !… »

Ce Domergue avait conservé un faible pour Michel. Il le surveillait pour son propre compte et ne se doutait pas encore du service qu’il rendait à la baronne en agissant ainsi.

Mme Schwartz, en toilette de bal, car elle ne choisissait pas ses heures de liberté, monta, ce soir-là même, les quatre étages de Michel. Cela ne fit nullement sensation dans la loge du concierge Rabot, car M. Lecoq recevait des élégantes et l’on avait vu une jeune dame de la plus haute, au dire de maman Rabot, grimper jusqu’au taudis de Trois-Pattes. Nos amis Échalot et Similor ne se trompaient point, en définitive : cette maison du bon Dieu renfermait des mystères à boisseaux.

Quelques semaines auparavant, Mme Leber et sa fille Edmée, déménageant leur humble mobilier, étaient venues s’installer dans un petit appartement, sur le derrière, de l’autre côté de la cour. C’était là un cher projet depuis longtemps caressé, car, depuis longtemps aussi Mme Leber avait accueilli Michel comme le fiancé de sa fille. Mais entre le jour où ce cher projet était éclos dans la gentille cervelle d’Edmée et l’heure de son exécution, bien des choses s’étaient passées, et, dès la première fois qu’Edmée se mit à sa fenêtre pour guetter la chambre de Michel, ses pauvres beaux yeux eurent des larmes. Michel ne rentra pas de toute cette première nuit, et Edmée ne l’avait point vu de toute la semaine.

Que faisait-il loin d’elle ? Le roman des amours enfantines, dont nous lûmes le premier chapitre s’était renoué à l’âge où l’âme se connaît. Edmée avait droit. Où était la rivale qui lui volait ce cœur qui était sa vie ? S’il revenait, pensait-elle, me sachant là, si près, il n’oserait plus…

Ce soir dont nous parlons, Edmée était à son poste, pâle et triste derrière la percale de ses rideaux. Elle eut une bien grande joie tout à coup : la chambre de Michel s’éclaira.

L’enfant prodigue était de retour.

Ses deux camarades qui habitaient la pièce voisine travaillaient : ceux-là travaillaient toujours. Michel entra chez eux vivement. Ils prirent aussitôt leurs chapeaux et sortirent.

On eût dit que Michel venait de les chasser.

Michel, resté seul, ferma sa fenêtre sans même donner un regard aux croisées d’Edmée. Il rabattit avec soin les rideaux sur les carreaux.

Elle avait été courte la joie de la pauvre jeune fille.

Au bout de quelques minutes, une ombre passa sur les rideaux fermés. Ce n’était pas l’ombre de Michel. Edmée serra son cœur à deux mains et se laissa choir sur un siége.

Il y avait une femme dans la chambre de Michel.

Edmée se sentit défaillir et ferma les yeux. Quand elle rouvrit les yeux, on ne voyait plus rien que le rideau blanc. Avait-elle rêvé ! Elle eût donné la moitié du sang de ses veines pour le croire.

Elle voulut savoir. Mme Leber dormait, lasse du travail de la journée. Edmée descendit, traversa la cour et put prendre, sans, être vue de personne, l’escalier qui conduisait au logis de Michel.

Son cœur battait ; elle était faible et brisée. Elle avait peur de tomber morte avant d’avoir vu.

L’escalier n’était éclairé qu’à l’étage où demeurait M. Lecoq.

Edmée fut longtemps à atteindre le carré de Michel. Il y faisait nuit. On parlait de l’autre côté de la porte ; une ligne brillante marquait le seuil.

Une voix de femme disait :

« C’est un secret de vie et de mort. Nul ne doit savoir que je t’aime.

— Je trouverai un mot de passe, répondit Michel. Tenez ! le premier venu : quand on viendra de ma part, on demandera à votre valet : Fera-t-il jour demain ? »

Edmée se sentit mourir et descendit d’un pas pénible.

Pendant qu’elle descendait, la porte de Trois-Pattes, l’estropié du Plat-d’Étain, située de l’autre côté du carré, s’ouvrit. Edmée entendit le frôlement d’une robe de soie. Une femme parut dans l’ombre : Edmée la devina élégante et jeune.

La nouvelle venue, se croyant seule, s’arrêta juste devant la porte de Michel et mit son oreille à la serrure. Elle écouta une minute durant, puis elle frappa brusquement et fort.

La lumière s’éteignit aussitôt dans la chambre de Michel.

La porte s’ouvrit ; une autre femme, celle dont Edmée avait vu l’ombre dessinée sur les rideaux de la fenêtre sortit impétueusement.

Elle se heurta contre l’inconnue qui eut un rire sec et moqueur.

Puis elle trébucha dans l’obscurité sur la première marche de l’escalier. Edmée fuyait à tout hasard, honteuse de son espionnage. Elle reçut un choc. Deux cris partirent à la fois, arrachés par une douleur physique.

Edmée avait senti qu’on tirait violemment ses cheveux. Les femmes devinent ces choses ; elle porta la main à sa tête nue et sa main rencontra un objet qui s’était pris dans les boucles de sa chevelure, au moment du choc.

L’objet était un pendant d’oreille arraché : la douleur éprouvée avait dû être double et l’autre cri s’expliquait ainsi.

Ce fut tout. Edmée était seule dans l’escalier. Les deux femmes inconnues avaient disparu comme par enchantement.

Quand Edmée eut regagné sa chambre, elle regarda longtemps le pendant d’oreille. C’était un bouton de diamant d’une grande beauté, dont la monture restait sanglante.

Edmée fut prise cette nuit-là même par la fièvre qui la mena jusqu’au bord du tombeau.

Celle à qui appartenait la boucle d’oreille arrachée ne vint jamais la réclamer.