Les Hautes Montagnes/30

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Traduction par des contributeurs de Wikisource.
(p. 64-65).

30. À l’ombre des pins.

Aujourd’hui c’est dimanche. Ce matin a quelque chose de particulier. Les enfants sont allongés à l’ombre ; ils ont l'air oubliés là, sous les arbres ; ils se reposent.


Vénérable pin !

Dans les interstices de ses branches ils voient le ciel. Ses branches se divisent en de nombreuses branches plus petites ; et celles-ci de nouveau en de toutes petites brindilles qui ressemblent à d’innombrables cordelettes fines, nouées comme les filets.

Ses feuilles, qui sont comme des aiguilles, font des franges, et dedans jouent le vent et le ciel bleu.


Le pin balance, et le bord de son ombre balance avec lui. Il bruisse comme la mer lointaine. S’ils pouvaient rester là des heures allongés à écouter cette berceuse !

Seule leur mère leur a chanté une si belle chanson quand elle les gardait au berceau.

La jeune bergère n’a-t-elle pas dit l’autre fois que les arbres ont une main douce et caressent ? Les enfants ressentent tous cette caresse.

Vénérable pin !