Les Merveilleux Voyages de Marco Polo dans l’Asie du XIIIe siècle/Partie II/Chapitre 41

La bibliothèque libre.

CHAPITRE XLI

La bonté du roi de Manzi


Dans ces régions, les enfants du menu peuple que leurs parents ne peuvent nourrir sont abandonnés dès leur naissance. Le roi les faisait recueillir et élever. Quand un homme riche n’avait pas d’enfant, il s’adressait au roi qui lui donnait de ces petits abandonnés. Lorsque les autres avaient grandi, le roi les mariait entre eux et les dotait. Il faisait bien d’autres choses encore. Quand il passait à cheval par sa ville, s’il remarquait une maison plus petite, il s’informait pourquoi elle était ainsi.

— C’est, lui disait-on parfois, qu’elle appartient à un pauvre homme qui n’a pas les moyens de la faire exhausser.

Alors le roi lui donnait de l’argent pour y pourvoir. C’est pourquoi, à Quinsay, capitale de son royaume, on ne voyait point de maison qui ne fût belle. Ainsi le roi maintenait la justice dans ses États. Les malfaiteurs y étaient inconnus. La sécurité était si grande que, la nuit, on laissait les portes ouvertes quoique les maisons et les étalages fussent pleins de précieuses marchandises. Nul ne pourrait décrire la richesse et l’honnêteté de ces populations.

9 — Les merveilles de l’Inde apportées au Grand Khan.