Les Mille et Une Nuits/Avertissement

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Anonyme
Traduction de Antoine Galland

AVERTISSEMENT


Le lecteur ne trouvera plus à chaque nuit : Ma chère sœur, si vous ne dormez pas, etc[1]. Comme cette répétition a choqué plusieurs personnes d’esprit, on l’a retranchée pour s’accommoder à leur délicatesse. Le traducteur espère que les savans lui pardonneront l’infidélité qu’il fait en cela à son original, puisqu’il a d’ailleurs si religieusement conservé le genre et le caractère des contes orientaux, qu’il a rendu par-là son ouvrage digne de leur bibliothèque. Il avoit pressenti que cette répétition pourroit bien déplaire aux Français ; mais par une timidité assez rare dans un auteur qui traduit un livre peu connu, il n’osa pas s’écarter de son texte. Le succès qu’a eu le premier volume qu’il a déjà donné au public, doit répondre de la réussite des autres, qui ne contiennent pas des choses moins merveilleuses ni moins agréables.


  1. Cet avertissement est de M. Galland. La suppression n’a lieu qu’à commencer de l’histoire de Sindbad le marin, page 58.