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Les Opalines/Prélude d’amour

La bibliothèque libre.
L. Vanier (p. 60).

PRÉLUDE D'AMOUR

À une jeune fille.

As-tu parfois senti, le soir, quand tout est clos,
Dans ton cœur qui languit comme une solitude ?
As-tu parfois senti comme un léger sanglot,
Lointain, mais déjà rude.

As-tu connu déjà le regret attristé
Des heures qui s’en vont, sans que rien les dérange,
D’un pas toujours égal et sans rien apporter
De nouveau ni d’étrange.

N’as-tu pas éprouvé, bien qu’il soit encor tôt,
Le besoin de sortir de toi-même, et d’apprendre !
Ce besoin singulier qu’a le moindre ruisseau,
Enfant, de se répandre !