Les Patriotes de 1837-1838/44

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Librairie Beauchemin, Limitée (Laurent-Olivier Davidp. 222).

decoigne


Decoigne qui fut exécuté le même jour que les autres infortunés dont nous venons de parler, avait subi son procès vers la fin de décembre avec Levesque, Morin et plusieurs autres, mais ses compagnons ayant tous échappé à la mort, on retarda de quelques jours l’exécution de sa sentence.

Decoigne était notaire à Napierville, père de famille et n’avait que vingt-neuf ans. Il fut condamné pour avoir figuré parmi les chefs des patriotes au camp de Napierville. La preuve contre lui fut faible ; elle constata qu’il avait été forcé de prendre part au soulèvement, qu’on l’avait en quelque sorte arraché à sa famille. Lorsqu’il vit que les sentences portées contre ses compagnons étaient toutes commuées, il espéra que n’étant pas plus coupable qu’eux, il échapperait, lui aussi, à l’échafaud. Aussi, son désappointement fut cruel, lorsque, le 12 janvier, on brisa soudain ses espérances en l’avertissant de se préparer à mourir le 18.

La résignation finit par remplacer dans son âme l’abattement, et il mourut comme les autres, fortifié par les sacrements et l’espérance d’un monde meilleur.