Les Pierres de Venise/Chapitre 2

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Traduction par Mathilde P. Crémieux.
Renouard (p. 35-45).

CHAPITRE II

LE TRONE


Dans les voyages du temps jadis, que nous ne reverrons plus, alors que la distance ne pouvait être conquise sans fatigue, mais où cette fatigue avait pour compensation la connaissance complète du pays qu’on traversait et la joie des heures du soir lorsque, parvenu au sommet de la dernière colline, le voyageur découvrait, épars dans la prairie sur le bord du torrent traversant la vallée, le paisible village où il allait se reposer, ou bien encore lorsqu’il apercevait de loin, dans les rayons du soleil couchant, les tours de quelque ville fameuse, but d’un voyage depuis longtemps désiré, — heures de jouissance douce et pénétrante que ne remplace peut-être pas avec avantage, pour quelques-uns, la secousse du temps d’arrêt dans une station de chemin de fer ! — dans ces temps lointains, dis-je, lorsqu’il y avait quelque chose de plus à découvrir et à ne pas oublier dans le premier aspect de chaque halte, qu’un nouvel arrangement de toiture vitrée ou d’une poutre de fer, le voyageur n’avait pas dans ses souvenirs un moment plus enchanteur que celui où, sa gondole entrant dans la lagune par le canal de Mestre, il apercevait Venise, Et pourtant, l’aspect de la ville eût pu lui causer un léger désappointement, car, vues dans cette direction, ses constructions ont moins de caractère que celles des autres villes italiennes ; mais la distance voilait cette infériorité, compensée d'ailleurs par l'étrange aspect des tours et des murs qui semblaient sortir du milieu de la mer immense.

Il est, en effet, impossible à l’œil nu ou à l'imagination de saisir le manque de profondeur de la grande nappe d'eau qui étend, pendant des lieues, au nord et au sud, l'éclat de ses ondes, ni de se retracer le contour des îles étroites qui la bordent à l'est.

La brise salée, les gémissements des blancs oiseaux de mer, les amas de noirs herbages se séparant, et disparaissant sous le remous causé par l’envahissement régulier de la marée, tout faisait croire que c'était vraiment sur le sein du grand océan que la ville reposait avec calme. Non sur l'océan bleu, doux et semblable à un lac, qui baigne les promontoires napolitains ou qui sommeille à Gênes dans les rochers de marbre, mais sur une mer qui, bien que soumise à un étrange repos, a la sombre vigueur des vagues du nord, et dont la pâleur courroucée se transforme en un champ d'or bruni alors que le soleil descend derrière la tour de l'église abandonnée dans son île, et si bien nommée : « Saint-Georges-des-Algues-Marines ».

Comme le bateau s'approchait de la ville, la côte que le voyageur venait de quitter s'abaissait derrière lui et formait une ligne longue et triste, rompue de temps en temps par des saules ou par des broussailles : du côté qui semblait être son extrémité nord, les collines d'Arqua élevaient leurs amas de pyramides d'un pourpre foncé et balançaient leurs reflets sur la brillante lagune. Deux ou trois collines moins élevées s'étendaient à leurs pieds et, au delà, commençant par les pics escarpés qui dominent Vicence, la chaîne des Alpes fermait, au nord, l'horizon par sa muraille bleue et inégale qui allait s'évanouir dans renfoncement de Cadore. A l'est, la chaîne se relevait et, le soir, le soleil transformait la neige de ses sommets — couronnes de l'Adriatique — en puissants foyers de lumière que l'on pouvait admirer et compter jusqu'à ce que l'œil, fatigué de les suivre, vînt se reposer sur les campaniles enflammés de Murano et sur la grande cité qui, à mesure que la rapide et silencieuse gondole s'en rapprochait, apparaissait, magnifique, au milieu des vagues. Et lorsque, les murailles atteintes, le voyageur pénétrait — sans passer par aucune poterne ou entrée fortifiée — dans la plus lointaine de ces rues non foulées par les pieds humains, qui semblent une ouverture taillée entre deux rochers de corail dans la mer des Indes ; lorsqu'il apercevait les longues files de palais ornés de colonnes, ayant chacun, attachée au pilier devant le portail, sa barque noire dont l'image se reflète dans ce vert parquet que chaque souffle de brise orne de nouvelles et riches mosaïques changeantes ; — lorsqu'à l'extrémité de cette éblouissante perspective, le Rialto jetait lentement sa courbe colossale, cette courbe étrange, si délicate, faite de diamant, et solide comme une caverne de montagne ; — lorsque, avant que cette silhouette se fût complètement dessinée, le cri du gondolier : « Ah ! Stali ! » frappait pour la première fois l'oreille de ce voyageur ; que la proue de sa gondole passait entre les majestueuses corniches qui se rejoignent à moitié sur l'étroit canal où la suivait le remous de l'eau frappant bruyamment le marbre sur chaque bord ; — et lorsqu'enfin, sa barque s'élançait sur la large nappe argentée à travers laquelle la façade du Palais Ducal, colorée de veines sanguines, contemple le dôme blanc de Notre-Dame della Salute, — il n'est pas surprenant que son imagination fût si profondément saisie par le charme illusoire de cet admirable et étrange décor qu'il en oubliât les sombres réalités de l’histoire. Il se laissait aller à croire qu'une telle ville avait plutôt dû sa création à la baguette d'un magicien qu'à des fugitifs effrayés ; que les eaux qui l'entouraient avaient plutôt été choisies pour lui servir de miroir que pour abriter sa nudité, et que tout ce qui, dans la nature, est féroce et sans pitié : le temps et le déclin aussi bien que les vagues et la tempête, s'étaient réunis pour l'orner au lieu de la détruire et pour épargner encore, dans les siècles à venir, cette beauté qui semble avoir arrêté pour y établir son trône, en même temps que le sable de la mer, celui du sablier.

Et, quoique les dernières années qui ont changé la face de notre monde aient été plus fatales pour Venise que les cinq cents précédentes ; quoique cet admirable panorama ne puisse plus se voir que dans un rapide coup d'œil, tandis que la locomotive secoue les wagons sur les rails ; quoique beaucoup de ses palais soient à jamais détruits, qu'un grand nombre d'autres ne soient plus que des ruines ; son aspect est encore si plein de magie que le voyageur pressé, devant quitter la ville avant que l'éblouissement du premier aspect soit effacé, oubliera l'humilité de son origine et fermera les yeux sur sa profonde dévastation.

Je plains ceux dont le cœur n'est plus accessible aux généreuses charités de l'imagination ; chez qui la fantaisie n'a pas le pouvoir de repousser les impressions pénibles, d'élever ce qui est bas et de tranformer les discordances en un tableau d'une si grande beauté qu'il ne s'efface plus du souvenir : ce travail de l'imagination est le répit accordé à notre tâche d'ici-bas. Les insuffisantes aspirations romanesques qui caractérisent si singulièrement notre siècle peuvent embellir, mais non préserver les débris du puissant temps passé auquel ils restent suspendus comme des plantes grimpantes : il faudrait, pour les voir tels qu'ils sont, les arracher à leur magnifique appui. Ce sentiment, toujours aussi stérile que bienveillant, est incapable, à Venise, de protéger et même de discerner les objets auxquels il devrait s'attacher. La Venise de la fiction et du drame moderne est une chose née d'hier, une floraison de décadence, un rêve théâtral que le premier rayon du jour réduit en poussière. Aucun prisonnier dont le nom mérite un souvenir n'a traversé « le pont des Soupirs » sur lequel se concentre à Venise l'idéal byronien ; aucun grand marchand de la cité n'a jamais vu ce Rialto sur lequel le voyageur passe avec une émotion palpitante ; la statue que Byron fait invoquer à Falier comme étant celle d'un de ses illustres ancêtres fut élevée à un soldat de fortune, cent cinquante ans après la mort de Falier !

La plus grande partie de la ville a d'ailleurs tellement changé au cours des trois derniers siècles que, si Henri Dandolo, si Foscari sortaient de leur tombe, et, debout sur leur galère, arrivaient à l'entrée du Grand Canal, — cette entrée fameuse, scène favorite des romanciers, où les marches de « la Salute » opposent une première barrière aux eaux qu'elles rétrécissent — ces puissants Doges sauraient à peine dans quel lieu ils se trouvent : ils ne reconnaîtraient plus une pierre de la grande cité dont l'ingratitude les a conduits au tombeau, les cheveux blanchis par les tourments. Les restes de leur Venise sont couchés derrière les massives constructions qui faisaient la joie de la nation sénile ; ils sont cachés dans plus d'une cour où l'herbe a poussé, dans un sentier désert, dans un canal obscur dont les vagues, pendant cinq cent ans, ont rongé leurs fondations avant de les emporter à jamais. Notre tâche sera de les glaner et de rétablir, dans la mesure du possible, une faible esquisse de la cité perdue, mille fois plus splendide que celle qui lui survit, bien qu'elle n'eût été créée ni par le caprice d'un prince, ni par la vanité des nobles, mais bien par des mains de fer et des cœurs patients luttant contre les obstacles de la nature et la colère des hommes. Notre enquête ne retracera pas cette merveilleuse beauté d'une façon imaginaire ; elle portera sur la véritable nature de ce lieu sauvage et solitaire dont les flots agités et les sables tremblants furent le berceau de la ville à laquelle, pendant longtemps, ils refusèrent de se soumettre.

Quand on examine, par hasard, une carte détaillée de l'Europe, l'œil s'arrête forcément devant la boucle étrange formée par la jonction des Alpes et des Apennins, qui donne naissance au grand bassin de la Lombardie. La chaîne de montagnes, en revenant sur elle-même, distribue très inégalement, des deux côtés, les débris qu'elle répand. Les fragments de rocs et les sédiments que les torrents déversent au nord des Alpes se répartissent sur une vaste étendue de pays et bien que, parfois, ils forment une masse considérable, la couche inférieure arrive bientôt à la traverser, tandis que les torrents qui descendent du versant sud des Hautes-Alpes et du versant nord des Apennins se réunissent et se rencontrent dans le renfoncement ou baie de montagnes qu'enferment les deux chaînes. Chaque fragment que la foudre arrache aux rochers, chaque grain de poussière que la pluie d'été enlève aux pâturages finissent par reposer dans le calme de la plaine lombarde. Sous les deux influences contraires qui entassent ou dispersent, à sa surface, l'accumulation des ruines des siècles passées, cette plaine a pu s'élever, en dépit des obstacles rocailleux. N'insistons pas davantage sur cette curieuse dépression de la Lombardie qui paraît avoir suivi son cours paisible depuis plusieurs siècles, constatons seulement que le Pô et ses grands affluents ont, peu à peu, transporté jusqu'à la mer des masses du plus beau sédiment. La nature des plaines lombardes est caractérisée par les anciens murs des villes, généralement construits en larges cailloux ronds des Alpes alternant avec des briques ; cailloux rendus illustres, en 1848, par les remparts, de quatre ou cinq pieds de haut, qu'ils servirent à édifier autour de chaque champ pour faire obstacle à la cavalerie autrichienne dans les combats livrés sous les murs de Vérone. Le sable dans lequel ces cailloux sont dispersés est recueilli par les rivières, sans cesse grossies par les neiges des Alpes : avant leur arrivée dans l'Adriatique, les eaux, si pures au sortir du lac qui baigne la base de la chaîne, deviennent limoneuses et opaques. Au moment de se jeter dans la mer, elles éliminent le sédiment, qu'elles ont transporté : il forme la vaste langue de terre qui longe la côte de l'Italie. Le cours puissant du Pô forma, naturellement, le banc le plus considérable, entouré, au nord et au sud, d'un espace marécageux alimenté par des torrents plus faibles et moins susceptibles de changements rapides que le delta de la rivière centrale. Sur un de ces espaces, s'élève Ravenne et sur l'autre Venise.

Sans nous attarder à examiner sous quelle influence se forma cet amas de sédiments, notons qu'il existe, depuis l'embouchure de l'Adige jusqu'à celle de la Piave, à une distance du rivage variant de trois milles à cinq milles, un banc de sable divisé en longues îles par d'étroits filets de mer et séparé du rivage par une grande plaine de boue calcaire formée par les sédiments venant des fleuves. Cette plaine est, aux environs de Venise, recouverte, à marée haute, par un pied ou un pied et demi d'eau. Elle reparaît presque partout à marée basse et se montre enchevêtrée dans un réseau d'étroits petits canaux d'où la mer ne se retire jamais. A certaines places, poussées par les courants, se sont formées de petites îles marécageuses consolidées soit par le temps, soit par le travail de l'homme, et dont le terrain devint assez solide pour qu'on pût le construire ou le cultiver : d'autres, au contraire, n'ont pu s'élever au-dessus du niveau de la mer et montrent, lorsqu'elles sont à découvert, des petits lacs sans profondeur, qui brillent parmi d'irréguliers champs d'algues et de varechs. C'est au milieu du groupe d'îles le plus considérable, dont l'importance était accrue par la réunion de plusieurs grands cours de rivières se dirigeant vers la mer, que fût bâtie la ville de Venise. Les fragments de terrain plus élevé qui existent aux deux extrémités de cet archipel ont aussi, à différentes époques, été habités et montrent encore des restes de ville, de villages, de couvents ou d'une église isolée, épars sur de vastes espaces dont quelques-uns sont cultivés pour les besoins de la métropole.

La marée, variable suivant les saisons, s'élève à une moyenne de trois pieds : elle produit, dans les canaux, un reflux qui les agite souvent et les fait courir comme l'eau sortant d'un moulin. A marée haute, au sud et au nord de Venise, aucun morceau de terre n'est visible, à l'exception de quelques petites îles couronnées de tours où on distingue parfois un village. Un canal large de trois milles, conduit de la cité au continent ; il est large de trois milles et demi entre Venise et la jetée sablonneuse qu'on appelle le Lido, jetée qui sépare la lagune de l'Adriatique, mais qui est trop peu élevée pour troubler l'impression d'une Venise bâtie au milieu de l'océan. Le rôle du Lido est cependant marqué par les nombreux pilotis indiquant les canaux profonds dont les replis souillés ondulent au loin, semblables aux dos tachetés des serpents de mer, et par le brillant clapotement des vagues crispées par le vent qui les fait se briser contre l'immuable muraille de la mer.

Le spectacle est tout autre à la marée basse : une différence de 18 ou 20 pouces d'eau suffit pour faire apparaître la terre de tous côtés dans la lagune, et, lorsque le reflux est complet, on voit la ville s'élever au milieu d'une plaine d'algues vertes, sauf là où les plus larges branches de la Brenta et des torrents qui la grossissent roulent vers le port du Lido. Les gondoles et les barques de pêche rejoignent cette plaine salée par de tortueux canaux qui n'ont guère plus de 4 à 5 pieds de profondeur et qui sont si souvent remplis de vase que les lourdes quilles des bateaux en sillonnent le fond d'ornières entre-croisées qu'on distingue au travers de l'eau. Chaque coup d'aviron y imprime sa marque ou se laisse accrocher par les herbes marines qui frangent la rive, la barque penchant à droite ou à gauche sous le dernier effort de la marée épuisée. Ce spectacle est oppressant, même aujourd'hui où chaque morceau de terrain surélevé garde quelque fragment d'une construction jadis belle ; mais si le voyageur veut se représenter ce qui fut, qu'il suive, vers le soir, un canal peu fréquenté jusqu'au milieu de la mélancolique plaine ; qu'il se remémore, par un effort d'imagination, l'éclat de la grande cité qu'il aperçoit dans le lointain, les villes et les tours des îles voisines, et qu'il attende que la lumière et la chaleur du soleil s'éteignent sur les eaux, que se perde dans la nuit le noir rivage désert, dépourvu de routes et de bien-être, plongé dans une sombre langueur au milieu de l'effrayant silence qu'interrompt seul le bruit des petits ruisseaux salés tombant dans des flaques sans marée, ou les cris interrogateurs des mouettes.

Il pourra alors avoir une faible idée de l'horrible angoisse de cœur qui put jadis décider des hommes à choisir, pour l'habiter, une semblable solitude. Ceux qui enfoncèrent les premiers pieux dans ce sable et qui construisirent leur retraite parmi ces roseaux, ne pensaient guère que leurs descendants, fiers de leurs superbes palais, deviendraient les maîtres de la mer !

En présence de la grande loi de nature qui forma ce sauvage et triste paysage, il faut se souvenir à quelle étrange préparation sont soumises les choses que n'aurait pu prévoir aucune imagination, et se répéter que l'existence et la fortune de la nation vénitienne furent dues aux obstacles naturels opposés aux fleuves et à la mer. Si des courants plus profonds avaient préparé ces îles, les navires ennemis auraient maintes fois réduit en servitude la ville qui s'élevait ; si des lames plus puissantes avaient battu ses rivages, la richesse et les raffinements d'art de l'architecture vénitienne auraient dû céder la place aux murs et aux remparts d'un vulgaire port de mer. Si, comme dans le reste de la Méditerranée, il n’y avait pas eu de marée, les étroits canaux de la ville seraient devenus malsains et les marais sur lesquels elle fut construite auraient engendré la peste. Si la marée avait été seulement plus élevée de 1 pied ou de 18 pouces, l'entrée par eau des palais eût été impraticable : telle qu'elle est, il y a même parfois des difficultés — au moment de la pleine mer — à aborder sans poser le pied sur les marches glissantes et, par les grandes marées, l'eau pénètre quelquefois dans les cours, envahissant les salles d'attente. Dix-huit pouces de différence dans le niveau de la marée, et les perrons de chaque porte d'entrée se fussent transformés, à marée basse, en une masse traîtresse de lichens et de coquillages : tout le système du transport journalier des classes élevées, au moyen des gondoles glissant sur l'eau, eût dû être abandonné; on aurait élargi les rues, comblé le réseau des canaux et, du coup, tout le caractère du pays et du peuple eût été détruit.

Si on a éprouvé quelque chagrin à constater le contraste qui existe entre le tableau fidèle du site où fut élevé le trône de Venise et celui, beaucoup plus romanesque, qu'on est habitué à se représenter, ce chagrin devra être compensé par l'occasion qu'il nous fournit de reconnaître la sagesse des desseins de Dieu. Si, il y a deux mille ans, nous eussions pu constater le long transport du limon dont les fleuves troublés polluaient la mer, comment eussions-nous pu comprendre dans quel but se formaient ces îles tirées du néant et pourquoi ces eaux endormies étaient enfermées dans une muraille de sable désolé ? Comment eussions-nous deviné que les lois qui forçaient à s'étendre ces tristes bancs de sable sans culture, étaient la seule préparation possible à la fondation d'une ville qui allait être jetée sur le monde comme une ceinture d'or — qui allait écrire son histoire sur les blancs parchemins des flots, la raconter au bruit de leur tonnerre et répandre, au milieu de la fièvre universelle, la gloire de l'Occident et de l'Orient sortant du brûlant foyer de sa Grandeur d'âme et de sa Splendeur?