Les Plantes potagères/Mâche commune
Un grand nombre de mâches forment, avant de monter à graine, des rosettes de feuilles tendres et comestibles. Le genre Valerianella, auquel elles appartiennent toutes, est fort riche en espèces, et ces espèces ne sont pas toujours faciles à distinguer les unes des autres. Ce sont pour la plupart de petites plantes à végétation rapide, ne fleurissant qu’une fois, mais dont la vie est partagée entre la fin d’une année et le commencement de l’autre. Elles fructifient en général dès le mois d’avril ou de mai, et leurs graines, répandues sur le sol aussitôt qu’elles sont mûres, ne germent guère que vers le mois d’août.
Parmi les nombreuses mâches comestibles les plus usitées sont les Valerianella olitoria et V. eriocarpa.
Indigène. — Plante annuelle automnale, c’est-à-dire germant à l’automne pour fleurir et grener l’année suivante. Feuilles radicales sessiles, spatulées-allongées, d’un vert un peu grisâtre, à nervures assez marquées, naissant par paire, superposées en croix les unes au-dessus des autres et formant une rosette assez fournie, tiges anguleuses tout à fait herbacées, plusieurs fois bifurquées et portant de très petites fleurs d’un blanc légèrement bleuâtre, réunies en bouquets à l’extrémité des dernières divisions. Graine presque globuleuse, un peu déprimée, grisâtre, au nombre d’environ 1000 dans un gramme, et pesant 280 grammes par litre ; sa durée germinative est de cinq années.
La mâche est une de nos plantes indigènes les plus répandues, surtout dans les terres en culture ; et, dans certains pays, on la récolte en quantités très abondantes dans les blés pendant l’hiver et au premier printemps. La forme sauvage de la mâche est de plus en plus délaissée pour la culture potagère, et l’on se contente généralement de la récolter là où elle se présente à l’état spontané. Dans les jardins, on lui préfère ses variétés améliorées que nous allons énumérer ci-après.
Culture. — La mâche se sème à la fin de l’été ou en automne, en tous terrains ; elle produit dès le mois d’octobre jusqu’au printemps, sans réclamer aucun soin ni aucune protection. En général, on préfère les plantes petites et trapues à celles qui prennent un trop grand développement et dont les feuilles deviennent trop grandes et trop longues. Contrairement à ce qui se passe pour la plupart des autres plantes cultivées, les graines de mâche récoltées l’année même lèvent moins bien et plus lentement que celles qui ont un an d’âge.
Usage. — La plante entière se mange en salade.
Variété assez distincte, différant de la mâche commune par la forme
Mâche ronde. réd. au tiers. |
Semée au mois d’août dans une bonne terre, et tenue bien soigneusement exempte de mauvaises herbes, elle est étonnamment productive.
Variété vigoureuse, qui se distingue de la M. commune par ses dimensions sensiblement plus grandes, et par la grosseur de sa graine, qui est d’un volume à peu près double : un gramme de graines n’en contient que de 600 à 700. Les feuilles sont, comme celles de la H. commune, étroites relativement à leur longueur, d’un vert un peu grisâtre et marquées de nombreuses nervures secondaires.
La culture de cette variété est très répandue en Hollande et en Allemagne.
Cette variété est surtout caractérisée par la couleur extrêmement foncée de
Mâche verte d’Étampes. réd. au tiers. |
La M. verte d’Étampes forme, dans l’ensemble, une rosette un peu plus compacte et plus raide que celle de la M. commune ; elle a les feuilles un peu plus charnues et plus épaisses que les autres mâches ; elle résiste remarquablement bien au froid, et enfin elle a l’avantage de se faner moins que toute autre par le transport, ce qui est une qualité très précieuse chez les plantes qui doivent être portées au marché parfois d’une distance assez considérable.
Variété très distincte, à feuilles courtes, arrondies, lisses, à nervures peu apparentes, demi-dressées, raides et d’un vert intense. Elle forme une rosette compacte et bien remplie dans le cœur.
Cette race est probablement un peu moins productive que la mâche ronde, mais plus ferme, plus ramassée et beaucoup plus agréable comme salade. Comme la M. d’Étampes, elle supporte bien le transport.
On a cultivé pendant quelques années, sous le nom de M. verte de Chevreuse, une variété bien compacte, à feuilles vertes et lisses. La M. verte à cœur plein est très probablement sortie de cette race et Ta remplacée dans la culture.