Les Poëmes de l’amour et de la mer/Amour, pensers d’amour, rêves subtils et doux

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XIV.

Amour, pensers d’amour, rêves subtils et doux,
De l’air tiède du soir flottantes rêveries,
Roses qui parfumez nos visions fleuries,
Venez-vous en vers nous qu’on appelle des fous !

Fous de joie et d’amour ! — Moi, j’étais à genoux,
Les mains jointes, comptant les secondes bénies,
Et parfois, m’éveillant d’extases infinies,
Du vent qui vous baisait je me sentais jaloux.


Que se passait-il donc en ces deux âmes vierges ?
Mais les étoiles d’or luisaient comme des cierges ;
La brise soupirait le lied aérien

D’une mélancolique et discrète infortune ;
La mer calme venait mourir au clair de lune,
Et nous nous aimions tant que nous ne disions rien.