Les Poëmes de l’amour et de la mer/Je mettrai sur ta bouche entr’ouverte et fleurie

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VIII.

Je mettrai sur ta bouche entr’ouverte et fleurie
Plus de baisers qu’il n’est d’étoiles dans le ciel ;
Je t’envelopperai d’un amour éternel
Afin qu’à tout jamais ta beauté me sourie.

Devant tes pieds mignons — tout grâce et moquerie —
Je m’agenouillerai ; car ton corps est l’autel
Où ton âme apparaît en son lustre immortel,
Chère, et tous mes regards te seront flatterie.


Sans cesse mes baisers réchaufferont tes mains,
Et j’ensemencerai de roses les chemins
Où tu devras passer — pour t’embaumer la vie.

Et des musiciens invisibles seront
Toujours prêts à fêter ton oreille ravie,
Si quelque léger pli se formait sur ton front.