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Les Quatre Évangiles (Crampon 1864)/Jean/12

La bibliothèque libre.
Traduction par Augustin Crampon.
Tolra et Haton (p. 471-479).
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saint Jean


CHAPITRE XII


MARIE PARFUME LES PIEDS DE JÉSUS (Matth. xxvi, 6 sv. Marc, xiv, 9 sv.). — ENTRÉE DE JÉSUS A JÉRUSALEM (Matth. xxi, 1 sv Marc, xi, 1 sv. Luc, xix, 20 sv.). — DES GENTILS DEMANDENT A LE VOIR ; VOIX DU CIEL. — INCRÉDULITÉ DES JUIFS. — LE PÈRE EST HONORÉ OU MÉPRISÉ DANS JÉSUS-CHRIST.


Six jours avant la Pàque[1], Jésus vint à Béthanie, où était mort Lazare, qu’il avait ressuscité. Là, ils lui préparèrent à souper[2] ; Marthe servait, et Lazare était un de ceux qui étaient assis à table avec lui. Marie prit une livre de parfum de nard pur d’un grand prix, le répandit sur les pieds de Jésus, et les essuya avec ses cheveux ; et la maison fut remplie de l’odeur du parfum[3]. Alors un de ses disciples, Judas Iscariote, qui devait le trahir, dit[4] : Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers, qu’on aurait donnés aux pauvres ? Il dit cela, non qu’il se souciât des pauvres, mais parce qu’il était voleur, et qu’ayant la bourse, il portait[5] ce qu’on mettait dedans. Jésus donc lui dit : Laissez-la accomplir ce devoir en vue de ma sépulture[6]. Car vous avez toujours des pauvres avec vous ; mais moi vous ne m’avez pas toujours[7]. Une grande multitude de Juifs surent qu’il était là, et ils vinrent, non à cause de Jésus seulement, mais pour voir Lazare qu’il avait ressuscité d’entre les morts. Les Princes des prêtres résolurent donc de faire mourir aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs se retiraient d’eux à cause de lui, et croyaient en Jésus.

Le lendemain[8], une foule nombreuse qui était venue pour la fête, ayant appris que Jésus venait à Jérusalem, prit des rameaux de palmiers, et alla au-devant de lui, en criant : Hosanna ! Béni soit le Roi d’Israël, qui vient au nom du Seigneur ! Et Jésus trouva un ânon, et il s’assit dessus, selon ce qui est écrit : « Ne crains point, fille de Sion ; voici ton Roi qui vient, assis sur le petit d’une ânesse[9]. » Ses disciples ne connurent pas ceci d’abord ; mais quand Jésus fut glorifié, alors ils se souvinrent que ces choses étaient écrites de lui, et qu’ils les avaient accomplies à son égard[10]. Ceux donc qui étaient avec lui lorsqu’il appela Lazare du tombeau et le ressuscita d’entre les morts, lui rendaient témoignage[11]. C’est pourquoi aussi la foule 18. vint au-devant de lui, ayant appris qu’il avait fait ce miracle. Les Pharisiens se dirent donc entre eux : Vous voyez que nous ne gagnons rien[12] ; voilà que tout le monde va à lui.

20 Or, parmi ceux qui étaient venus pour adorer en ces jours de fête, il y avait quelques Gentils[13]. Ils s’approchèrent de Philippe[14], qui était de Bethsaïde en Galilée[15], et le prièrent, disant : Seigneur, nous voudrions voir Jésus[16]. Philippe le vint dire à André ; et André et Philippe le dirent à Jésus. Jésus leur répondit : L’heure est venue où le Fils de l’homme va être glorifié[17]. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de froment qui tombe dans la terre ne meurt, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit[18]. Celui qui aime sa vie[19], la perdra[20] ; et celui qui hait sa vie en ce monde[21], la 26. conservera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut être mon serviteur, qu’il me suive[22], et où je suis[23], là sera aussi mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera[24]. Maintenant mon âme est troublée[25], et que dirai-je[26] ? Mon Père, sauvez-moi de cette heure[27]. Mais c’est pour cela que je suis arrivé à cette heure[28]. Mon Père, glorifiez votre nom. Et une voix vint du ciel : Je l’ai glorifié, et je le glorifierai encore[29]. La foule qui était là, et qui avait entendu, disait : Le tonnerre gronde ; d’autres disaient : Un ange lui a parlé. Jésus répondit : Ce n’est pas pour moi que cette voix est venue, mais à cause de vous. C’est maintenant le jugement du monde ; c’est maintenant que le Prince de ce monde sera jeté dehors[30]. Et moi, quand je serai élevé de terre, j’attirerai tout à moi[31]. (Ce qu’il disait, pour marquer de quelle mort il devait mourir). La foule lui répondit : Nous avons appris par la Loi que le Christ[32] demeure éternellement : comment donc dites-vous : Il faut que le Fils de l’homme soit élevé[33] ? Quel est ce Fils de l’homme[34] ? Jésus leur dit : La lumière est encore pour un peu de temps au milieu de vous. Marchez, pendant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne vous surprennent point : celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va[35]. Pendant que vous avez la lumière, croyez-en la lumière, afin que vous soyez des enfants de lumière. Jésus dit ces choses, puis il s’en alla, et se cacha d’eux[36].

Mais, quoiqu’il eût fait tant de prodiges devant eux, ils ne croyaient point en lui : afin que fût accompli l’oracle du prophète Isaïe, qui a dit : « Seigneur, qui a cru à notre parole ? Et à qui le bras du Seigneur a-t-il été révélé[37] ? » Ils ne pouvaient donc croire[38], parce qu’Isaïe a dit encore : « Il a aveuglé leurs yeux et endurci leur cœur, de peur qu’ils ne voient des yeux, et ne comprennent du cœur, et qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse[39]. » Isaïe dit ces choses, lorsqu’il vit sa gloire[40], et qu’il parla de lui. Cependant plusieurs d’entre les Princes mêmes crurent en lui ; mais, à cause des Pharisiens, ils ne le confessaient pas, de peur d’être chassés de la synagogue. Car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu.

44 Or Jésus éleva la voix et dit : Celui qui croit en moi, ne croit pas en moi, mais en celui qui m’a envoyé ; et qui me voit[41], voit celui qui m’a envoyé. Moi, qui suis la lumière, je suis venu dans le monde, afin que quiconque croit en moi, ne demeure point dans les ténèbres. Que si quelqu’un entend ma parole, et ne la garde point, moi je ne le juge pas ; car je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde. Qui me méprise et ne reçoit pas ma parole, il a qui le juge[42] : la parole même que j’ai annoncée le jugera au dernier jour. Car je n’ai point parlé de moi-même ; mais mon Père, qui m’a envoyé, lui-même m’a prescrit ce que je dois dire et ce que je dois enseigner[43]. Et je sais que son commandement est la vie éternelle[44]. Les choses donc que je dis, je les dis comme mon Père me les a enseignées.

  1. Le 12 mars de l’an 29 de l’ère vulgaire, un samedi, après le coucher du soleil, le 10° jour du mois de Nisan étant commencé (Patrizzi) ; d’autres disent : le 11 mars, le vendredi soir.
  2. Un repas semblable est raconté par saint Luc, vii, 37 sv. Faut-il identifier les deux faits ? Quelques-uns le soutiennent ; mais le P. Patrizzi, avec la majorité des interprètes, combat cette opinion, et regarde le récit de saint Luc comme se rapportant à un fait antérieur.
  3. Marie, sœur de Lazare. Voy. Marie-Madeleine dans le Vocabulaire. — Le mot pur se rapporte en grec à nard, en lat. à parfum. — Sur let pieds, et sur la tête, comme nous l’apprennent saint Matth. et saint Marc.
  4. Nous savons par saint Matth. et saint Marc que d’autres disciples partageaient, à un certain degré, le mécontentement de Judas.
  5. En grec, dérobait, ce qui parait être la véritable signification de ce passage. Le P. Patrizzi dit que le mot portait, dans la Vulgate, est employé par ironie dans le même sens. « Ce n’était pas un besoin spirituel, un noble intérêt qui avait associé Judas au Christ ; il n’était poussé que par la cupidité la plus vulgaire : il espérait une riche récompense de la part qu’il prendrait à l’œuvre du Messie telle qu’il se la figurait. Mais, plus il s’apercevait que ses espérances mondaines étaient illusoires, plus il devenait indifférent à l’égard de Jésus, et cette indifférence se transforma bientôt en haine, à mesure que la sainteté de la doctrine et de la vie du Christ irrita davantage ce cœur dominé par l’avarice. Il conçut enfin la pensée de se ranger parmi les ennemis du Seigneur, espérant trouver au moins de cette manière un profit de ses rapports avec le Sauveur. Poussé par le diable, qui s’était emparé de son cœur, il parut devant les membres du Sanhédrin qui venait de tenir conseil sur l’arrestation et l’exécution de Jésus, et la faible somme de trente sicles décida sa trahison. Cependant sa résolution n’était pas complétement arrêtée encore, et ce ne fut que lorsqu’il vit que son projet était découvert, pendant la cène pascale, que, s’abandonnant tout entier à sa pensée déicide, il quitta les Apôtres et se mit à la disposition du Sanhédrin. » Ad. Maier.
  6. En grec, laissez-la ; elle l’a réservé pour le jour de ma sépulture ; ce que le P. Patrizzi explique ainsi : Ce parfum, elle ne l’a point répandu inutilement, comme vous le pensez ; mais elle a fait la même chose que si elle l’avait réservé pour oindre mon corps avant la sépulture. Cette pieuse femme avait un pressentiment que Jésus ne serait plus longtemps sur la terre, et elle aime mieux lui donner, vivant ce témoignage de son amour, que d’attendre sa mort, dans la crainte d’en être empêchée alors par quelque obstacle.
  7. Vous n’avez qu’un court espace de temps pour me rendre ces devoirs.
  8. 13 mars, 10 Nisan, un dimanche. C’était le jour où, d’après la loi (Exod. xii, 3-6), on choisissait l’agneau qui devait être immolé pour la Pâque. N.-S. voulut entrer triomphalement dans la capitale, afin de montrer à tous qu’il était le Messie annoncé par les Prophètes, et d’attirer sur sa personne, sur sa passion et sa mort l’attention de tous ceux qui étaient alors à Jérusalem.
  9. Zachar. ix, 9. Citation libre. Fille de Sion, habitants de Jérusalem, dont la partie la plus ancienne était bâtie sur le mont Sion : hébraïsme. — Ton roi, le Messie promis : comp. Matth. ii, 2, 4. — Sur le petit d’une ânesse. Les Orientaux, surtout en temps de paix, ne dédaignent pas de monter sur des ânes ; de là vient que cet animal est le symbole de la paix, comme le cheval est celui de la guerre : comp. Matth. xxi, 5.
  10. Glorifié, ressuscité, monté au ciel et reconnu comme le Messie. — Accomplies, sans y penser.
  11. En grec, toute la troupe qui était avec lui rendait témoignage qu’il avait appelé Lazare, etc.
  12. A attendre.
  13. Probablement des Prosélytes de la porte, ou païens qui avaient quelque connaissance du vrai Dieu, et venaient, quoique incirconcis, l’adorer à Jérusalem dans le parvis des Gentils. D’autres (Patrizzi) entendent des Juifs hellénistes, c’est-à-dire vivant dans les pays où l’on parlait la langue grecque.
  14. Qu’ils avaient aperçu dans le parvis des Gentils, tandis que Notre-Seigneur était avec ses autres disciples dans le parvis des femmes. Ad. Maier.
  15. Politiquement Bethsaïde appartenait à la Gaulonitide, qui faisait partie de la tétrarchie de Philippe, et non à la Galilée, gouvernée par Antipas ; mais saint Jean ne tient pas compte de cette séparation politique de date récente ; il parle comme tout le monde, et notamment comme Josèphe : comp. Antiq. xviii, 1, 2, Bell. Jud. ii, 12. D’autres distinguent deux Bethsaïde.
  16. Comme ils habitaient hors de la Palestine, ils ne l’avaient jamais vu.
  17. Par sa résurrection, son ascension, et la propagation de son Église dans le monde entier.
  18. Ainsi moi, froment divin tombé du ciel sur la terre, je dois mourir, afin de produire des fruits abondants, une multitude innombrable de fidèles. Mes disciples seront de même condition.
  19. Jusqu’à la préférer à sa foi de chrétien.
  20. Pour la vie éternelle ; ou : perdra la vie éternelle.
  21. L’aime moins (que Dieu) : hébraïsme.
  22. Dans les persécutions et la mort même.
  23. Dans l’éternelle béatitude.
  24. D’une gloire semblable à celle du Fils.
  25. A la pensée de ma mort prochaine.
  26. Quelle prière adresserai-je à mon Père ?
  27. Cette heure, c’est-à-dire le temps de sa passion et de sa mort. Comp. Matth. xxvi, 39 ; Marc, xiv, 36 ; Luc, xxii, 42.
  28. Notre-Seigneur, qui connaissait les décrets de son Père, se représente que sa mort procurera la gloire de Dieu et le salut du genre humain, et triomphe ainsi de l’effroi instinctif qu’éprouvait sa sainte humanité en face des douleurs de la passion. Jésus se parle à lui-même : Mais c’est pour cela, c’est-à-dire pour le salut des hommes ; Patrizzi : pour la gloire de mon Père (vers. 28). — L’analogie de ce passage avec l’agonie de Notre-Seigneur au jardin des Oliviers racontée par les synoptiques, est évidente. On voit par là combien est peu fondée l’assertion d’un incrédule célèbre, savoir, que Jésus, dans saint Jean, ne laisse apercevoir aucune de ces défaillances que lui attribuent les trois autres Évangélistes, spécialement avant sa passion.
  29. Votre nom, vous-même, l’essence divine, Dieu ; c’est-à-dire, faites que je subisse la mort qui fera éclater vos attributs, la sévérité de votre justice et votre amour pour les hommes : je suis prêt. — Je l’ai glorifié par l’obéissance parfaite de mon Fils, qui s’est offert à moi tout entier pendant sa vie et s’offre maintenant d’une manière spéciale. — Je le glorifierai encore, en acceptant le sacrifice que mon Fils m’offrira sur la croix. Ainsi trois fois Dieu le Père glorifia Jésus-Christ par une voix du ciel : au baptême, à la transfiguration, avant la passion, c’est-à-dire au commencement, au milieu, à la fin de la vie publique de Jésus.
  30. Satan. La seconde proposition explique la première. Pour l’intelligence de ce verset, il faut se rappeler dans quel rapport Satan se trouvait, depuis la chute de nos premiers parents, avec le genre humain et le monde physique. Le premier homme ayant perdu par le péché la royauté qu’il avait reçue de Dieu à l’origine sur le monde physique, Satan, avec la permission de Dieu, s’empara de cette royauté, et devint, à la place de l’homme, le prince de ce monde. Ce tyran tenait sous sa domination, non-seulement l’homme, le portant au mal, lui nuisant de mille manières par le moyen des créatures, le tourmentant par la crainte de la mort (Hébr. ii, 15) ; mais encore la créature non raisonnable, détournée par lui de sa fin, qui était de glorifier Dieu par le service de l’homme : elle aussi, dit saint Paul (Rom. viii, 19 sv.), soupirait après un libérateur. Cette rédemption ou délivrance fut accomplie objectivement par Jésus-Christ lorsque, par un acte suprême d’obéissance, sa mort sur la croix, satisfaisant pour la désobéissance de l’homme, il effaça la faute du genre humain, qu’il arracha ainsi à l’empire de Satan. Elle s’accomplit subjectivement tous les jours dans l’Église, où chaque fidèle est rendu par l’Esprit-Saint participant de la rédemption objective, de telle sorte que le démon n’ait plus sur lui aucune puissance. Enfin, la rédemption de la créature non raisonnable, commencée par les miracles de Jésus-Christ et les divines bénédictions émanées de lui, se continue au sein de l’Église dans les exorcismes et les bénédictions qui se font sur les divers objets du monde physique, dans l’or et l’argent qui reçoivent le corps et le sang du Sauveur, dans les pierres de nos temples sanctifiées par sa présence, et surtout dans la matière des sacrements, l’eau, l’huile, le froment et le vin, dont les subtils atomes, fécondés par la vertu mystérieuse de l’Esprit-Saint, nous apportent, non les principes de la vie matérielle, mais ceux de la vie surnaturelle et divine, et après avoir déposé dans l’âme la grâce, semence de la gloire, se confondent de nouveau avec la masse commune de l’univers, jusqu’au jour où, le nombre des élus étant complet, et l’humanité ayant reçu sa pleine rédemption en Jésus-Christ, non — seulement quant à l’âme, mais aussi quant au corps, la créature non raisonnable tout entière participera à cette délivrance : il y aura, dit saint Jean, un ciel nouveau et une terre nouvelle.
  31. Élevé sur l’arbre de la croix. — Tout, Juifs et Gentils. « Je tirerai, j’entraînerai : considérez avec quelle douceur, mais ensemble avec quelle force se fait cette opération. Il nous tire par la manifestation de la vérité. Il nous tire par le charme d’un plaisir céleste, par ces douceurs cachées que personne ne sait que ceux qui les ont expérimentées. Il nous tire par notre propre volonté, qu’il opère si doucement en nous-mêmes qu’on le suit sans s’apercevoir de la main qui nous remue, ni de l’impression qu’elle fait en nous. Suivons, suivons ; mais suivons jusqu’à la croix. Comme c’est de là qu’il tire, c’est jusque-là qu’il le faut suivre. » Bossuet.
  32. Le royaume du Messie. Voy. Ps. lxxi, 7 ; cix, 4 ; Dan. ii, 44 ; vii, 13, 14 al.
  33. Meure sur la croix.
  34. Qui doit mourir.
  35. Au lieu de faire une réponse directe qui n’eût servi de rien à ces esprits prévenus, Notre-Seigneur les exhorte tendrement à profiter du peu de temps pendant lequel la lumière, c’est-à-dire lui-même, sera encore au milieu d’eux.
  36. Ce vers, semble correspondre à Matth. xxi, 17.
  37. Notre parole, notre prédication touchant les souffrances du Messie. — Révélé : qui est-ce qui reconnaît par la foi la puissance divine se manifestant dans le Messie, auteur de si grands miracles ? Is. liii, 1.
  38. Dieu a prévu leur endurcissement volontaire ; or il est impossible que ce que Dieu a prévu n’arrive pas.
  39. Dans le style biblique, ce que Dieu permet seulement, ou ce dont il fournit l’occasion, est souvent présenté comme s’il l’avait fait lui-même. Cela revient à dire que les Juifs ne seront amenés ni par la doctrine, ni par les miracles de Jésus, à le regarder comme le Messie. Quoique Isaïe (vi, 9) parle de ses contemporains, l’Évangéliste nous apprend que ses paroles ont un sens prophétique et regardent les Juifs du temps de Notre-Seigneur, trop semblables à leurs pères. Comp. Matth. xiii, 14, 15.
  40. La nature divine du Messie, dans une vision où lui fut montrée la personne du Fils, égal et consubstantiel au Père (Is. {{sc|vi, 1 sv.).
  41. Me reconnaît comme Dieu.
  42. Condamne.
  43. « A chaque parole semblable que nous entendons, il faut remonter jusqu’à la source, contempler le Père dans le Fils et le Fils dans le Père. Voici donc l’acte de foi que je m’en vais faire : le Fils n’est pas de lui-même, autrement il ne serait pas Fils ; il ne parle donc pas de lui-même : il dit ce que son Père lui dit (vers. 50}. Son Père lui dit tout en l’engendrant, et il le lui dit, non par une autre parole, mais par la propre parole qu’il engendre ; il rapporte tout à son Père, parce qu’il s’y rapporte lui-même ; il rapporte sa gloire à celui de qui il tient tout son être, mais cette gloire leur est commune : quelque chose manquerait au Père si son Fils était moins parfait que lui. C’est ce que je crois, car Jésus-Christ me le dit ; c’est ce que je verrai un jour, parce que le même Jésus-Christ me l’a promis. » Bossuet.
  44. La doctrine qu’il m’a commandé d’enseigner, étant la vérité absolue, conduit à la vie éternelle.