Les Rôdeurs de frontières/Chapitre 26

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Fayard (p. 318-331).


XXVI

L’ESTAFETTE.


Le capitaine Melendez avait hâte de traverser le dangereux défilé auprès duquel il avait fait camper la conducta ; il savait combien était grande la responsabilité qu’il avait assumée sur lui en acceptant le commandement de l’escorte, et ne voulait pas que si un malheur arrivait on eût à lui reprocher soit de l’incurie, soit de la négligence.

La somme transportée par la recua de mulas était importante ; le gouvernement de Mexico, toujours aux expédients pour se procurer de l’argent, l’attendait avec impatience ; le capitaine ne se dissimulait pas que l’on ferait impitoyablement peser sur lui la responsabilité d’une attaque et qu’il en subirait toutes les conséquences, quels que fussent les résultats d’une rencontre avec les rôdeurs de frontières.

Aussi son anxiété et son inquiétude croissaient-elles d’instant en instant ; la trahison évidente du moine fray Antonio augmentait encore son hésitation, en lui faisant soupçonner une trahison probable. Sans qu’il lui fût possible de deviner de quel côté viendrait le danger, il le sentait pour ainsi dire s’approcher de lui pas à pas, l’enserrer de toutes parts, et il s’attendait à chaque instant à une explosion terrible.

Cette intuition secrète, ce pressentiment providentiel qui lui criait au fond du cœur de prendre garde, le mettait dans un état de surexcitation impossible à décrire, et le plaçait dans une situation intolérable dont il voulait sortir à tout prix, préférant voir enfin le danger et le combattre en face, à demeurer plus longtemps la baïonnette croisée devant le vide.

Aussi redoubla-t-il de vigilance, surveillant lui-même les alentours du campement, assistant au chargement des mules qui, attachées les unes aux autres, devaient en cas d’alerte, être placées au milieu des soldats les plus dévoués et les plus résolus de l’escorte.

Bien avant le lever du soleil, le capitaine, dont le sommeil n’avait été qu’une suite non interrompue d’insomnies cruelles, avait quitté la dure couche de peaux et de couvertures sur lesquelles il avait vainement cherché quelques heures d’un repos que l’état nerveux dans lequel il se trouvait lui rendait impossible, et s’était mis à arpenter de long en large, d’un pas saccadé, l’étroit espace qui formait l’intérieur du camp, enviant malgré lui le sommeil insouciant et tranquille des soldats étendus çà et là sur le sol et roulés dans leurs zarapés.

Cependant le jour se faisait peu à peu. Le hibou, dont le chant matinal annonce l’aparition du soleil, avait déjà fait entendre ses notes mélancoliques. Le capitaine poussa du pied l’arriero chef couché près du feu et l’éveilla.

Le digne homme se frotta les yeux à plusieurs reprises, puis lorsque les derniers nuages du sommeil se furent dissipés, et que l’ordre commença à se rétablir dans ses idées :

— Caraï ! capitaine, s’écria-t-il en étouffant un dernier bâillement, quelle mouche vous pique de me réveiller ainsi en sursaut et à une pareille heure encore ? Voyez, c’est à peine si le ciel blanchit ; laissez-moi dormir une heure. Je faisais le plus charmant rêve, je tâcherai de le rattraper, c’est une si bonne chose que le sommeil.

Le capitaine ne put s’empêcher de sourire à cette singulière boutade ; cependant il ne jugea pas devoir faire droit à la réclamation de l’arriero, les circonstances étaient trop graves pour perdre le temps en vaines promesses.

— Alerte ! alerte ! cuerpo de Cristo ! s’écria-t-il ; songez que nous ne sommes pas encore au Rio-Seco, et que si nous voulons traverser ce passage dangereux avant le coucher du soleil il faut nous hâter.

— C’est vrai, répondit l’arriero qui en un instant fut sur pied, frais et dispos comme s’il eût été éveillé depuis une heure ; excusez-moi, capitaine, vive Dios ! j’ai autant que vous intérêt à ne pas faire de mauvaise rencontre ; d’après la loi, ma fortune répond du chargement que je transporte, et si un malheur arrivait je me trouverais réduit à la besace, moi et ma famille.

— C’est juste, je n’avais pas songé à cette clause de votre traité.

— Cela ne m’étonne pas, elle ne vous intéresse guère, quand à moi elle ne me sort pas de la tête, et je vous jure, capitaine, que, depuis que j’ai entrepris ce voyage malencontreux, bien souvent je me suis repenti d’avoir accepté les conditions qui m’ont été imposées : quelque chose me dit que nous n’arriverons pas sains et saufs de l’autre côté de ces montagnes maudites.

— Bah ! bah ! folies que cela, ño Bautista. Vous êtes dans d’excellentes conditions, bien escorté : que pouvez-vous avoir à redouter ?

— Rien, je le sais, et pourtant je suis convaincu que je ne me trompe pas, et que ce voyage me sera fatal.

Les mêmes pressentiments agitaient l’officier ; cependant il ne devait pas, aux yeux de l’arriero, laisser percer rien de son inquiétude intérieure ; au contraire, il lui fallait le réconforter et lui rendre le courage qui semblait prêt à l’abandonner.

— Vous êtes fou, sur mon âme, s’écria-t-il ; au diable les idées biscornues que vous vous êtes fourrées dans votre cerveau fêlé.

L’arriero hocha gravement la tête.

— Libre à vous, don Juan Melendez, répondit-il, de rire de ces idées ; vous êtes un savant, et naturellement vous ne croyez à rien. Mais moi, caballero, je suis un pauvre Indien ignorant, et j’ai foi en ce que mes pères ont cru avant moi ; voyez-vous, capitaine, que nous soyons civilisés ou sauvages nous autres Indiens, nous avons la tête dure, et vos nouvelles idées ne peuvent pas traverser notre crâne épais.

— Voyons, expliquez-vous, reprit le capitaine, qui voulait en finir sans cependant froisser les préjugés de l’arriero ; quelle raison vous porte à supposer que votre voyage sera malheureux ? Vous n’êtes pas homme à vous effrayer de votre ombre ; je vous connais de longue date et je sais que vous êtes d’une bravoure incontestable.

— Je vous remercie, capitaine, de la bonne opinion qu’il vous plaît d’avoir de moi ; oui, je suis courageux, je crois l’avoir plusieurs fois prouvé mais en face de dangers que mon intelligence comprenait, et non pas devant des périls sortant des lois naturelles qui nous régissent.

Le capitaine mordillait sa moustache avec impatience, devant la prolixité fatigante de l’arriero ; mais comme il le lui avait rappelé, il connaissait le digne homme, et il savait par expérience que chercher à lui faire abréger ce qu’il avait à dire était perdre son temps et qu’il fallait le laisser aller à sa guise.

Il y a certaines natures pour lesquelles, comme l’éperon pour les chevaux rétifs, tenter de les pousser en avant est le moyen de les faire, au contraire, retourner en arrière.

Le jeune homme maîtrisa donc son impatience et répondit froidement :

— Vous avez, sans doute, eu un mauvais présage au moment de votre départ ?

— En effet, capitaine ; et certes, devant ce que j’ai vu, je me serais bien gardé de partir, si j’avais été un homme facile à effrayer.

— Quel est donc ce présage ?

— N’en riez pas, capitaine : l’Écriture constate elle-même, dans maints endroits, que Dieu se plaît souvent à donner aux hommes des avertissements salutaires, auxquels malheureusement, fit-il avec un soupir, ceux-ci ne sont pas assez sages pour ajouter foi.

— C’est vrai, murmura le capitaine en guise d’interjection.

— Donc, continua l’arriero flatté par cette approbation de la part d’un homme comme celui avec lequel il causait, mes mules étaient sellées, la recua m’attendait dans le corral, gardée par les peones, j’allais partir. Cependant comme je ne voulais pas me séparer de ma femme, pour longtemps peut-être, sans lui faire un dernier adieu, je me dirigeais vers la maison pour l’embrasser une fois encore, lorsque en arrivant sur le seuil de la porte je levai machinalement les yeux et je vis posés sur l’azotea de la maison deux hiboux qui fixaient sur moi un regard d’une fixité infernale. À cette apparition inattendue, je me sentis frissonner malgré moi, et je détournai la tête. En ce moment, un homme mourant porté par deux soldats sur un brancard traversait la route, escorté par un moine qui lui faisait réciter les Psaumes de la Pénitence, et le préparait tout doucement à mourir en loyal et digne chrétien ; mais le blessé, sans répondre autrement, riait sardoniquement au nez du moine ; soudain cet homme se leva à demi sur le brancard ; ses yeux s’animèrent ; il se tourna vers moi, me jeta un coup d’œil chargé de sarcasme et se laissa retomber en murmurant ces deux mots évidemment adressés à moi :

— Hasta luevo (à bientôt).

— Hum ! fit le capitaine.

— Cette espèce de rendez-vous que me donnait cet individu, n’était rien moins que flatteur, n’est-ce pas ? continua l’arriero. Je fus profondément affecté de ces paroles et je m’élançais vers lui dans l’intention de lui adresser les reproches que je me croyais le droit de lui faire, il était mort.

— Et quel était cet homme ? l’avez-vous su ?

— Oui, c’était un salteador que dans une rencontre les civicos avaient mortellement blessé et qu’ils transportaient sur les marches de la cathédrale afin qu’il y achevât de mourir.

— Est-ce tout ? demanda le capitaine.

— Oui.

— Eh bien ! mon ami, j’ai bien fait d’insister pour connaître les motifs de votre inquiétude présente.

— Ah !

— Oui, car vous avez interprété le présage dont vous avez été favorisé tout autrement que vous auriez dû le faire.

— Comment cela ?

— Je m’explique : ce présage signifie au contraire qu’avec de la prudence et une vigilance infatigable, vous déjouerez les trahisons, et que vous abattrez à vos pieds les bandits qui oseront vous attaquer.

— Oh ! s’écria l’arriero avec joie, êtes-vous sûr de ce que vous avancez ?

— Comme de mon salut dans l’autre monde, répondit le capitaine en se signant dévotement.

L’arriero avait une foi profonde aux paroles du capitaine, pour lequel il professait une profonde estime à cause de sa supériorité bien constatée ; il ne bougea donc pas à révoquer en doute l’assurance que celui-ci lui donnait de l’erreur qu’il avait commise dans l’interprétation du présage qui lui avait causé tant d’inquiétudes ; il reprit instantanément sa joyeuse humeur, et faisant claquer ses doigts d’un air narquois :

— Caraï ! puisqu’il en est ainsi, je ne risque rien ; alors il est inutile que je donne à Nuestra Señora de la Soledad le cierge que je lui avais promis ?

— Complétement inutile, appuya le capitaine.

Entièrement rassuré désormais, l’arriero se hâta de vaquer à ses travaux ordinaires.

Ainsi, le jeune homme avait su, en feignant d’admettre les idées de cet Indien ignorant, l’amener tout doucement à les abandonner.

Cependant tout était en rumeur dans le camp ; les arrieros pansaient et chargeaient les mules, tandis que les dragons s’occupaient activement de harnacher leurs chevaux et de tout préparer pour le départ.

Le capitaine surveillait les mouvements de chacun avec une impatience fébrile, excitant les uns, gourmandant les autres, et s’assurant que ses ordres était ponctuellement exécutés.

Lorsque tous les préparatifs furent terminés, le jeune officier ordonna que le repas du matin fût pris debout et la bride passée dans le bras, afin de perdre moins de temps, puis il donna le signal du départ.

Les soldats se mirent en selle, mais au moment où la colonne allait s’ébranler pour quitter définitivement le campement, un grand bruit s’éleva dans les halliers, les branches s’écartèrent avec fracas et un cavalier revêtu de l’uniforme de dragon mexicain apparut tout à coup à quelque distance de la troupe vers laquelle il accourait, à toute bride.

Arrivé devant le capitaine, il s’arrêta net, par un prodige d’équitation, salua respectueusement, et, portant militairement la main à son chapeau d’ordonnance :

— Dios guarde a Vm, dit-il. Est-ce au capitaine don Juan Melendez que j’ai l’honneur de parler ?

— À lui-même, répondit le capitaine avec étonnement ; que voulez-vous ?

— Pour moi, rien personnellement, reprit le soldat, mais j’ai à remettre à votre seigneurie un pli en main propre.

— Un pli et de quelle part ?

— De la part de l’excellentissime général don José-Maria Rubio, et ce que contient ce pli doit être important, car le général m’a ordonné de faire la plus grande diligence, et j’ai fait quarante-sept lieues en dix-neuf heures, afin d’arriver plus vite.

— Bien, répondit le capitaine, donnez.

Le dragon tira de sa poitrine une large lettre scellée par un cachet de cire rouge, et la présenta respectueusement au capitaine.

Celui-ci la prit, l’ouvrit, mais avant de la lire, il jeta au soldat immobile et impassible devant lui, un regard soupçonneux que le dragon supporta avec une assurance imperturbable.

Cet homme paraissait avoir tout au plus trente ans, sa taille était haute et bien prise ; il portait avec une certaine aisance le costume militaire dont il était revêtu ; ses traits intelligents avaient une expression de finesse et de ruse, rendue plus marquée encore par ses yeux noirs toujours en mouvement et qui ne se fixaient qu’avec une visible hésitation sur le capitaine.

Au total, cet individu ressemblait à tous les soldats mexicains, et n’avait en lui rien qui pût attirer l’attention ou exciter les soupçons.

Cependant ce ne fut qu’avec une extrême répugnance que le capitaine se vit forcé d’entrer en rapports avec lui ; pour quelle raison, certes, il lui eût été fort difficile, sinon impossible de le dire ; mais il existe dans la nature certaines lois dont la force ne peut être révoquée en doute, et qui font que de prime-abord, à la vue seule d’une personne, avant même de lui avoir adressé la parole, cette personne vous est sympathique ou antipathique, et que l’on se sent instinctivement attiré vers elle ou mal disposé en sa faveur. D’où provient cette espèce de pressentiment secret qui jamais ne se trompe dans ses appréciations ? Nous ne saurions l’expliquer ; nous nous bornons simplement à constater un fait réel dont nous-même bien souvent, pendant le cours de notre existence accidentée, nous avons subi l’influence et reconnu l’efficacité.

Nous devons avouer que le capitaine ne se sentait nullement attiré vers l’homme dont nous parlons, mais que, bien au contraire, il était disposé à n’avoir aucune confiance en lui.

— À quel endroit avez-vous quitté le général ? demanda-t-il en tournant machinalement entre ses doigts la dépêche dépliée, mais sur laquelle il n’avait pas encore jeté les yeux.

— Au Pozo-Redondo, un peu en avant de la Noria de Guadalupe, capitaine.

— Ah ! qui êtes-vous ? quel est votre nom ?

— Je suis l’assistente de l’excellentissime général ; je me nomme Gregorio Lopez.

— Connaissez-vous le contenu de cette dépêche ?

— Non ; seulement je suppose qu’elle est importante.

Le soldat avait répondu avec une entière liberté d’esprit et une franchise de bon aloi aux questions du capitaine. Il était évident qu’il ne mentait pas.

Après une dernière hésitation, don Juan se décida à lire ; mais bientôt ses sourcils se froncèrent, et une expression de mauvaise humeur se répandit sur ses traits.

Voilà ce que contenait cette dépêche :


Pozo-Redondo, le… 18…

« Le général don José-Maria Rubio, commandant militaire supérieur de l’État du Texas, a l’honneur d’informer le capitaine don Juan Melendez de Gongora, que de nouveaux troubles se sont déclarés dans l’État ; plusieurs troupes de bandits et de rôdeurs de frontières, sous les ordres de différents chefs, tiennent la campagne, pillant et brûlant les haciendas, arrêtant les convois et interceptant les communications. En présence de faits aussi graves, qui compromettent la fortune publique et la sûreté des habitants, le gouvernement, comme son devoir le lui commande impérieusement, a dû, dans l’intérêt de tous, prendre des mesures générales afin de réprimer ces désordres avant qu’ils ne s’étendent sur une plus grande échelle. En conséquence l’État de Texas est déclaré en état de siége, etc. (Ici suivaient les mesures adoptées par le général pour étouffer la rébellion, puis la dépêche continuait en ces termes :) Le général don José-Maria Rubio informé, par des espions sur le dévouement desquels il peut compter, qu’un des principaux chefs insurgés, auquel ses compagnons ont donné le surnom de Jaguar, se dispose à enlever la conducta de plata confiée à l’escorte du capitaine don Juan Melendez de Gongora, et qu’à cet effet le susdit cabecilla se propose de s’embusquer au Rio-Seco, endroit favorable à une surprise ; le général Rubio ordonne au capitaine Melendez de se laisser guider par le porteur de la présente dépêche, homme sûr et dévoué, qui conduira la conducta de plata à la laguna del Venado, où cette conducta fera sa jonction avec un détachement de cavalerie envoyé à cet effet par le général et dont la force numérique mettra la conducta à l’abri de toute insulte. Le capitaine Melendez prendra le commandement supérieur des troupes et rejoindra dans le plus bref délai le général à son quartier-général.


« Dios y libertad »


« Le général commandant militaire supérieur de l’État de Texas,
« don José-Maria Rubio. »


Après avoir lu attentivement cette dépêche, le capitaine leva la tête et examina un instant le soldat avec la plus profonde et la plus sérieuse attention.

Celui-ci appuyé sur la poignée de son sabre jouait insoucieusement avec le gland de sa dragonne, sans paraître aucunement s’occuper de ce qui se passait autour de lui.

— L’ordre est positif, murmura à plusieurs reprises le capitaine, je dois m’y conformer, pourtant tout me dit que cet homme est un traître. Puis il ajouta à haute voix :

— Est-ce que vous connaissez bien cette contrée ?

— Son hijo del pays (je suis enfant du pays), capitaine, répondit le dragon, il n’y a pas de sente perdue que je n’aie parcourue cent fois étant enfant.

— Vous savez que vous devez me servir de guide ?

— Le seigneur général m’avait fait l’honneur de m’en informer, capitaine.

— Et vous vous croyez certain de nous conduire sains et saufs à l’endroit où on nous attend ?

— Du moins ferai-je tout ce qu’il faudra pour cela.

— Bien. Êtes-vous fatigué ?

— Mon cheval l’est plus que moi. Si vous m’en faisiez donner un autre, je serais immédiatement à vos ordres, car je vois que vous avez hâte de partir.

— En effet. Choisissez un cheval.

Le soldat ne se fit pas répéter l’ordre. Plusieurs chevaux de rechange suivaient l’escorte ; il en prit un, sur lequel il plaça l’équipement de celui qu’il quittait. Au bout de quelques minutes, l’échange était effectué et le cavalier en selle.

— Je suis aux ordres de votre seigneurie, dit-il.

— Partons, répondit le capitaine, et il ajouta mentalement : Je ne perdrai pas ce drôle de vue pendant la marche.