Les Renaissances/Lemerre, 1870/Sans pitié ni souci

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Les Renaissances Voir et modifier les données sur WikidataAlphonse Lemerre, éditeur (p. 32-33).

V


Sans pitié ni souci du rêve audacieux
Qui promet au Néant notre âme tout entière,
L’infatigable Écho promène sous les cieux
La plainte de l’Esprit que trahit la Matière.

Sous les sens révoltés, une voix prisonnière
S’accroît et les défie, et leur chant orgueilleux
Traîne, sans l’étouffer, à l’oreille des dieux,
Cet éternel sanglot qui sort de la poussière.


De ruines couverte et de mondes flottants,
La mer de l’Infini gronde aux rives du Temps.
— L’espérance au tombeau descend inassouvie ;

Et la Mort nous étreint entre ses bras jaloux,
Sans briser Cette foi que nous portons en nous,
D’une force d’aimer qui survit à la vie !