Les Souspirs amoureux de F B de Verville 1589/Quand premier je vous vy, je n’osay

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XLII.


Quand premier je vous vy, je n'osay entreprendre
De regarder vos yeux tant j'y vey de beauté,
Mon esprit fut surpris, & encore indomté
Ne sçavoit quel chemin pour aimer falloit prendre.

Vous le congneustes bien, lors vous me vintes tendre
Mille rets amoureux, & de vostre clarté
Reluisant en mon cœur, le fistes arresté,
Propre pour vous offrir les vœux qu'il vous veut rendre.

A l'instant tous les biens que nous donnent les Cieux
Se glisserent en moy, par les rays de vos yeux,
Et me firent heureux pour vous tenir maistresse :

Aussi tost je voulus pour vous vivre & mourir,
Et tirant mes esprits de leur morne paresse
Rechercher tout moyen de vous pouvoir servir.