Les Souspirs amoureux de François Beroalde de Verville/Je ne veux plus aymer : car ceste flame ardante

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XIII.




Je ne veux plus aymer : car ceste flame ardante
Qui consomme mon cœur, m’agitte incessamment,
Sous la cruelle horreur de l’eternel tourment
Qui gesne sans repos mon ame impatiente :

Rien que peur à mes yeux ores ne se présente ;
Je suis rongé de soin de moment en moment,
Et sous le desespoir par trop cruellement
Amour conduit helas ! le bien de mon attente.

Ha ! feux qui allumez ce desir en mes os,
Vous esloignant de moy permettez au repos
De glisser en mon sang pour finir ma misere :

Non agreables feux, mais revivez tousjours,
Et redoublans heureux l’ardeur de mes amours,
Faites moy vivre au mal du bon-heur que j’espere.