Les Stances (Jean Moréas)/18
Apparence
LE DEUXIÈME LIVRE DES STANCES
I
Au temps de ma jeunesse, harmonieuse Lyre,
Comme l’eau sous les fleurs, ainsi chantait ta voix ;
Et maintenant, hélas ! c’est un sombre délire :
Tes cordes en vibrant ensanglantent mes doigts.
Le calme ruisselet traversé de lumière
Reflète les oiseaux et le ciel de l’été,
Ô Lyre, mais de l’eau qui va creusant la pierre
Au fond d’un antre noir, plus forte est la beauté.