Les Stances (Jean Moréas)/54

La bibliothèque libre.
Les StancesSociété du Mercure de France (p. 119-120).

II


Tu me la dois enfin, cette faveur, ô Parque,
Qui filas tous mes maux,
De songer à mon gré, balancé dans la barque
Sous les feux des Gémeaux.

Puisque tu veux qu’ainsi me versent l’amertume
Calliope et Péan,
Fais que mes yeux lassés soient baignés de l’écume
De l’immense Océan.


Et puisque le laurier se flétrit sur mes tempes
Et tombe grain à grain,
Sur ma tête fatale emmêle et tords les hampes
Du pâle lys marin.