Les Stances (Jean Moréas)/60

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Les StancesSociété du Mercure de France (p. 131-132).

VIII


Tu souffres tous les maux et tu ne fais que rire
De ton lâche destin ;
Tu ne sais pas pourquoi tu chantes sur ta lyre
Du soir jusqu’au matin.

Poète, un grave auteur dira que tu t’amuses
Sans trop d’utilité ;
Va, ne l’écoute point : Apollon et les Muses
Ont bien quelque beauté.


Laisse les uns mourir et vois les autres naître,
Les bons ou les méchants,
Puisque tout ici-bas ne survient que pour être
Un prétexte à tes chants.