Les Stances (Jean Moréas)/77
Apparence
VIII
Belle, vivant tes jours filés par ton destin,
Le souci de Cypris, ô rose, et de la lyre,
Tu t’épanouiras pour orner le jardin
Et saturer d’odeur l’azur qui te respire.
Et puisqu’il faut qu’enfin s’achève le printemps,
Quand la rouille viendra sur tes pétales lisses,
Abandonnant ton cœur à la pluie, aux autans,
Tu goûteras la mort, ô fleur, avec délices.