Les architectes élèves de l’Ecole des beaux-arts, 1793-1907/VI
L’académie royale de peinture et sculpture avait été fondée en 1648 par Louis XIV sur la proposition de Colbert. L’Académie d’architecture fut créée en 1671, au Palais Royal, et transférée au Louvre en 1692.
Composée d’abord de huit membres, elle comprit, en 1699, dix-sept académiciens, sept de première classe, dix de seconde classe, deux professeurs plus un secrétaire. Le duc d’Antin, en 1717, fit porter ce nombre à vingt-quatre aussi répartis en deux classes ; le recrutement se faisant par élection à chaque vacance, ou par édit royal, sur présentation d’une liste de candidats.
Une nouvelle organisation, en 1728, créa huit membres de plus dans la deuxième classe. — De 1756 à 1776[1], les deux classes eurent chacune seize membres ; outre seize académiciens libres ou honoraires et des correspondants étrangers.
La Convention, en 1793, sur la proposition de Grégoire et du peintre David, décréta la suppression brutale des Académies, sans enquête, ni discussion.
L’Institut, établi en l’an III (1795), fut d’abord divisé en trois classes. — Une quatrième attribuée aux Beaux-Arts, fut adjointe en 1803 ; les architectes en composaient la troisième section.
L’organisation actuelle date de 1816 ; elle conserva la section d’architecture avec huit membres.
Les architectes, directeurs de l’Académie royale d’Architecture, depuis l’origine jusqu’en 1793, furent :
1672 Blondel F.
1687 de Cotte R.
1736 Gabriel J. J.
1743 Gabriel A.-J.
1783 Mique R.
Les surintendants des bâtiments du roi dirigeant les Académies ont été :
1672 Colbert fondateur
des académies.
1680 Dormoy.
1684 Louvois.
1692 Villacerf.
1708 Duc d’Antin.
1709 de Bellegarde.
1739 Ory.
1746 Lenormand.
1749 Tournehim.
1754 Vandières.
1755 Marquis de Marigny.
1773 Abbé Terray.
1774 Comte d’Aiguillon.
Les secrétaires :
1671 Félibien A.
1718 Félibien fils.
1733 l’abbé Camus.
1768 Sédaine.
puis Vaudoyer A. L. T.
L’enseignement de l’architecture, donné par les membres de l’Académie, compta comme professeurs :
1672 Blondel.
1687 De la Hyre.
1718 De la Hyre fils.
1719 Desgodets.
1728 Bruand F. fils.
1730 Leroux, Courtonne,
l’abbé Camus (géométrie).
1739 Jossenay.
1748 Loriot.
1761 Blondel J. F.
1768 Mauduit (géométrie).
1774 Le Roy David.
1777 Lebossut.
1792. Rieux (stéréotomie) ces deux derniers non académiciens.
Élections. | ||
1671 | BLONDEL François. | |
LEVAU Louis. | ||
BRUAND Liberal. | ||
GITTARD Daniel. | ||
LEPAUTRE Antoine. | ||
MIGNARD Pierre. | ||
D’ORBAY François. | ||
FÉLIBIEN André des Avaux. | ||
1673 | PERRAULT Claude. | |
1675 | MANSART Jules Hardouin[2]. | |
1678 | LA MOTTE-COQUART. | |
DAUCOURT. | ||
GOBERT. | ||
1681 | LENOTRE André. | |
1685 | BULLET Pierre. | |
1687 | DE LA HYRE. | |
DE COTTE Robert. | ||
1694 | DESGODETS Antoine[3]. | |
1696 | FÉLIBIEN, J.-F. le fils[4]. | |
1698 | LE MAISTRE. |
Élections. | ||
1699 | GABRIEL Jacques-Jules. | |
GOBERT. | ||
LAMBERT Pierre. | ||
CAILLETEAU, dit l’ASSURANCE. | ||
MOLLET Armand-Claude. | ||
MANSARD-DELISLE. | ||
LE MAISTRE fils. | ||
BULLET J.-B. le fils. | ||
COCHERY. | ||
BRUAND Jacques fils. | ||
GITTARD Pierre. | ||
1700 | RIVET[5]. | |
POITEVIN. | ||
1702 | PRÉVOST. | |
1705 | D’ORBAY le fils. | |
1706 | DE LA HYRE le fils | |
DELESPINE Nicolas. | ||
BRUAND François. | ||
1709 | BOFFRAND Germain[6]. | |
1711 | DECOTTE Jules-Robert le fils. |
Élections. | |
1715 | LECUYER. |
1716 | BEAUSIRE Jean. |
1717 | DESGOTS[7]. |
JOSSENAY. | |
TANNEVOT Michel. | |
MATHIEU. | |
1718 | MOLLET, And.-Armand le fils. |
DULIN. | |
1720 | HARDOUIN-MANSART Jules-Michel-Alexandre[8]. |
AUBERT Jean. | |
DE LA GUESPlÈRE Jacques. | |
LEROUX Jean-Baptiste. | |
1723 | CAILLETAU (J.), l’ASSURANCE, fils, VIGNY. |
1724 | GARNIER Jean-Charles. |
DE COTTE Louis. | |
1725 | AUBERT. |
BILLAUDEL[9]. | |
1728 | DE LA RUE (J.-B). |
GABRIEL Aug.-Jacques[10]. | |
COURTONNE (Jean). | |
BENOIST. | |
BLONDEL Jean-François. | |
CONTANT D’IVRY. | |
DELESPÉE l’aîné[11]. | |
1730 | CAMUS l’abbé. |
VINAGE. | |
1732 | CHEVOTET Jean-Michel. |
BEAUSIRE, J.-B.-A. le fils aîné. | |
1734 | DE LUZY. |
MOLLET, Louis-François le petit-fils. | |
1735 | LÉCUYER Charles. |
SIMONNET. | |
LORIOT. |
Élections. | |
MANSARD Jacques-Hardouin, comte de Sagonne. | |
AUBRY. | |
1737 | GUILLOT. |
1739 | GODOT. |
1740 | BEAUSIRE le jeune. |
1741 | LE BON Pierre-Étienne. |
TANNEVOT. | |
1742 | CARTAUD. |
LEDREUX. | |
1747 | DELESPÉE le jeune. |
1749 | SOUFFLOT Jacques-Germain. |
1750 | * HAZON Michel-Barthélemy[12]. |
* FRANQUE François. | |
POTAIN Nicolas. | |
* BRÉBION Maximilien. | |
LEFRANC D’ESTRICHY. | |
LE CARPENTIER Antoine-Michel. | |
BLONDEL Jacques-François. | |
MORANZEL. | |
1757 | HUPEAU. |
* PERONNET Jean-Rodolphe. | |
1758 | ROUSSET. |
PLUYETTE. | |
* LE ROY Jules-David | |
1762 | DESPROUX Pierre-Louis MOREAU. |
COUSTOU. | |
* DESMAISONS. | |
BELICARD Gérôme-Charles | |
* BOULÉE Étienne-Louis. | |
1763 | GABRIEL, Auguste-Antoine le jeune |
1765 | ROGEMORTES. |
1767 | PEYRE, Marie-Joseph l’aîné[13] |
* DE WAILLY Charles. | |
1762 | DE LESTRADE. |
- ↑ Le roi informé des talents d’un grand nombre d’architectes, décide que son Académie, de 24 membres sera portée à trente.
- ↑ Hardouin Mansart surintendant en 1699.
- ↑ L’Académie quitte le Palais Royal pour l’appartement de la reine au Louvre ; le surintendant n’autorise les leçons aux élèves que gratuitement sans traitement pour les professeurs.
- ↑ À la place de son père.
- ↑ En 1701. concours mensuels d’émulation aux élèves, médailles d’or et d’argent.
- ↑ Jetons de présence et indemnités touchées par Félibien.
- ↑ En 1717, l’Académie comprend 19 académiciens de 1re classe, 16 de 2e classe, plus des membres honoraires, des associés libres ; des correspondants régionaux et étrangers.
- ↑ L’Académie présente 6 candidats pour les deux places vacantes dans la 2e classe, le duc d’Antin choisit Hardouin-Mansart et Aubert les premiers sur la liste.
- ↑ Billaudel est élu membre de l’Académie, sans choix royal.
- ↑ Édit royal nommant 8 académiciens de 2e classe.
- ↑ Courtonne et l’abbé Camus sont nommés professeurs au traitement de 1,200 fr.
- ↑ Les noms marqués d’une astérisque indiquent les 30 académiciens en exercices en 1793 à la suppression révolutionnaire des académies.
- ↑ Le marquis de Marigny nomme Peyre aîné architecte de 2e classe et de Wailly de 1re classe de suite ; l’Académie réclame vivement près du surintendant et jusqu’au roi. Le marquis de Marigny supprime les voyages des lauréats à Rome. Le roi, sollicité, conserve les titres, brevets et honneurs aux académiciens : les deux nominations contestées seront maintenues, mais sans créer de précédent. 28 académiciens signent une adresse de satisfaction au surintendant.