Les chevaliers de la nuit/12

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Police Journal Enr (Aventures de cow-boys No. 3p. 27-28).

CHAPITRE XII

LA FUITE


J. B. et Robitaille suivaient de loin le fuyard.

Ce dernier dit :

— Il n’y a pas de doute, Marlowe va nous conduire au péricentre du complot. Je souhaite qu’il ne nous entraîne pas jusqu’à Winnipeg.

— Non.

— Non ?

— Le péricentre est quelque part dans ces canyons.

À ce moment Marlowe fit faire une brusque volte-face à sa monture.

Vit les 2 pisteurs.

Prit sa carabine.

Et tira.

La balle siffla à l’oreille des officiers de la loi.

En un tournemains Verchères dégaina sa carabine.

Et tira.

Marlowe chambranla.

Puis s’écroula.

Ses pieds restèrent pris dans ses étriers.

Avançant lentement, son cheval les lui dégagea.

Claude remarqua :

— Il peut fort bien nous tirer dessus s’il est encore en vie.

— On n’est plus en vie après avoir reçu une balle de MA carabine en plein front.

Le sergent éclata de rire :

— S’il y a une vertu dont tu es dépourvu, J. B., c’est bien celle de l’humilité.

Sans aucune précaution ils s’approchèrent.

Marlowe était mort.

Il y avait un trou en plein front.

— Que faisons-nous de lui ?

— Ses grands amis les oiseaux de proie se chargeront de l’autopsie et de la dissection de son cadavre.

Verchères ajouta :

— Je pars.

— Pour où ?

— Pour Winnipeg.

— Que vas-tu faire là ?

— Mettre la dernière main ou plutôt l’avant-dernière, à la préparation de la cause en prévision du procès selon la loi de l’ouest…

— Tu parles de procès et tu n’as même pas d’accusé.

— Ne crains rien, vieux, je saurai bien produire le grand coupable en temps.

— Au moment psychologique ?

— Oui, c’est ça… Bonjour.

— Bon voyage.

Verchères s’éloigna au trot de son cheval.

x x x

J. B., une fois arrivé à Winnipeg, ne perdit pas de temps.

Il se rendit au bureau du gérant de la banque du Manitoba.

Rétif d’abord, le gérant s’amadoua à la vue de la badge fédérale de Verchères, et lui donna les renseignements demandés.

Il fit même venir son comptable dont les explications gênées satisfirent amplement le chef.

Sa 2e visite fut chez un avocat local.

Là aussi il obtint satisfaction.

En le quittant Verchères lui dit mystérieusement :

— N’oubliez pas d’amener l’huissier avec vous.

— Non, non, ne craignez rien.