Les chevaliers de la nuit/13

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Police Journal Enr (Aventures de cow-boys No. 3p. 28-30).

CHAPITRE XIII

LE SECRET DU VOLCAN


Le groupe se dissimulait dans la brousse près de l’endroit où les bêtes à cornes avaient paru traverser littéralement le rocher nu…

Il y avait là :

Baptiste,

Churchman et 2 autres constables de la RCMP,

Le sergent,

Natole Pomerleau.

Et les 2 Gradiers.

Alain et Slime.

Pour déjouer les chevaliers de la nuit, J. B. avait fait courir la rumeur que le groupe se rassemblerait chez les Gradiers pour préparer le grand coup.

Il était 1 heure et 5 du matin quand le passé, les nerfs tendus, entendit un bruit lointain, rythmé, constant…

— Les sabots du bétail, murmura Robitaille.

Baptiste ordonna :

— Un dernier mot, messieurs ; tirez en visant pour tuer.

— Oui.

— Ce sera un plaisir.

— Et comment !

Les chevaliers s’approchaient avec les animaux volés.

Le gas qui était en tête du cortège toucha un point du rocher.

Celui-ci bascula.

Juste comme le leader allait passer et disparaître à travers l’orifice Baptiste tira.

Sa balle de carabine drila un trou dans le cœur du bandit qui tomba à la renverse.

Les coups de feu des membres du possé bien cachés retentirent.

Au bout de quelques instants de fusillade il ne restait plus un seul chevalier en selle.

Ils avaient tous mordu la poussière.

Pendant ce temps Verchères n’était pas demeuré inactif.

Il avait pris 3 bâtons de dynamite.

Les avait placés dans un interstice entre la porte basculante et le rocher.

— Qui est-ce ?

Avait posé 3 caps détonateurs.

Avait allumé les mèches.

Et démoli l’issue secrète.

Alors il revint au possé :

— Combien de morts et de blessés ? demanda-t-il.

Le sergent répondit :

— Pas de blessés 10 morts.

— Et de notre côté ?

— Pas la moindre égratignure.

J. B. remarqua :

— Ils étaient 20 chevaliers ; 9 ont été tué l’autre nuit, dix aujourd’hui, cela fait 19 ; il en manque un. Je crois connaître le survivant.

Les forces du bien avaient pour une fois l’avantage contre celles du mal.

— L’identification peut attendre. Venez tous.

Ils pénétrèrent dans le couloir obscur de l’orifice béant.

Tournèrent à gauche.

Obliquèrent à droite.

Trébuchèrent contre les obstacles.

Firent ci.

Firent ça.

Gravirent une côte abrupte.

Et enfin…

Débouchèrent sur un immense plateau.

Le plateau du mystère.

Le fameux plateau des pieds-noirs.

Une scène stupéfiante se présenta aux yeux du possé.

Des milliers de bêtes à cornes broutaient paisiblement dans le pacage idéal.

Les unes couchées.

Les autres se promenant avec toute la lenteur bovine.

Baptiste s’écria en s’adressant aux ranchers :

— Voilà vos troupeaux volés messieurs…

Il ajouta :

— Et voilà aussi pourquoi il n’y a pas eu de ventes louches de bestiaux sur le marché de Winnipeg.