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Les délices du Pais de Liége/Dedicace

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A NOBLES ET GENEREUX
SEIGNEURS,
MR. ERNEST FERDINAND
VANDERHEYDEN DE BLISIA,
Chevalier du S. Empire, Seigneur de Grace & de Berleur, Grand Baillif de S. A. Évêque & Prince de Liége au Quartier du Rivage, Commiſſaire Général du Païs de Liége, & Comté de Looz, &c. Bourguemaître Regent,
ET
MR. PERPETE NICOLAS
D E V I S É
Juriſconſulte & Avocat de la Vénérable Cour de Liége, Bourguemaître Regent,
ET A MESSIEURS DU CONSEIL
DE LA CITÉ DE LIEGE.
Meſſieurs de la part du Prince.

Mr. de Herſtal, ancien Bourguemaître.
Mr. Henri, Avocat Fiſcal.
Mr. Braſſinne, Avocat.
Mr. Muno, Avocat.
Mr. de la Naye, Greffier.
Mr. Canto, Avocat.
Mr. le Chevalier Degrady.
Mr. Maſſart, Aiſé.
Mr. Siquet, Avocat.
Mr. Paludé, Aiſé.
Mr. Raick, Marchand.
Mr. Limbourg, Marchand.
Mr. Detrixhe, Marchand.


Meſſieurs de la part de la Ville.

Mr. de Latour, ancien Bourguemaître.
Mr. de Cheſtret, ancien Bourguemaître.
Mr. de Groutars, Conſeiller & Avocat.
Mr. Bartoldy, Avocat.
Mr. Maugeer, Avocat.
Mr. le Commiſſaire Lambrecht.
Mr. Haccourt, Procureur.
Mr. Janſenne, Notaire.
Mr. Doyen, Marchand.
Mr. Duchateau, Greffier.
Mr. Taury, Greffier.

ME S S I E U R S,

Le Livre dont j’ai l’honneur de vous faire homage, ne doit être traité que de délicieux amuſement, pour ceux qui daigneront y jéter les yeux ; mais les riches talens dont vous honorez les charges que vous rempliſſez ſeront toûjours dignes de la veneration de la poſterité. J’ai fini le Tableau que je prens la liberté de vous ofrir, ne trouvant plus d’ornemens qui lui conviennent ; les Monumens de votre célébre Ville, quelques beaux qu’ils ſoient, ſont bornés par leur nombre : & Vous, Meſſieurs, vous étalez ſans ceſſe des vertus, & vous ajoutez tous les jours au Volume de vos éloges.

Si vos Ancêtres en ont merité d’immortels par le zéle avec lequel ils ont mênagé la liberté & les avantages de la Patrie, l’infatigable atention que vous donnez au bon ordre & à la tranquilité publique, ne vous en rend-elle pas dignes ; & s’ils ont plus d’une fois ſcellé de leur ſang la félicité de leurs Concitoiens, ne ſacrifiez-vous pas tous les jours votre repos, ſouvent même vos interêts, pour la leur conſerver ?

Quelques inégaux que paroiſſent ces ſacrifices, l’honneur qui en revient eſt égal. Il n’eſt pas moins glorieux de préſerver du précipice, que d’en retirer : & quelques diférens que puiſſent être les moïens, les bienfaits qui en réſultent ſont toûjours précieux.

Que vos Citoiens examinent les heureuſes ſources qui ont donné naiſſance aux avantages qui les flatent, & les ruiſſeaux qui les font couler juſqu’à eux ! N’avoueront-ils pas vous être autant redevables, qu’à leurs Peres ? Oüi, Meſſieurs, ils reſpecteront également les Clefs qui tiennent ſermé le Temple de Janus, que celles qui leur ont ouvert celui de la Concorde.

L’Hiſtoire qui n’a point négligé de vous aprendre le Heroïſme de pluſieurs des Anciens, qui ont ocupé les places que vous rempliſſez ſelon les deſirs de vos Citoiens, n’oubliera pas de ſe charger de la ſageſſe & de la douceur de votre adminiſtration, & la Renommée prend déjà le ſoin de la tranſmettre à la poſtérité. Elle admirera autant les circonſtances de votre tranquile Gouvernement, que nous fremiſſons des troubles qui ont agité vos Aïeux dans la pénible carriére qu’ils ont fourni avec tant de gloire.

Permettez-moi, Meſſieurs, de vous rapeller ces hauts faits, en mettant ſous vos yeux & ſous vos auſpices, cet Ouvrage qui vous revient de droit. Vous y trouverez leurs vertus, en des caractéres inéfaçables, & vous y verrez les vôtres, comme dans une ſource, où vous en avez puiſé les motifs. Les ſentiers épineux qu’ils ont défriché pour vous les fraier, ont des traces ſi noblement marquées, que continuant de les ſuivre à grands pas, vous ne pouvez qu’arriver au periode de l’immortalité.

Un Corps dont les Membres ſont choiſis au gré de la Republique ; un Sénat auſſi ſagement formé que le vôtre, ne peut certainement chanceler ni faire de faux pas. Ornés de toutes les vertus politiques que des motifs épurés rendent chrétiennes, les laiſſeriez-vous ralentir ſur le bonheur de votre Ville, ſous les yeux d’un Auguſte Prince, qui préferant la qualité de Pere à tous les titres éminens, ne néglige rien pour l’établir avec ſolidité ? Pourriez-vous admirer les aimables vertus dont il marque ſon paiſible Regne, ſans contribuer de vos rares talens à l’harmonie qui doit regner dans un État tranquile & floriſſant ?

Heureux mile fois les Princes & les Miniſtres publics, qui ont des Peuples libres à gouverner ! Mais plus heureux les Peuples, auxquels la liberté donne des Peres pour Princes, & autant de Freres que de Magiſtrats !

C’eſt le point de vûë, où vos Citoiens trouvent la charmante perſpective, qui fait leur félicité. C’eſt de ce fond inépuiſable, qu’ils tirent le ſujet de leurs vœux & de vos éloges. C’eſt auſſi le ſolide fondement de la parfaite ſoumiſſion & du profond reſpect, avec lequel je ſuis,


MESSIEURS,

DE VOS SEIGNEURIES,

Le très-humble & très-obéiſſant
Serviteur Everard Kints.