Les députés de Saint-Maurice (1808-1838) et de Champlain (1830-1838)/Pierre Bureau
Fils de Jean-Baptiste Bureau et d’Angélique Alain, il naquit probablement à Sainte-Foy.
M. Bureau s’établit comme marchand d’abord à Québec, où on le trouve en mars 1796, puis à Sainte-Anne-de-la-Pérade, où il fit baptiser un fils du nom de François, le 28 octobre 1810. On ne sait au juste quand il vint se fixer aux Trois-Rivières, mais il était marchand en cette ville et agent du journal Le Canadien de Québec avant le mois d’août 1820.[1]
Le 12 avril 1820, Pierre Bureau ayant signé un contrat avec les commissaires chargés de l’ouverture de chemins dans le comté de Buckinghamshire ne put s’entendre avec eux et il fut poursuivi en cour du Banc du Roi aux Trois-Rivières.
Il représenta le comté de Saint-Maurice à l’Assemblée législative, du 19 mars 1819 jusqu’à sa mort arrivée le 6 juin 1836.
Aux élections générales de 1824, M. Bureau battit à plate couture son adversaire Edmund-William-Romer Antrobus, créature du gouvernement, qui ne recueillit que 67 votes pendant que Bureau et Charles Caron en recevait 296 et 224 respectivement. Il y avait bien assez de la ville des Trois-Rivières que Le Canadien avait quelques années auparavant qualifiée, dans un accès de colère, de bourg pourri. Le comté de Saint-Maurice devait dorénavant se montrer à la hauteur de la situation, n’élire que des candidats du peuple et ne plus subir de Gugy ou autres amis de l’oligarchie.
Les citoyens des Trois-Rivières ayant envoyé une requête à l’Assemblée législative demandant que de nouvelles concessions fussent faites par les syndics de la Commune, un comité, dont faisait partie M. Picotte, fut nommé pour étudier cette question. Au nombre des témoins entendus par le comité, était M. Pierre Bureau qui recommanda fortement le projet. Le comité fit un rapport favorable et les syndics furent autorisés à faire les concessions demandées et aussi à réserver un morceau de la commune soit pour une place de marché ou comme site de bâtisses publiques.[2]
M. Bureau fut nommé commissaire pour l’ouverture d’un chemin dans la paroisse de Saint-Stanislas de Batiscan le 22 mai 1830. Le 4 février 1832, il envoyait au gouvernement une réclamation au sujet de certains terrains dans le canton de Radnor.
Dans sa requête, M. Bureau représentait que, en l’année 1823, il avait obtenu une certaine étendue de terre dans ce canton ; qu’en 1828, le conseil avait sanctionné le dit octroi sous la condition que le propriétaire n’en prendrait possession qu’à l’expiration de certain bail des dites terres louées par le gouvernement à l’honorable Matthew Bell ; que ce bail était expiré depuis plusieurs années. Que le requérant avait transmis au bureau du secrétaire civil les papiers et documents relatifs au dit octroi de terre pour en obtenir des titres et qu’il n’avait depuis reçu aucune réponse à la pétition qui accompagnait ses documents. M. Bureau ajoutait qu’il s’était à plusieurs reprises adressé au secrétaire civil pour obtenir une réponse et pour qu’on lui renvoya ses documents. On lui avait dernièrement déclaré que ses papiers étaient égarés. Il demandait à Son Excellence que des recherches soient faites afin de les retrouver. Nous ne savons si le gouverneur fit faire les recherches voulues, en tout cas, M. Bureau ne paraît pas avoir obtenu de titres pour ces terres.
Pierre Bureau avait épousé, le 12 juillet 1791, Geneviève, fille de Jean-Marie Gilbert et de sa troisième femme, Madeleine Delisle.
Nous connaissons quatre de ses enfants. Joseph-Pierre, obtint une commission d’arpenteur après avoir étudié sous le colonel Louis Legendre, arpenteur de Gentilly. Il habitait Sainte-Anne-de-la-Pérade le 29 avril 1822. Il alla plus tard s’établir aux Trois-Rivières où nous le trouvons de 1830 à 1845. François, né comme nous l’avons dit plus haut, à Sainte-Anne-de-la-Pérade le 28 octobre 1810, fut admis à la pratique du notariat le 9 décembre 1831. Geneviève devint l’épouse de Pierre-Antoine Dorion, député du comté de Champlain, de 1830 à 1838, et fut la mère de sir Antoine-Aimé Dorion, juge en chef de la province de Québec.
Léocadie, la plus jeune des filles de notre député, épousa aux Trois-Rivières, le 1er août 1831, Antoine Comte, marchand de la Baie Saint-Antoine.
M. François-L. Desaulniers dit[3] que Pierre Bureau était l’oncle de M. Napoléon Bureau, avocat, conseil de la Reine, des Trois-Rivières, ainsi que des juges sir Aimé Dorion et Wilfrid Dorion et du vénérable J.-H. Dorion, ancien curé d’Yamachiche.